L’entraîneur du club varois, Philippe Saint-André, a en tout cas choisi de lui conserver sa confiance, en le titularisant pour la deuxième rencontre de Coupe d’Europe de son équipe, face aux impressionnants Irlandais du Munster samedi à Limerick.

Depuis le début de la saison, Sackey a été l’ombre de lui-même : souvent mal placé, hésitant en défense, amorphe en attaque.

« J’ai besoin de me rattraper »
Mais ces performances plus que moyennes ont une explication côté coulisses : l’ancien ailier des Wasps de Londres a vécu un drame familial. Fin juin, à la veille de son départ pour la France, son cousin Mickaël a été assassiné d’une balle dans la tête, alors qu’il se trouvait au volant de sa voiture.

« On se voyait pratiquement tous les jours et avant de partir à Toulon, il m’avait aidé à faire mes cartons. On était très proche. Sa mort a été très difficile à vivre », explique douloureusement Paul Sackey.

Terrassé par cette disparition brutale, l’international anglais (15 sélections) avait la tête ailleurs alors qu’il devait s’adapter à son nouveau club. Pendant deux mois, avec l’accord du RCT, il a multiplié les allers-retours à Londres, pour aider les siens à surmonter l’épreuve.

« Je ne me sentais vraiment pas bien quand j’ai rejoint l’équipe. C’était dur car j’avais besoin de superviser les problèmes qu’a rencontrés ma famille », argumente-t-il.

Lors de la réception de Castres en Top 14, il était de nouveau en Angleterre pour assister aux funérailles de son cousin, la justice anglaise ayant gardé le corps le temps nécessaire à l’enquête.

Depuis, Paul Sackey a enfin pu entamer un travail de deuil et vraiment se consacrer au rugby. Avant le match face aux Ospreys, il avait affirmé son envie de sortir la tête de l’eau : « Je me sens de mieux en mieux et prêt à rendre à Philippe (Saint-André, ndlr) et aux supporters le fait d’avoir cru en moi ».

« J’ai besoin de me rattraper, de me mettre dans le bain et de me concentrer pleinement sur le RCT. Je veux commencer à marquer des essais et atteindre mon but qui est de finir dans les meilleurs marqueurs du championnat », a-t-il ajouté.

Premier signe de ce renouveau, cet essai en fin de match face aux Gallois (victoire 19-14) sur une passe en or de son compatriote, Jonny Wilkinson. Pour la plus grande satisfaction de Philippe Saint-André : « J’avais annoncé qu’il était un ailier finisseur et sur la première situation de décalage, il marque ».

« C’est bien pour lui et le groupe. Je crois que cet essai va lui amener énormément de confiance », a-t-il estimé.

« Je veux prouver que je ne suis pas venu ici en vacances, mais pour jouer mon meilleur rugby, celui que j’ai pratiqué lors des dix dernières années », annonce désormais l’ailier de Toulon.