Depuis un an, Jalil Narjissi et sa compagne Valérie vivent un deuil insoutenable : la perte de leur fils Medhi, mort lors d’un stage de rugby en Afrique du Sud.

Chaque jour, ils se recueillent dans sa chambre, confrontés à l’absence, hantés par des cauchemars et des images terribles. Pour eux, cette tragédie n’a rien d’un simple accident : « Un enfant est mort. Et ce n’est pas un simple accident. Cette situation a été provoquée. »

Le couple dénonce une chaîne de responsabilités non assumées, notamment du côté de la Fédération française de rugby (FFR). Jalil pointe directement Florian Grill, président de la FFR, l’accusant de mensonges et de manque de transparence.

S’il a d’abord voulu croire à la sincérité de l’institution, il se sent aujourd’hui trahi. « Pour Medhi, je ferais tout », confie-t-il. Il espérait que la FFR les soutiendrait pleinement. Mais les silences, les approximations, et les choix politiques perçus comme froids ou insensibles ont achevé de briser la confiance.

Le 30 août, Florian Grill les rencontre pour la première fois, 23 jours après la disparition de Medhi, juste avant un meeting politique à Issoire. Jalil lui renouvelle malgré tout sa confiance. Mais la suite ne fera que renforcer leur colère.

Un autre épisode, jugé déplacé, vient nourrir leur amertume : Abdelatif Benazzi, vice-président de la FFR, affirme en comité directeur être proche de la famille, avant de laisser un message vocal à Jalil, qu’il appelle « frérot », son « frère d’islam » … alors qu’ils ne se connaissent quasiment pas.

Jalil Narjissi n’a pas manqué de retoqué Benazzi, via Le Parisien. Extrait:

« Je ne connais pas ce monsieur, que j’ai croisé quelques fois, je n’ai pas de rapports avec lui et ne souhaite pas en avoir. »

Dans ce drame, la douleur immense se double d’un sentiment d’abandon institutionnel. Jalil, Valérie et leur fille Inès réclament justice, reconnaissance et vérité.