Pourquoi Cameron Woki a totalement eu raison de quitter le Racing 92 pour l’UBB

Pourquoi Cameron Woki a totalement eu raison de quitter le Racing 92 pour l’UBB

Le jeudi 11 décembre 2025 à 10:07 par David Demri

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Après deux saisons compliquées en région parisienne, Cameron Woki a retrouvé en Gironde ce qu’il avait perdu au Racing 92 : du plaisir, du rythme et un rôle central dans une équipe qui lui ressemble. L’international français, revenu à l’Union Bordeaux-Bègles cet été, réalise un début de saison impressionnant. Douze matchs disputés sur douze possibles, deux essais, une activité retrouvée : la machine est relancée.

Le Figaro fait le point.

Pour Woki, ce retour n’avait rien d’un simple transfert. Dès les premières semaines, il confiait : « J’ai l’impression que je ne suis jamais parti ». Une phrase qui en dit long sur le lien qui l’unit à Bordeaux, le club qui l’a révélé après ses années de formation à Bobigny et Massy.

Lui-même assure que cette histoire était restée inachevée. « J’ai toujours su que mon histoire avec Bordeaux n’était pas terminée. Parce que je n’ai jamais demandé à partir, cela n’a jamais été mon choix. J’ai toujours exprimé mon envie de revenir à Bordeaux, dès ma première saison au Racing », explique-t-il encore aujourd’hui, voyant dans ce retour « une chance et un vœu exaucé ».

À Paris, l’international tricolore avait perdu ce qui faisait sa force. Utilisé presque exclusivement en deuxième ligne, il n’avait plus l’impact balle en main qui avait fait sa réputation. À l’époque, il assumait pourtant ce rôle plus discret : « J’arrive à m’adapter. Mais c’est vrai que je suis moins en vue balle en main en deuxième ligne… Si je touche zéro ballon et que je fais 40 rucks, ça me va », disait-il, comme pour s’adapter à un poste où il restait dans l’ombre.

La parenthèse francilienne s’est refermée dès la deuxième journée du Top 14, lorsque le Racing 92 a retrouvé l’UBB. Pour Woki, ce rendez-vous avait une portée émotionnelle forte : « Il faut que je tourne la page du Racing… si j’ai envie de gagner un titre avec mon club de cœur, Bordeaux, bien sûr qu’il faut tourner la page ». Ce jour-là, la lourde défaite bordelaise n’a pas empêché son processus de reconstruction de commencer.

Le vrai tournant a lieu à Bordeaux

 Sous la direction de Yannick Bru, Woki a retrouvé son poste naturel de flanker. Un rôle dans lequel il peut à nouveau exprimer sa vitesse, sa lecture des duels et sa capacité à faire vivre les ballons. Le manager n’a jamais caché sa vision : « Je pense que c’est un troisième-ligne aile… C’est un joueur de couloir, de vitesse… tout ça s’exprime mieux quand il joue troisième-ligne aile, ou numéro 8 ».

Ce retour en club a même relancé son chemin avec le XV de France, un parcours jusque-là irrégulier. Titulaire lors du Grand Chelem 2022, Woki avait ensuite reculé dans la hiérarchie, pris dans une concurrence redoutable tant en deuxième qu’en troisième ligne.

L’épisode du Tournoi 2024 l’avait encore mis en lumière, lorsqu’il avait refusé d’endosser le rôle de 24e homme face au pays de Galles, quittant Marcoussis. Le staff avait justifié ce retrait par « le besoin de se reposer ». Fabien Galthié avait précisé : « Entre un joueur que l’on sent usé et fatigué, et un autre qui est en pleine ascension et confiance, on préfère prendre le joueur frais ».

Quelques jours plus tard, Woki jouait pourtant avec le Racing face à Toulon… Un épisode qui avait fait parler, sans pour autant briser sa relation avec l’équipe nationale. Il a participé à la tournée d’été en Nouvelle-Zélande, marqué un essai à Dunedin, puis retrouvé le groupe France en novembre.

À Bordeaux, il profite d’un environnement qui lui permet de respirer et de travailler autrement. Yannick Bru expliquait récemment que son joueur avait enfin pu souffler : une reprise aménagée, trois semaines de repos, une gestion adaptée à son volume de jeu.

Mais le changement le plus marquant est personnel. Ces dernières années, Woki a compris que le talent ne suffit pas. « On ne peut plus aller sur un terrain comme ça, en détente… Ça n’existe plus », dit-il. Il reconnaît avoir évolué : « J’ai appris à mieux préparer mes matches et surtout à travailler seul, ce que je ne faisais pas avant ».

À 27 ans seulement, Woki semble avoir déjà vécu plusieurs carrières en une. En 2023, il déclarait même : « Je ne suis pas passionné par ce sport. C’est mon métier, je l’aime mais pas plus ». Pourtant, à l’UBB, tout porte à croire que l’histoire est en train de changer — et que Bordeaux lui a offert bien plus qu’un simple retour : un nouveau départ.

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1 Commentaire

  1. copan 11 décembre 2025 at 15h- Répondre

    Cameron va rapidement retrouver ses marques en 3e ligne son poste naturel. Sous l’impulsionde Y Bru, il ne tardera pas à retrouver son meilleur niveau.