Samedi dernier à Chaban-Delmas, Paul Boudehent a franchi une nouvelle étape de sa carrière.

Aligné pour la première fois en match officiel en deuxième ligne avec La Rochelle, l’international français (19 sélections) a confirmé des mois de travail spécifique pour enrichir sa palette.

Plus qu’un simple dépannage en l’absence de Will Skelton et d’Ultan Dillane, cette titularisation pourrait bien marquer un tournant.

Depuis un an, le Rochelais s’entraîne régulièrement à ce poste, à la demande conjointe du staff du XV de France et de son club. « Pendant longtemps, j’ai joué dans les couloirs mais je m’estime maintenant plus comme un besogneux, c’est là où je prends le plus de plaisir », confiait-il déjà en 2024. Aujourd’hui, il se dit prêt à jouer deuxième ligne chaque week-end.

Puissance et mobilité

Face à l’UBB, le cadet des Boudehent (25 ans, 1,92 m, 113 kg) a impressionné par son activité et sa puissance. « C’est un athlète complet, hybride, costaud. Il n’est pas très grand pour un deuxième ligne mais il a de grands bras, c’est un sauteur et un bon pousseur en mêlée », résume l’encadrement maritime.

Laurent Labit voit même dans ce repositionnement un symbole de la mutation rochelaise vers plus de mobilité devant.

Il s’est confié via Midi Olympique. Extrait: 

« Ce qui assure plus de vitesse et de déplacement sur ce poste. Est-ce appelé à durer ? Il faudra le surveiller mais c’est une première indication. Ce schéma permet aux Rochelais de gagner en mobilité devant et cela semble cohérent avec la mutation de jeu qu’ils ont enclenchée. »

Validé par ses pairs

Ses coéquipiers saluent déjà sa nouvelle dimension.

Kane Douglas, ancien international australien, glisse admiratif :

« Il est fort, solide, il connaît son rôle… Il finira sa carrière en 4. »

Jules Favre, complice de vestiaire, ajoute avec humour :

« Numéro 4 ou 5, ça dépend des barbecues… Paul a pris pas mal de poids ces dernières années. Il était léger et avait tendance à courir très vite et à se blesser un peu trop. Du coup, il a changé d’état d’esprit, il a dit : « je vais enlever un peu de vitesse et mettre du poids sur la carcasse ». Je le préfère largement comme ça. Il a un profil de deuxième ligne très intéressant. Il s’occupe de tout en touche, c’est lui qui annonce donc il est content. » »

Le plaisir comme moteur

S’il admet que le poste est exigeant, Boudehent y trouve un vrai goût :

« C’est un autre jeu, pas toujours très drôle… mais j’aime bien. De toute façon, c’est quand je prends du plaisir que je suis bon. »

À l’heure où il s’apprête à disputer son 100e match avec les Maritimes face à Clermont, le Rochelais semble lancé pour s’imposer dans la cage, en club comme en sélection.