« Non, ce n’est pas une claque » : Les joueurs du XV de France sont-ils dans le déni ?
« Non, ce n’est pas une claque » : Les joueurs du XV de France sont-ils dans le déni ?
Le dimanche 9 novembre 2025 à 23:01 par David Demri
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La défaite à domicile, l’ampleur du score, la supériorité numérique qui n’a rien changé et des secteurs en souffrance, le tableau de ce France-Afrique du Sud était sombre au moment d’établir le bilan de la difficile soirée au Stade de France. Pour autant, de manière presque surprenante, les Bleus se sont évertués à écarter le sentiment du coup de massue.
« Non, ce n’est pas une claque ». Le débit lent, la pensée réfléchie, Nolann Le Garrec a de suite affiché son désaccord sur cette question directe. Pourtant, il semble que de s’incliner à domicile en encaissant plus de trente points (17-32, la deuxième plus large défaite depuis que Fabien Galthié est sélectionneur après celle face à l’Irlande 17-38 en 2024 à Marseille), face à une équipe qui joue une grosse moitié de la partie à quatorze avec le carton rouge récolté par Lood De Jager à la 39e, et qui fait référence quand on s’imagine un jour être champion du monde, ça ressemble tout de même à un coup derrière la tête. Mais pour les joueurs venus devant stylos et micros dans les entrailles du Stade de France, non.
« Je ne dirais pas que c’est une claque » répète aussi le 2e ligne, Thibaud Flament, qui tient à rappeler que les Bleus ont aussi leur période de domination, en première période mais aussi lors des 20 premières minutes de la seconde, sans avoir été « payé » au final. « Je pense qu’évidemment c’est frustrant de sentir le match nous glisser entre les doigts, parce qu’on domine vraiment cette première mi-temps. On prend un essai en fin de mi-temps qui nous coûte un peu cher, mais globalement, je trouve qu’on est largement au-dessus« .
Seulement, les Sprinboks ont rappelé aux Bleus que des mi-temps, il y en avait deux, les renvoyant à leurs manques en conquête, sur le jeu au pied d’occupation et dans l’intensité. Ça ne vous rappelle rien? On devait chasser les fantômes de 2023, ils sont au contraire ressortis des placards.
Les doubles champions du monde en titre ont senti l’odeur du sang
« Oui c’est vrai, on n’a pas réussi à être assez tueurs, un peu comme il y a deux ans », avoue Flament. « Bon il y a deux ans, jusqu’à la 75e, j’étais sûr qu’on allait gagner. Là, c’était un peu plus tôt. C’était peut-être la 70e où je sens que ça bascule et ça commence à être compliqué. On y croit à fond, tard dans le match. On l’a en main et on le perd à la fin ».
Les courbes se sont croisées, et ont choisi d’aller planter leur pieu, symbolisé par trois essais dans le dernier quart d’heure, là où ils pouvaient même se contenter d’une pénalité. Pas assommant tout ça? Fabien Galthié constate. « C’est vrai que leurs points forts sont toujours leurs points forts, voire encore mieux développés. Et nous… nous, on travaille. On travaille, mais dans ces domaines-là, ils ont été plus tard formants que nous, à nouveau ».
« On est frustrés », veut préciser Flament. « Après, on n’est pas non plus déçus de notre prestation. On a mis les ingrédients qu’il fallait. Ils sont ensemble depuis quelques mois. Ils ont peut-être plus de repères collectifs à ce jour. Je pense que c’est peut-être aussi ça qui a manqué un peu au final« .
Personne ne nie les conditions de préparation des deux équipes, diamétralement opposées. Que le seul et véritable club des internationaux sud-africain, c’est en fait leur sélection, où on gère leur temps de jeu de près ou à distance, quand en face, l’estampillé « meilleur championnat du monde », le Top 14, livre des joueurs parfois « entamés » au staff du XV de France, quand ils ne sont pas blessés (ce qui lève le voile sur des manques à certains postes).
« On va se préparer jusqu’à la Coupe du monde pour les rejouer »
Mais les règles sont connues de tous et seul le résultat sera jugé. Les Bleus le savent et ils n’ont pas voulu en rajouter à l’issue du match, d’autant qu’il reste deux rencontres dans cette tournée (Fidji, Australie) et vingt mois de chemin vers la Coupe du monde en Australie, à l’instar du capitaine Gaël Fickou:
« On a des joueurs forts avec des leaders forts, des jeunes qui ont énormément de talent. Forcément on est très déçus ce soir, on ne va pas se mentir, on espérait mieux, mais de là à dire qu’on va baisser la tête, ça c’est hors de question. Bien sûr qu’on avait à cœur de gagner ce match. Mais ce soir, ils ont été meilleurs que nous, ils ont été plus réalistes. On va se préparer jusqu’à la Coupe du monde pour les rejouer. Ce soir, ils ont été meilleurs, il faut l’avouer. Mais on ne baissera pas la tête, ça, c’est sûr ».
C’est tant mieux, il y a du travail en perspective.
Via RMC Sport
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