Pierre Mignoni : « Si j’explose à chaque problème, ça ne peut pas fonctionner »
Pierre Mignoni : « Si j’explose à chaque problème, ça ne peut pas fonctionner »
Le samedi 5 juillet 2025 à 14:48 par David Demri
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Le manager du Rugby Club Toulonnais, Pierre Mignoni s’est longuement confié via Var-matin.
Ce-dernier est notamment revenu sur la saison 2024 / 2025 du XV de la Rade.
Questionné sur sa suspension écopée suite à ses critiques envers l’arbitrage à l’issue du match perdu de peu sur la pelouse de Clermont, Pierre Mignoni a expliqué être quelqu’un d’entier.
Et il l’affirme : il continuera d’exploser car c’est sa manière d’être. Extrait:
En tout cas, quand j’explose, généralement, c’est que je ressens de l’injustice. Mais ne vous inquiétez pas, je réexploserai, hein (rires). Parce que je suis comme je suis. Quelqu’un d’entier. Quand je ne sens pas l’équilibre de justesse, ça me frustre et m’énerve. Je fais souvent référence au fait que je suis une « mèche courte » [qui se consume plus vite qu’une mèche longue], et j’essaye de la rallonger au fur et à mesure de mes expériences (sourire).
Mais c’est pareil dans mon quotidien. J’ai 70 personnes et souvent des problèmes à gérer. Si j’explose à chaque problème, ça ne peut pas fonctionner. J’essaye de prendre du recul, mais si je hausse le ton, c’est que je considère qu’il y en a besoin. Il ne faut pas le faire tout le temps, sinon tu n’es plus entendu. Je suis là pour faire attention à tout, mais j’ai besoin de mon staff, des joueurs, du club. Je suis devant, je suis le leader, mais j’ai besoin des autres.
Il ne le cache pas : le métier de manager est véritablement un métier de fou. Extrait:
C’est un métier de fou, hein, mais il n’y a pas que des problèmes! Je prends du plaisir. Aussi parce que je fais un métier que j’aime. Ce n’est pas que je m’en fous de moi, mais presque. Des fois, tu mets entre parenthèses ta famille. ça fait partie du métier d’entraîneur. Ce n’est pas toujours facile, mais c’est passionnel. J’aime la relation avec les autres. Elle peut être dans le conflit, dans la sérénité, dans la joie, dans la passion, mais si je n’ai pas ça, je ne suis pas heureux. C’est addictif.
Au RCT, Pierre Mignoni a de nombreuses fonctions. Il est au four et au moulin. Mais il rechigne pas, bien au contraire. Extrait:
Cela fait partie du boulot. J’aime être comme ça. Je ne le vis pas mal. Des fois c’est un peu dur, oui. Mais comme tout un chacun dans son travail. Après, les problèmes durent très peu de temps et je bascule sur autre chose. J’ai besoin de me régénérer. Je ne peux pas être tout le temps comme ça, sinon je manquerais de clairvoyance. Et c’est là où j’ai besoin des autres, qu’ils me disent les choses. Je n’ai pas besoin qu’on me dise oui à tout. Tu peux être en désaccord. Les joueurs le peuvent. Ce n’est pas une dictature. Au contraire. Je veux beaucoup d’échanges.
Pour conclure, le journaliste lui demande pourquoi il a accepté de se rendre dans le vestiaire du club de Mourillon, juste avant le coup d’envoi du match du maintien en Fédérale 3. Extrait:
Je ne le fais pas tous les week-ends non plus (sourire). On m’a demandé de venir, de remettre un maillot, alors j’y suis allé. Cela a aussi été le cas pour le RCTPM [promu en Élite 1 féminine]. Il le faut, c’est important. Et beaucoup de coaches le font, ça n’a rien d’exceptionnel. Au contraire, je fais les choses comme je les ressens et par passion. C’est un métier dans lequel il y a très peu de bonheur, mais c’est la vie d’une saison.
Ça dure très peu de temps. Même quand tu gagnes un titre, tu ne peux pas t’endormir. Tu ressens un bien-être, c’est une sorte de plénitude dans ton travail qu’il faut savoir apprécier mais le quotidien revient très vite. Tu ne peux pas rester sur ça. Il faut repartir sur l’après. Pour moi, le plus important, c’est d’anticiper le coup d’après, justement, et de faire le moins d’erreurs possible, afin de connecter les gens ensemble.
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