Samedi soir, au Stade de France, le public français pourrait découvrir une nouvelle force de la nature dans la cage bleue : Emmanuel Meafou.

Le deuxième-ligne du Stade Toulousain, 2,03 m pour 145 kg, s’apprête à disputer le plus grand défi de sa jeune carrière internationale face aux Springboks, doubles champions du monde et spécialistes du combat physique.

Une première vraie épreuve du feu

Fabien Galthié devrait faire confiance au tandem Flament–Meafou pour défier Eben Etzebeth et Franco Mostert, deux références mondiales au poste.

Pour Meafou, encore novice sous le maillot bleu, ce duel s’annonce comme une évaluation grandeur nature.

Puissant, explosif et en constante progression depuis deux saisons avec le Stade Toulousain, il représente ce que la France recherche depuis des années : un deuxième ligne capable de rivaliser avec les mastodontes du Sud.

Willemse : « Il doit devenir la personne dominante sur le terrain »

L’ancien deuxième ligne du XV de France, Paul Willemse a tenu à rendre hommage à celui qui pourrait, à terme, reprendre le flambeau.

L’ancien international, contraint de mettre un terme à sa carrière après de multiples commotions, voit en Meafou le successeur naturel au sein du pack français.

Il s’est confié via l’AFP : 

« Il peut clairement jouer un rôle énorme à ce poste. Mais ça demande aussi une mentalité : il faut devenir la personne dominante sur le terrain. Ça vient avec la confiance en soi, qui arrive avec l’expérience. Plus il en aura, plus j’aimerais le voir devenir ce patron. »

Ces mots résonnent comme un passage de témoin. Willemse, longtemps pilier de la conquête française, sait mieux que quiconque ce qu’exige ce poste : imposer le respect, faire basculer les collisions et devenir le repère de toute une mêlée.

L’esprit des anciens

Derrière cette confiance, il y a aussi une profonde loyauté envers le maillot bleu.

Il explique être clairement derrière les Bleus pour ce match. Extrait:

« Il n’y a aucune hésitation possible. Pour moi, c’est simple, ce sont mes coéquipiers. L’équipe de France, ce sont mes gars, ceux avec qui j’ai partagé des rêves, réalisé des choses incroyables. Je ne suis pas juste un supporter avec deux pays, non, c’est mon équipe. J’ai porté ce maillot, j’ai fait beaucoup de sacrifices pour lui. »

Cette déclaration de Willemse rappelle à quel point la transmission d’état d’esprit est essentielle dans cette équipe de France.

L’heure de vérité

Pour Emmanuel Meafou, arrivé en France à 18 ans après avoir quitté l’Australie, le rêve d’endosser enfin le rôle de patron du pack tricolore prend forme.

À 27 ans, il s’apprête à se mesurer à l’élite mondiale dans le secteur où les Springboks excellent : les duels au sol, la mêlée, les ballons portés. Un baptême du feu qui pourrait marquer le début d’une nouvelle ère dans la deuxième ligne française.