On sait pourquoi les rugbymen professionnels sont présents sur LinkedIn et pas les footballeurs !

On sait pourquoi les rugbymen professionnels sont présents sur LinkedIn et pas les footballeurs !

Le jeudi 26 juin 2025 à 22:13 par David Demri

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De plus en plus de figures du rugby professionnel s’illustrent sur un réseau inattendu : LinkedIn.

Entre stratégies de reconversion, image de marque et opportunités d’affaires, les joueurs se muent en véritables entrepreneurs du digital.

Des crampons au costard : les rugbymen investissent LinkedIn

Quelques jours avant de soulever la Champions Cup avec l’Union Bordeaux-Bègles, Jefferson Poirot partageait un post visionnaire sur son compte LinkedIn : « Comme dans le sport de haut niveau, la réussite passe par la régularité, l’exigence, la résilience et surtout par la force du collectif. » Une publication qui a pris un tout autre sens après la victoire européenne de l’UBB.

Ce genre de message, désormais courant chez les joueurs de rugby, témoigne d’un virage culturel. Car dans le monde de l’ovalie, la présence sur les réseaux professionnels n’est plus une exception : elle devient une norme.

Pourquoi LinkedIn séduit tant le rugby ?

Comme le révèle le journal L’équipe, aucun titulaire de l’équipe de France de football lors du match face à l’Espagne en Ligue des Nations, début juin, ne possède un compte LinkedIn. À l’inverse, la majorité des entraîneurs du Top 14 sont présents sur la plateforme.

Un écart que Serge Collinet, ancien joueur et responsable du sport de haut niveau à l’université Paris-Nanterre, explique sans détour via le quotidien sportif :

« Les joueurs de rugby ont de vraies préoccupations pour leur reconversion. C’est un sujet central. Le sport n’est professionnel que depuis 1995 et on ne gagne pas forcément d’énormes sommes d’argent. »

Il ajoute :

« Ils sont plus diplômés que d’autres sportifs. Les centres de formation obligent à avoir un bac +2, ce qui attire les entreprises. Il est aussi très important de ne pas penser rugby toute la journée. Il faut pour cela s’armer de diplômes et d’un réseau professionnel, sinon la fin de carrière est difficile. »

Réseauter pour mieux rebondir

Gaël Fickou incarne cette nouvelle génération de joueurs à la vision élargie. L’international français, qui cumule 94 sélections, figure parmi les profils les plus suivis avec plus de 20 000 abonnés. « Les rapprochements sont évidents, on me propose souvent de m’associer avec des marques. Mais les débouchés concrets demandent des process plus longs », explique-t-il.

Son image, il la soigne avec rigueur. Pour cela, il s’appuie sur Clément Valette, un conseiller spécialisé : « Ce qui fonctionne le mieux, ce sont les posts avec l’équipe de France et ses nouveaux investissements. Son dernier restaurant a fait plus de 400 000 impressions. Le but est de montrer qu’il partage des valeurs communes avec les autres entrepreneurs comme la détermination et la réussite. »

Le cas Dupont : quand LinkedIn devient levier commercial

Même Antoine Dupont, superstar du rugby tricolore, a fait le choix stratégique d’une présence active sur LinkedIn. Pas par souci de notoriété — il est déjà suivi par des millions sur Instagram — mais dans une optique bien plus ciblée.

« Sur Instagram, il a des millions d’abonnés mais ça ne veut pas dire qu’il parle à beaucoup de monde. Il vaut mieux parfois privilégier des circuits spécialisés comme sur LinkedIn », souligne Christophe Quiquandon, président de Bros Agency, en charge de sa communication.

Et de préciser : « C’est du business to business, Antoine parle directement aux entreprises et ça peut lui donner de nouvelles opportunités. »

Une logique qui s’est illustrée récemment lorsqu’il a publié sur LinkedIn son engagement dans un club de rugby américain, recevant une pluie de réactions de la part d’entrepreneurs influents.

Vers une nouvelle génération d’athlètes connectés

Plus qu’un simple outil de communication, LinkedIn devient pour les rugbymen un levier d’anticipation et de transition professionnelle. Une façon de bâtir dès aujourd’hui leur avenir de demain. Et sur ce terrain-là aussi, la mêlée française semble avoir un coup d’avance.

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