Paul Willemse complètement démuni : « Je ne sens pas physiquement que j’ai un problème »

Paul Willemse complètement démuni : « Je ne sens pas physiquement que j’ai un problème »

Le mercredi 4 juin 2025 à 17:12 par David Demri

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Absent des terrains depuis octobre 2024, Paul Willemse, deuxième ligne du MHR et international français, a livré un témoignage fort ce mercredi lors du Grenelle sur les commotions, organisé par le syndicat des joueurs PROVALE.

Sans s’étendre sur la suite de sa carrière, le joueur s’est confié avec sincérité sur l’épreuve que représentent les traumatismes crâniens répétés et la complexité de ces blessures « invisibles ».

Loin des terrains depuis plusieurs mois, Willemse avoue à RMC Sport vivre difficilement cet éloignement du jeu, en raison du décalage entre son ressenti physique et la réalité médicale. Extrait :

« C’est un petit peu compliqué, je ne sens pas physiquement que j’ai un problème donc c’est dur d’arrêter de jouer. Il faut écouter les spécialistes, les médecins, mais je me sens bien donc ce n’est pas évident. »

Pour le colosse du XV de France, les commotions souffrent encore d’un déficit de reconnaissance au sein du rugby, du fait de leur caractère non visible. Extrait :

« Ce n’est pas tout à fait tabou, mais il y a une image particulière attachée à ces blessures. Tu ne peux pas montrer un scan pour prouver ta blessure, c’est plutôt une sensation. L’image reste toujours que ce n’est très grave, car c’est totalement différent des autres blessures. Toutes les autres blessures, tu sais exactement comment les gérer, ça, c’est vu autrement. »

Willemse insiste sur la gravité des traumatismes crâniens, au même titre que les blessures cervicales, qu’il place au sommet de l’échelle des dangers physiques dans le rugby. Extrait :

« Oui ça et les cervicales ce sont les plus graves. Tu peux péter un os ou un ligament, tu reviendras. La blessure du cerveau doit prendre de l’importance. »

En prenant la parole lors de ce Grenelle, Paul Willemse souhaite apporter sa pierre à l’édifice d’une meilleure prévention, en particulier pour les plus jeunes joueurs en début de carrière. Extrait :

« Oui, même si on avance bien sur le sujet, il y a encore des choses à faire. Si je peux aider, notamment les jeunes qui commencent leur carrière, moi j’arrive à la fin. Qu’est-ce que tu veux laisser dans le sport, quelle image? Je me sens un peu utile en aidant les joueurs à travers mon témoignage, c’est déjà un bon résultat. »

Avec humilité, Paul Willemse rappelle l’urgence d’un changement de regard sur les commotions cérébrales, encore trop souvent sous-estimées dans un sport où la notion de blessure reste trop souvent liée au visible.

Son témoignage, fort et lucide, pourrait bien servir de tremplin pour une meilleure protection des joueurs de rugby, à tous les niveaux.

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1 Commentaire

  1. Bougnatix 4 juin 2025 at 19h- Répondre

    Peut etre qu’il se sauve la vie sans encore le savoir … quoi qu’il en soit , bonne chance à lui.