Mourad Boudjellal, quelle est votre première réaction après cette défaite de Toulon ?
On n’a pas perdu ce match, on a fait match nul. Déjà, ce n’est pas mal face à Clermont. Je ne vais pas faire comme ce qui s’est passé la semaine dernière, mais les matchs se ressemblent un petit peu. Je pense que Clermont avait largement les moyens de nous battre aujourd’hui. Je les félicite, ils ont fait un match magnifique. Je suis très fier de pouvoir tenir tête à une équipe comme Clermont.

Avez-vous des regrets concernant le premier essai accordé à Clermont ?
On n’est pas d’accord avec deux décisions dans les 80 premières minutes. Peut-être que l’arbitre a raison, peut-être qu’on a tort. La vidéo, si elle existe, c’est pour savoir. Ce serait bien qu’on la demande quand il y a des enjeux importants. Ce qui permettrait d’enlever un sale goût dans la bouche et de faire en sorte que tout le monde soit d’accord. Ce que je voulais dire, c’est que cette défaite on va se la manger mais il faut que tout le monde comprenne, qu’il le veuille ou pas, que le Rugby Club Toulonnais va revenir l’année prochaine, sera encore plus emmerdant et visera le Bouclier de Brennus. Ce soir (ndlr : samedi), on l’a compris. Que le monde du rugby l’entende.

Vous resterez donc le président du RC Toulon…
Non seulement je vais rester mais on va devenir beaucoup plus fort. Il va falloir qu’ils nous supportent quelques années. Peut-être qu’ils trouveront de nouvelles combines, je ne sais pas. Mais en tout cas, il va falloir qu’ils apprennent à partager le gâteau parce qu’on a très faim. On a envie d’en manger. Je pense qu’on va même manger goulûment et salement.

Mettez-vous en cause l’arbitrage ?
Je ne remets absolument pas en cause l’intégrité de l’arbitre. Je pense que sur l’ensemble du match, on a eu à faire à un arbitre honnête. Faire une erreur de jugement, ça ne veut pas dire être malhonnête. On en fait, l’arbitre en fait des fois en notre faveur. Mais j’ai l’impression, et je ne suis pas le plus objectif non plus, que le premier essai de Clermont n’y est pas. La pénalité de Jonny (ndlr : Wilkinson) me rappelle étrangement celle de Morgan Parra contre le Racing la semaine dernière. Il y en a une qui est accordée et l’autre qui ne l’est pas. Et dans les deux cas, on ne demande pas la vidéo.

« Qu’on le veuille ou pas, le RCT sera champion de France »

Que manque-t-il à Toulon ?
Je me dis que ce sont des éléments extérieurs qui nous sont défavorables parce qu’on n’est pas dans le carré VIP. Dans le carré VIP, les éléments extérieurs vous sont favorables. Ce n’est pas parce que les arbitres sont malhonnêtes. C’est parce qu’on a un a priori positif. C’est-à-dire qu’on a l’impression que le plus faible fait des fautes. Il faut un peu de temps en boîte de nuit pour accéder au carré VIP. A part que dans cette boite de nuit, la musique est un peu ringarde. Elle a 50 ans, elle est un peu chiante.

Qu’avez-vous pensé de la prestation de vos joueurs ?
Ils ont remarquables. Il n’y a rien à dire. Faire match nul contre Clermont, c’est extraordinaire. Si on m’avait dit ça il y a trois ans… Il y a trois ans, on était spectateur au stade Vélodrome. On venait de perdre à La Rochelle et je voyais les joueurs de Clermont battre ceux de Toulouse. Je disais que c’était extraordinaire, que c’était inatteignable. Là, on a fait match nul. On n’est pas loin, ça aurait pu passer. Mais ce n’est pas grave. Ça arrivera. Il y a des choses qui sont inéluctables. Ça va arriver. Qu’on le veuille ou pas, le RCT sera champion de France. C’est comme ça. Rappelez-vous. Prenez la date. Moi je vous dis que je serai champion de France. Les choses sont écrites comme ça.

Est-ce que ça va être dur de remotiver les joueurs pour le Challenge européen ?
On n’a pas fini notre saison. On va essayer de gagner le Challenge européen. Ça nous permettra de sécher quelques larmes dans l’hypothèse où il y a quelques larmes à sécher. Ce soir (ndlr : samedi), je suis heureux et déterminé parce que je vois le bout du chemin. Et je n’aurai pas besoin de l’arbitrage vidéo pour trouver la lumière.