Procès Laporte – Altrad : Gros couac entre les déclarations de Bernard Laporte et Mohed Altrad

Procès Laporte – Altrad : Gros couac entre les déclarations de Bernard Laporte et Mohed Altrad

19 septembre 2022 - 23:03

13 Commentaires

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Mohed Altrad est formel: en juillet 2017, son groupe de BTP ne voulait pas débourser plus de 5,4 millions d’euros pour le maillot du XV de France. Après l’été, il acceptera pourtant d’en payer 6,8 millions pour des raisons que le tribunal correctionnel de Paris a peiné à comprendre, ce lundi, lors du procès visant aussi le président de la FFR Bernard Laporte.
Une affaire sinueuse.

Le patron du MHR Mohed Altrad est formel: en juillet 2017, son groupe de BTP ne voulait pas débourser plus de 5,4 millions d’euros pour le maillot du XV de France. Après l’été, il acceptera pourtant d’en payer 6,8 millions pour des raisons que le tribunal correctionnel de Paris a peiné à comprendre, ce lundi, lors du procès visant aussi le président de la FFR Bernard Laporte.

A plusieurs reprises, la présidente Rose-Marie Hunault bute sur les explications du chef d’entreprise, soupçonné d’avoir versé 180.000 euros au patron de la Fédération française de rugby en mars 2017, en échange d’arbitrages favorables dont ce contrat de sponsoring.

« Vous m’avez perdue, monsieur Altrad…« , résume la magistrate, qui tente de cerner les grandes étapes du partenariat qui a fait depuis 2018 d’Altrad le premier sponsor maillot de l’histoire des Bleus.

« Il y avait un accord »

En mars 2017, le groupe avait noué un premier contrat avec la FFR pour faire figurer son nom sur le maillot de l’équipe nationale pendant 9 matches, en soutien à la candidature française au Mondial 2023 et moyennant 1,8 million d’euros. « C’était une négociation essentiellement entre moi-même et Bernard Laporte », dit M. Altrad, silhouette fluette et voix légèrement chevrotante.

Mais à l’été 2017, la fédération est en quête d’un partenaire maillot à plus long terme. Un premier tour de table à 9,9 millions d’euros refroidit les partenaires historiques des Bleus. Mais en coulisses, d’après une série de courriels dévoilés à l’audience, M. Altrad et la fédération tombent d’accord fin juillet sur un deal à 5,4 millions d’euros, bien plus avantageux pour le groupe numéro 1 mondial des échafaudages.

« A ce moment-là, il y avait un accord », confirme M. Altrad à la barre, qui assure qu’il ne voulait alors pas mettre un centime de plus pour le maillot de l’équipe de France. « La France était déclassée. Personne ne voulait de ce maillot », clame le PDG. Pourtant après l’été, c’est le revirement total. M. Altrad réclame alors lui-même que la fédération lance un appel d’offres auquel son groupe sera le seul à concourir avec une proposition à 6,8 millions.

La version de Laporte mise à mal

Incidemment, il met à mal la version livrée devant le tribunal par Bernard Laporte, selon laquelle c’est lui-même qui avait mis son veto à une offre à 5,4 millions. « C’est moi qui dis non ! Ce n’était pas assez« , avait clamé l’ex-sélectionneur des Bleus la semaine précédente.

Cette subite demande de formalisme intrigue la présidente: est-elle liée à la révélation dans la presse, à la mi-août, du contrat liant M. Laporte à la holding Altrad et du versement des 180.000 euros ? M. Altrad le nie mais avance toutefois une nécessité de « sécuriser » juridiquement le futur partenariat. « Comment se fait-il que vous étiez tombés d’accord en juillet et ce n’est qu’en septembre que ce type de question se pose », s’étonne Mme Hunault. « Probablement, on a été léger sur le plan pénal« , lâche le chef d’entreprise en se référant au premier partenariat maillot lié au Mondial 2023.

