Le prochain Championnat du monde des moins de 20 ans, organisé en Géorgie servira surtout de terrain d’expérimentation grandeur nature pour une réforme que World Rugby juge désormais incontournable : la baisse de la hauteur du plaquage.

Confirmant une information révélée il y a plusieurs semaines, l’instance internationale a acté une évolution majeure du cadre réglementaire. Pour la première fois, une compétition internationale de niveau élite va appliquer une règle déjà testée dans le rugby amateur en France et en Angleterre.

Désormais, le plaquage devra être effectué au niveau du sternum, et non plus sous la ligne des épaules.

Ce choix n’est pas improvisé. Il s’inscrit dans la continuité de deux saisons d’essais menés dans le rugby communautaire, impliquant 11 fédérations à travers le monde. Selon World Rugby, ces expérimentations ont déjà produit des effets mesurables, notamment une réduction significative des plaquages hauts et une baisse des comportements à risque.

Une réforme pensée au-delà du simple geste

L’intérêt du dispositif ne se limite pas à la hauteur du plaquage. Plusieurs ajustements réglementaires complémentaires ont été intégrés afin de préserver l’équilibre du jeu. L’un des enjeux majeurs concerne les situations de « pick and go » à proximité des rucks, où un plaquage strictement sous le sternum peut s’avérer difficilement applicable. Dans ces cas précis, une tolérance encadrée sera instaurée.

Le Mondial U20 devient ainsi un laboratoire global, permettant d’observer l’impact réel de ces règles sur la sécurité, la fluidité du jeu et la qualité du spectacle. World Rugby souhaite éviter toute fracture réglementaire entre les niveaux amateur et élite, d’où la volonté de concentrer les tests dans une seule compétition.

Prudence et méthode avant toute généralisation

L’instance internationale insiste toutefois sur une approche progressive. Avant toute extension à l’ensemble du rugby mondial, les conclusions de cette expérimentation seront évaluées à l’aune de critères précis : sécurité des joueurs, lisibilité pour les arbitres, retours des staffs et acceptabilité par les joueurs eux-mêmes.

Comme le rappelle Brett Robinson, président de World Rugby, « la protection des joueurs est au cœur de toutes les décisions, sans jamais perdre de vue ce qui fait l’essence du rugby ». Même ligne de conduite du côté de Mark Harrington, responsable du bien-être des joueurs, qui souligne que « le rugby est encore loin d’un changement global au niveau élite ou professionnel ».

Pour Abdelatif Benazzi, représentant de la FFR à l’international, ce choix du Mondial U20 n’est pas anodin. Il y voit « le cadre idéal pour tester une évolution attendue depuis longtemps ».