Quand Yannick Bru tente de berner tout le monde avec sa communication : « Le doublé, je m’en fous ! »
Quand Yannick Bru tente de berner tout le monde avec sa communication : « Le doublé, je m’en fous ! »
Le lundi 23 juin 2025 à 11:13 par David Demri
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Le Top 14 s’apprête à vibrer au rythme d’une affiche explosive. Samedi prochain, le Stade Toulousain retrouvera l’UBB dans un remake d’une rivalité qui a pris une toute nouvelle dimension cette saison.
Une finale aux airs de revanche pour certains, mais que chacun tente pourtant d’évacuer du discours officiel.
Toulouse en quête de rachat, Bordeaux dans la peau du trouble-fête
Si Bordeaux-Bègles a décroché cette année sa toute première étoile continentale, c’est aussi face aux Rouge et Noir que les hommes de Yannick Bru ont su imposer leur montée en puissance. Trois confrontations cette saison, trois victoires pour les Girondins – dont l’une a scellé la fin de l’aventure toulousaine en Champions Cup.
Le souvenir est encore cuisant pour les coéquipiers d’Antoine Dupont. Et pourtant, dans les deux camps, les mots sont soigneusement choisis pour ne pas enflammer les braises.
L’art subtil de la communication de finale
La prise de parole devient une arme à double tranchant en amont d’un tel rendez-vous. L’expérience a forgé des réflexes. Lors de la récente finale de Champions Cup, Matthieu Jalibert avait révélé une tension née de propos présumés tenus par Northampton : « des trucs dans la presse qu’on n’a pas trop appréciés, qu’on était un club de mercenaires, qu’on n’était là que pour l’argent ». Une polémique jamais étayée, mais visiblement utile pour alimenter la flamme intérieure.
Cette fois, impossible d’accuser l’ennemi d’outre-Manche : face à une équipe comme Toulouse, mieux vaut rester mesuré. Et l’UBB l’a bien compris, à commencer par son manager Yannick Bru.
En conférence de presse, l’ancien international a livré une démonstration de maîtrise :
« Le doublé, je m’en fous, on est lucides sur plein de choses. Nous avons eu une poule relativement abordable, sans déplacement en Afrique du Sud. Nous n’avons eu qu’un match à l’extérieur, et c’était la finale. Ce qui m’intéresse, c’est que le club progresse. »
Une manière élégante de désamorcer toute tension, tout en glissant la pression sur les épaules de l’adversaire.
Toulouse dans le viseur, Bordeaux sur ses talons
La rivalité ne se limite pas au terrain. Les tensions entre les deux clubs s’intensifient dans les coulisses, des centres de formation jusqu’à l’échiquier politique du rugby français. L’UBB s’implante solidement sur le territoire, rafle des titres chez les jeunes, et pose un sérieux défi à l’hégémonie rouge et noire. Une dynamique que le staff toulousain ne peut ignorer, et qui nourrit un sentiment d’isolement face à un rugby français perçu comme de moins en moins favorable.
« Vous allez encore nous emm… pendant un moment », avait glissé Ugo Mola à Maxime Lucu à l’issue de la dernière finale.
Une phrase qui résonne aujourd’hui comme un avertissement involontairement prophétique.
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