La présidente a une autre interrogation: que s’est-il passé entre juillet et septembre 2017 pour que M. Altrad accepte de rehausser substantiellement son offre ? « C’est la conviction que je me suis alors bâtie sur le programme de M. Laporte » à la tête de la FFR, tente le dirigeant. « Mais ce programme existait déjà en juillet ! », intervient la présidente en rappelant que M. Laporte avait été élu président de la FFR en décembre 2016. Poussé dans les cordes, M. Altrad évoque alors un « engagement patriotique » et son souhait de faire « quelque chose » pour la France, où ce septuagénaire, né d’un viol dans le désert syrien, a émigré. Au risque de se contredire, le milliardaire révèle toutefois qu’il avait « failli ne pas répondre » à l’appel d’offres.

Le tribunal s’interroge enfin sur l’implication personnelle de M. Altrad dans l’ensemble de ces négociations: serait-ce dû aux liens qui l’unissent à M. Laporte ? « Ma relation (avec lui, ndlr) était avant tout professionnelle », relativise M. Altrad, qui récuse en bloc la thèse de l’accusation selon laquelle il aurait soudoyé le président de la FFR. « Si c’était dans un roman, personne ne l’achèterait », cingle-t-il. Le réquisitoire est attendu mardi.

Source : RMC SPORT

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13 Commentaires

  1. Namen 20 septembre 2022 à 08h- Répondre

    Et oui les mensonges finissent toujours par être démasqués.
    Evidemment les menteurs, eux, se croient toujours plus malins ; alors qu’ils sont bien souvent démasqués et ne veulent pas s’en rendre compte.
    Mentir est une grosse faiblesse qui peut rendre plus riche un court moment, mais surtout qui rend con pour la vie.

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    • Cissé 20 septembre 2022 à 09h- Répondre

      Et ce qui se permettent de les condamner avant la justice , tu en penses quoi?

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      • Name 20 septembre 2022 à 13h- Répondre

        Rien. Parce que j’ai lu l’article. Et il se trouve que dans cette affaire : c’est la juge elle-même qui les a mit face à leurs contradictions…

        • Pitoumacfly 20 septembre 2022 à 14h- Répondre

          Quel contradiction ? Dans ce que je comprends dans leur discours :
          Altrad propose un prix -> Laporte dit que c’est trop bas -> Altrad revoit son prix à la hausse -> Les deux sont OK sur le nouveaux prix … Où est le couac ?

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  2. math1907 20 septembre 2022 à 12h- Répondre

    ??????
    Un propose une somme basse en estimant que ça ne vaut pas plus à ce moment-là.
    L’autre refuse et dit que est trop faible

    Quelques semaines plus tard la FFR à augmenter ses prestations au stade de France pour Altrad et lui accepte de payer 1.5 millions d’euros de plus.

    C’est quoi le couac du coup !?

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    • Pitoumacfly 20 septembre 2022 à 13h- Répondre

      J’ai compris comme toi … Je ne comprends pas ces attaques …

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      • Willy 21 septembre 2022 à 15h- Répondre

        Lisez attentivement le réquisitoire des magistrats..

  3. marcelo 20 septembre 2022 à 16h- Répondre

    C’est-à-dire que vous ne comprenez pas en fait ! Mais alors rien du tout….
    Même pas des choses simples, écrites sous vos yeux !

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    • math1907 20 septembre 2022 à 18h- Répondre

      Je comprends qu’elle veut que ce soit une relation d’amitié avant une relation professionnelle !!!

      Pour autant ça ne change rien à ce que j’ai posté !

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  4. marcelo 20 septembre 2022 à 18h- Répondre

    T’es une dinde !

  5. Boudje 21 septembre 2022 à 04h- Répondre

    Terminares la SUZE, je croyais que c’était une pièce de théâtre.Vu les peines de prison ça rigole plus sans compter les lourdes amendes à honorer.Esperons que cet argent servira ne servira pas aux mêmes.

  6. Chvito 21 septembre 2022 à 15h- Répondre

    Les dessous des tables cela existent peut-être encore ancien entraîneur de l,équipe de France
    Ancien ministre président de la F

  7. Chvito 21 septembre 2022 à 15h- Répondre

    Les dessous des tables existent encore non ne me faîtes pas croire cela avec tous les contrôles en plus ex entraîneur de l’équipe de france ex ministre président de la FFR il en à des signatures dans les mains voyez ou cela mène à la sortie peut-être la case prison
    Comme quoi vous comprendrez