On vous dit pourquoi la Champions Cup traverse une grosse période de désamour

On vous dit pourquoi la Champions Cup traverse une grosse période de désamour

Le mardi 9 décembre 2025 à 12:40 par David Demri

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Longtemps considérée comme la référence absolue du rugby de clubs, la Coupe des champions traverse aujourd’hui une période de désamour. Supporters, joueurs et entraîneurs pointent tous la même chose : une compétition devenue trop lourde, trop floue, et parfois même… vide d’intérêt sportif.

Thomas Ramos ne l’a pas dit par hasard. Avant le début de la compétition, l’ouvreur international a lâché une phrase qui résume parfaitement l’état d’esprit ambiant :

« La Coupe d’Europe qu’on a connue enfant nous faisait certainement plus rêver. » Une nostalgie qui en dit long sur l’évolution d’un tournoi autrefois mythique.


Une formule devenue incompréhensible pour beaucoup

Pendant des années, un match perdu en poule pouvait ruiner une saison. Aujourd’hui, avec 24 équipes engagées et seulement une petite partie qui se rencontrent réellement, la compétition ressemble davantage à un puzzle qu’à une ligue européenne.

Pire : 16 équipes sur 24 accèdent aux phases finales. Autrement dit, on peut se qualifier en jouant à peine correctement… ou en ne jouant pas vraiment du tout.

Cette dérive est aussi liée aux franchises sud-africaines. Leur intégration avait tout du pari excitant sur le papier. Dans les faits, les longs voyages ont surtout poussé certains clubs à envoyer des équipes très remaniées.

Ramos l’expliquait très clairement :

« On voit, année après année, que des équipes la jouent pendant que d’autres ne la jouent pas (…) Si tu t’amuses à compter combien la jouent vraiment, je pense qu’avec tes deux mains, tu as largement assez de doigts. Forcément, ça pose problème. »


Des joueurs qui n’y retrouvent plus leurs émotions d’antan

Cette impression est partagée par d’autres cadres du rugby français. Après la victoire de La Rochelle face à Leicester, Grégory Alldritt a reconnu que la Coupe des champions n’avait plus le goût de la H Cup d’autrefois :

« Je partage l’avis de Thomas. C’est différent, c’est sûr qu’il n’y a pas la même saveur qu’à l’époque de la H Cup. »

Yannick Bru, entraîneur de l’UBB et quadruple vainqueur de la compétition, est allé encore plus loin. Lui ne supporte pas que des clubs n’assument pas la compétition et effectuent des déplacements en équipe B :

« Certaines équipes sud-africaines vont se déplacer en France avec leur équipe B. Je trouve ça inadmissible, irrespectueux, et ça ne leur fait pas honneur. Moi, je suis content qu’on joue la grande équipe des Bulls. »


Une course au bonus offensif qui dénature les matches

Dans le système actuel, prendre le bonus offensif est presque devenu plus important que battre un adversaire direct. Résultat :

  • des victoires très larges,

  • des équipes qui lâchent rapidement,

  • des matchs où les intérêts sportifs ne sont pas alignés.

Et paradoxalement, même les clubs qui ne misent pas sur la Coupe des champions peuvent se retrouver en 8ᵉ de finale presque « malgré eux », tellement le format est permissif.


Changer la compétition ? Oui… mais tout le monde doit accepter

Emmanuel Eschalier, directeur général de la LNR, a expliqué que la Ligue milite pour revenir à 18 clubs afin de redonner du sens à la compétition. Mais cela nécessite une validation unanime, loin d’être acquise.

Pendant ce temps-là, les clubs français empilent les trophées depuis 2021, sans que cela ne redore vraiment le blason d’un tournoi qui peine à redevenir un objectif majeur.


Et demain ? Une Coupe du monde des clubs

À partir de 2028, une nouvelle phase finale verra le jour, mélangée avec des équipes du Super Rugby et du Japon. Une sorte de mini Coupe du monde des clubs, censée relancer l’intérêt.

Ramos, lui, garde l’envie de briller malgré tout :

« Dire que la Coupe des champions d’aujourd’hui ne nous fait pas envie, ça serait vous mentir. On joue aussi ces compétitions-là pour gagner. »

Un désir de victoire qui contraste avec une réalité : la compétition européenne ne fait plus autant vibrer qu’avant. Et tant que sa formule ne sera pas revue, ses plus belles heures resteront peut-être derrière elle.

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1 Commentaire

  1. Cyrioul 9 décembre 2025 at 13h- Répondre

    Faut revenir à la bonne vieille HCUP sans 1/8ème de finale et des demies et finale en terrains neutre! Ca permettrait aussi à l’EPCR d’engranger plus de monnaie en avance car tu pourrais vendre d’ors et déjà les billets des demi dans de grands stade.
    Tu pourrais faire une demi à Twickenham, une autre demi à l’Aviva stadium et une finale au stade de france ou millenium!
    Ca fait des retombées pour la plupart des pays, seul le 1/4 serait au mérite du classement de poule le reste c’est du 50/50 et au talent!