Revenu à Toulon pour un simple stage, le double champion du monde néo-zélandais s’est imposé comme un modèle de travail, de rigueur et de performance. À 43 ans, Ma’a Nonu continue d’impressionner par son niveau de jeu et son influence sur toute une génération de jeunes Varois.

Quelques minutes après son deuxième essai de la saison contre Pau, Ma’a Nonu a préféré rester en retrait. « Plus tard, peut-être. Là, je n’ai encore rien accompli. » À 43 ans, l’ancien All Black, double champion du monde (2011, 2015), continue pourtant d’étonner tout le monde par son efficacité et sa rigueur.

Troisième passage à Toulon pour la légende néo-zélandaise, qui impressionne autant qu’elle inspire. Discret face aux médias, Nonu est, au quotidien, une source de motivation pour ses coéquipiers.

Ils le décrivent comme « inspirant », « accessible » et « ultra-pro ». Un état d’esprit qui rejaillit sur tout le groupe. « Il y a dix ans, Jonny Wilkinson inspirait Toulon (2009-2014), aujourd’hui, nous, on a Ma’a Nonu », résume l’arrière Marius Domon via L’équipe, admiratif.

Son influence dépasse même les frontières du club.

« C’est dingue la force que transmet la présence de Ma’a », raconte Tawera Kerr-Barlow, ancien All Black et désormais au Stade Français. « Je n’oublierai jamais ce match au Stade de France. La fin de rencontre, avec une mêlée française devant notre ligne. Ils jouaient leur match, fallait pas que je me rate. D’un clin d’œil Ma’a m’a demandé : « Tu fais quoi s’il se passe ci ou ça ? » Je lui ai répondu et là, il m’a dit « ok cool » avec un tel relâchement, une telle confiance dans une situation ultra-critique… Son attitude m’a transmis vachement de force. »

Critiqué par Sébastien Chabal, qui s’est dit « mitigé » sur sa présence dans le championnat, estimant qu’à 43 ans « faut passer à autre chose » et qu’il pourrait « prendre la place de jeunes », Nonu répond par l’exemple.

Dany Priso en témoigne :

« À l’heure où je vous parle, les mecs sont douchés, certains rejoignent leurs bagnoles pour rentrer. Ma’a est toujours là, juste devant moi. À travers les vitres, je vois qu’il vient de finir son gainage et va passer aux étirements. Ensuite, il ira faire un bain froid. Et à une réunion avec des jeunes je crois. »

Le pilier toulonnais poursuit :

« On a entraînement à 7 heures. Lui arrive dès 5 h 30, allume les lumières. Son éthique de travail m’impressionne. »

Kerr-Barlow confirme :

« Je n’ai jamais vu un joueur prendre autant soin de son corps. Il y a des années, il fut l’un des premiers à pratiquer le pilates ou du yoga les jours de repos. Et puis c’est un méga-technicien. Il fait plus de 100 kg mais ne s’est pas reposé sur sa puissance. Quand il t’arrive dessus, il peut te percuter plein fer, te mettre un crochet ou faire une passe de malade. À mes yeux, c’est le meilleur numéro 12 de l’histoire de notre sport. »

Pour les jeunes du RCT, Ma’a Nonu n’est pas qu’une légende, il est un exemple vivant. Un joueur d’exception qui, à 43 ans, incarne mieux que quiconque le travail, l’humilité et la passion du jeu.