Ce jeudi, des agriculteurs des Hautes-Pyrénées ont mis en place un barrage filtrant au rond-point d’Hèches, sur l’axe menant aux stations de ski. L’objectif n’est pas de bloquer la circulation mais d’alerter et de dialoguer avec les automobilistes sur la gestion actuelle de la crise de la dermatose nodulaire, une maladie bovine qui entraîne des abattages massifs de troupeaux.

Les manifestants dénoncent une réponse jugée disproportionnée et destructrice pour l’élevage local.

Au cœur de cette mobilisation, la coordination rurale des Hautes-Pyrénées, par la voix de Christophe Gaillat, appelle à un soutien dépassant le seul cadre agricole.

Les éleveurs interpellent directement Antoine Dupont, figure du rugby français et enfant du territoire, afin qu’il prenne position contre l’abattage systématique des troupeaux. Pour eux, le lien entre rugby et monde rural est naturel : de nombreux joueurs sont issus de ces territoires et partagent les mêmes racines que les agriculteurs mobilisés aujourd’hui.

Christophe Gaillat s’est confié via La Dépêche :

« Antoine Dupont, notre figure emblématique du rugby, qui représente notre ruralité des Hautes-Pyrénées, on lui demande de venir à notre soutien, qu’il se positionne contre l’abattage des troupeaux en France, et sauve notre profession, notre élevage français et pyrénéen. »

Au-delà du capitaine du XV de France, les manifestants souhaitent un engagement collectif du rugby professionnel. Ils appellent les clubs à afficher publiquement leur soutien, par exemple à travers des gestes symboliques lors des matches. L’idée est de faire entendre la voix de l’agriculture française et de sensibiliser un large public à la fragilisation des campagnes et des élevages.

« Le vivier du rugby français vient de la ruralité, du monde agricole, donc aujourd’hui on aimerait que tous les clubs professionnels de rugby se manifestent et mettent une minute d’applaudissements en soutien à l’agriculture française. On souhaite que tout le monde s’oppose à l’abattage total. Aujourd’hui, on a besoin aussi des citoyens par un message sur une voiture, des commerçants, un message sur leur vitrine, non à l’abattage de nos troupeaux. Il faut qu’on sauve notre ruralité et c’est notre richesse française. »

Sur le terrain, une quarantaine d’agriculteurs, accompagnés d’une quinzaine de tracteurs, occupent le rond-point dans une ambiance calme. Le ralentissement de la circulation permet des échanges directs avec les automobilistes, souvent compréhensifs et solidaires. Professionnels de la route comme vacanciers prennent leur mal en patience, conscients des enjeux humains, économiques et territoriaux de cette crise.

Par cette action, les agriculteurs espèrent élargir le débat et rappeler que la ruralité, qu’elle soit agricole ou sportive, constitue une richesse qu’ils estiment aujourd’hui menacée.