Interrogé dans l’émission L’expresso de BeIn Sports, le président Toulonnais Mourad Boudjellal a évoqué l’équipe de France sous divers angles.

Dans un premier temps, il ne cache pas être heureux d’avoir des joueurs retenus avec l’équipe de France. Il regrette néanmoins que cela puisse représenter une contrainte et non un avantage. Extrait:

« C’est une fierté car c’est bien d’avoir des joueurs en équipe de France, ça montre qu’on a de bons joueurs. Si on ne veut pas avoir de joueurs en équipe de France, il suffit de ne pas prendre de bons joueurs. En même temps, ça nous embête parfois car le calendrier est fait de façon bizarre. Il y a des choses bizarre dans le rugby que j’aimerai changer. Avoir des joueurs en équipe de France devrait être un avantage et pas une contrainte. »

Par ailleurs, le président du RCT rappelle que le Top 14 ne fera pas doublon trois fois pendant la Coupe du monde mais cinq ou six fois. Extrait:

« Le Top 14 fera doublon plus que trois fois durant la Coupe du monde. Ça, c’est de la fausse communication. Ils oublient de vous parler des semaines de vacances qui sont dues aux joueurs, donc durant lesquelles ils ne pourront pas jouer. C’est l’équivalent d’un doublon. Ils oublient de vous parler de la semaine avant France – Angleterre où les internationaux n’ont pas le droit de jouer. Il y a cinq ou six doublons dissimulés dans la saison. »

Questionné sur sa forte présence dans les médias, Mourad Boudjellal a expliqué que les journalistes l’interviewais beaucoup. Extrait:

« Si je m’exprime c’est parce qu’on me le demande. Si on ne me demandait rien, je ne dirais rien. »

Par ailleurs, le patron du RCT explique vouloir que le rugby soit capable de concurrence le foot en France. Extrait:

« Ce que j’ai envie, c’est que le rugby devienne le principal concurrent du foot en France. Je pense que la France peut dominer le monde du rugby car on a tout ce qu’il faut. Je pense qu’à l’étranger, en Australie, en Nouvelle-Zélande ou en Angleterre, ils se disent « surtout ne changez rien en France car si vous saviez, vous pourrez vraiment nous inquiéter ». Je trouve honteux aujourd’hui, quand on voit le potentiel de la France, je trouve honteux qu’on se pose encore la question  de savoir si l’on peut-être champion du monde ou pas. Ce sont les autres qui devraient se poser la question de savoir s’ils peuvent battre la France. »

Concernant un poste de président à la FFR, il explique ne pas être intéressé. Il n’est pas assez consensuel pour cela. Extrait:

« Une présidence, ça ne me tente pas car ce n’est pas mon style de vie. Je ne suis pas fait pour cela. Quand on veut être élu ou être président, un moment donné il faut être assez consensuel, il ne faut pas toujours dire ce que l’on pense car on a besoin d’avoir un maximum de voies de son côté. Et ça, j’en suis tout à fait incapable. Mais on peut écouter quand même ce que je dis par moment, notamment sur l’économie du rugby, où je pense avoir quelques certitudes et pouvoir apporter quelque chose notamment sur la formation, sur le rugby français où il faut arrêter de se mettre des œillères. Il faut déjà comprendre que la compétitivité du Top 14 n’est pas le plus important. Les gens s’en foutent de savoir qu’il y a 14 équipes qui finissent premières à égalité. Le Top 14, c’est un show. Les gens veulent du spectacle et il faut des équipe qui apportent ça, de façon à monter tout le niveau de la compétition, en terme sportif et en terme économique et d’audience. »

Questionné au sujet du futur sélectionneur du XV de France, il trouve ridicule l’appel à candidature. Selon lui, le prochain sélectionneur est déjà trouvé. Extrait:

« Le prochain sélectionneur est trouvé depuis longtemps. Là, c’est juste pour donner l’impression que l’on fait du participatif. Être sélectionneur de l’équipe de France, ce n’est pas dans une enveloppe que ça se passe. C’est un jeu de couloirs, c’est un jeu de lobbying. J’ai mon idée. Il y avait un favori qui était Yannick Bru pour moi, mais la présence de Guy Novès a un peu redistribué les cartes. A l’arrivée, on aura un duo je pense. Mais l’histoire des candidatures, ça ne sert à rien. En plus, ils se sont réunis à sept pour décider de faire un appel à candidatures. Ils ont payé sept déplacement, sept restos, sept nuits d’hôtel… Ils auraient pu faire cela par téléphone, ça allait dix fois plus vite et ça coûtait moins cher. »

Enfin, il explique espérer que Bernard Laporte devienne le prochain président de la Fédération Française de Rugby. Extrait:

« Si Bernard Laporte devient président de la Fédération, je plains le sélectionneur de l’équipe de France car c’est Bernard qui fera les discours dans les vestiaires. Ce serait une très bonne nouvelle que Bernard prenne la Fédération. Non pas que ceux qui sont en place soient très mauvais, mais il faut changer, il faut renouveler. On ne peut pas être au pouvoir pendant 10 – 20 ou 30 ans. S’ils avaient quelque chose à faire, ils auraient eu le temps de le faire. S’ils ne l’ont pas fait pendant ce temps-là, c’est qu’ils n’avaient rien à faire. Donc il faut laisser la place aux autres. »