À quelques heures d’un affrontement redouté face au Stade Toulousain, Patrice Collazo ne se voile pas la face.

Le manager du Racing 92 sait exactement où il met les pieds : ce samedi soir, son équipe devra tutoyer la perfection pour espérer rivaliser avec le leader intraitable du Top 14.

« Si on y va en demi-teinte, il n’y aura ni débat ni discussion »

Pas question de travestir la réalité. Pour Collazo, la mission est claire : résister à la tempête toulousaine.

Le technicien Francilien s’est confié via Midi Olympique.

« L’avantage, c’est que l’on sait où on met les pieds. Si on va là-bas en demi-teinte, il n’y aura ni débat ni discussion. »

Face à un Stade Toulousain en pleine forme, la moindre baisse d’intensité serait fatale. « Il faudra rivaliser dans l’investissement, la vitesse… Ce sera un match rapide, avec énormément de rythme. »

Mais au-delà du défi physique, c’est le comportement de ses joueurs que le technicien scrutera en priorité. « Ce qui m’intéresse, c’est le comportement qu’on aura et ce qu’il y aura à ressortir dans l’état d’esprit et le contenu technique. »

Objectif : ne pas passer à travers

Toujours en lice pour accrocher le top 6, le Racing 92 joue gros. Mais pas question de s’égarer en projections. « On regarde dans trois jours, déjà… Si on va plus loin, on risque de traverser le match, mais pas dans le bon sens. »

Une prudence assumée, ancrée dans l’expérience. « Moi, j’ai joué contre Toulouse. Parfois, j’ai pris des roustes. D’autres fois, j’y ai gagné. »

Collazo le sait : certains matchs activent quelque chose de plus profond chez les compétiteurs. « Pour nos joueurs, la cote d’alerte est très élevée cette semaine à l’évocation du nom de l’adversaire… Un tel match attise quelque chose. »

Depuis son arrivée, une seule ligne directrice : élever le niveau

Nommé à la 16e journée, Collazo a vite saisi les contours de son nouveau vestiaire. Son objectif reste inchangé : faire progresser l’équipe, match après match. « Je sais d’où on est parti et je sais pourquoi je suis venu. […] Ce qui m’intéresse, c’est de finir le plus haut possible, c’est tout ce que je peux vous dire. »

Malgré une prestation statistiquement aboutie contre Bayonne, l’efficacité n’était pas au rendez-vous. Une frustration que le Racing espère transformer en révolte ce week-end.

Un groupe sensible à la dynamique de la semaine

Avec un effectif au profil unique, Collazo a dû adapter ses leviers de motivation. « C’est un groupe attachant. Il y a des personnalités à part. Le rugby, en Île-de-France, est vécu différemment qu’en province. »

Pour maintenir un haut niveau d’intensité, l’investissement quotidien est indispensable. « Si les joueurs ne sont pas embarqués dans la semaine, il y a de grandes chances que le match ne fonctionne pas. » Et l’encadrement doit rester sur le qui-vive : « La connexion pour les stimuler, les exciter, est très importante. Le coach doit être toujours en éveil. »

Le choc face à Toulouse s’annonce comme un révélateur. Si le Racing veut croire à une fin de saison renversante, cela passera d’abord par un acte fondateur samedi soir.