Quel est le bilan à tirer de la Tournée estivale du XV de France ? Gros échec ou espoir pour l’avenir ?

Quel est le bilan à tirer de la Tournée estivale du XV de France ? Gros échec ou espoir pour l’avenir ?

Le dimanche 20 juillet 2025 à 13:21 par David Demri

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Trois tests, trois défaites… et pourtant, un groupe qui refuse de baisser la tête. Envoyé en Nouvelle-Zélande sans la majorité de ses cadres, le XV de France version tournée estivale a surpris, bousculé et parfois inquiété les All Blacks.

Si le tableau de marque reste cruel, l’état d’esprit et les enseignements tirés de ce périple long de cinq semaines nourrissent un vrai sentiment de progression chez les joueurs — et chez le staff.

Galthié refuse de minimiser ses soldats

Face aux piques venues de médias kiwis estimant que la France n’avait pas aligné sa « vraie » équipe, Fabien Galthié a coupé court.

« Je comprends la question mais c’est gênant de parler de ça eu égard aux gars qui se sont battus pendant cinq semaines, qui ont cru en eux, qui ont jusqu’au bout cru à cette possibilité de gagner ici. Ce n’est pas le sujet du soir. Ces gars ont été exceptionnels, valeureux, solidaires. »

Bourgarit : « pas passé loin »

Le sentiment dominant dans le vestiaire bleu après Hamilton ? La frustration d’être resté à portée de l’exploit.

« Je pense qu’on n’est pas passé loin d’arracher un exploit, à Dunedin (défaite 31-27) ou même ici, avançait le talonneur Pierre Bourgarit. Il y a cet essai litigieux qui nous empêche de basculer à + 9 à la mi-temps. Le problème, c’est qu’en seconde période, on n’a qu’une ou deux petites étincelles. Le reste du temps, on subit, on défend. Mais on peut être fier d’avoir rivalisé avec cette équipe. »

Depoortere : la marche n’était « pas trop haute »

Le jeune trois-quarts Nicolas Depoortere ne voit pas une équipe B dépassée, mais un groupe qui a manqué un tournant.

« Je ne pense pas que la marche était trop haute. Au contraire, je pense qu’on avait vraiment les moyens de gagner ce match. Ce qui nous coûte très cher, c’est qu’on se fait surprendre sur l’intensité dès le début de la seconde mi-temps. Ils ont mis énormément de punch. Maintenant, je pense que nous tous, les joueurs qui ont participé à cette tournée, on va en ressortir plus grands. Et encore plus nous, les jeunes. »

Dire oui à la tournée… et ne rien regretter

Même les plus expérimentés mesurent ce qu’apporte une telle aventure collective, à l’image de Gaël Fickou.

« J’ai appris qu’avec l’équipe de France, il vaut mieux y être que ne pas y être. Ça sert toujours d’y être. »

297 plaquages : record et sacrifice

Le staff a relevé une donnée frappante : jamais sous l’ère Galthié les Bleus n’avaient autant plaqué qu’à Hamilton — 297 interventions défensives. Une statistique qui raconte l’intensité subie… et la résilience. Bourgarit détaille la logique tactique derrière cette avalanche :

« On savait qu’on n’allait pas tourner sur des matchs à 100 ou 150 plaquages, poursuivait Bourgarit. Notre plan de jeu fait qu’on doit beaucoup plaquer parce qu’on veut jouer haut en pressant fort après nos nombreux jeux au pied. Cette stratégie est exigeante physiquement et demande d’être dominant sur les phases de collision. Ce qu’on a réussi en première mi-temps. »

Fickou : n’importe quel groupe peut relever le défi

Capitaine de circonstance, Gaël Fickou retient la cohésion née du voyage et répond aux critiques locales.

« J’ai appris de cette tournée que n’importe quelle équipe de France pouvait relever ce défi, disait le capitaine Gaël Fickou, auteur de vingt plaquages ce samedi. On a été beaucoup critiqués ou rabaissés dans la presse néo-zélandaise mais on a montré un beau visage. On recroisera un jour les All Blacks et ce sera une autre histoire. Ce soir, c’est très frustrant. On y a mis tellement de coeur et d’envie. Mais ça venait fort en face, ça tapait fort et nous, on n’a pas su saisir toutes nos occasions. Il nous a manqué ça pour accomplir un truc incroyable. »

L’essai litigieux juste avant la pause : la frustration

La bascule du match aurait-elle pu être différente ? Galthié n’a pas caché son agacement au sujet d’un possible en‑avant néo‑zélandais avant la mi‑temps.

« Ils (les arbitres) ont largement le temps de checker, souriait Galthié, un peu jaune. C’est un moment de grande frustration pour des joueurs qui défendent leur ligne. »

Une tournée pour élargir la hiérarchie

Objectif assumé du staff : exposer de nouveaux profils au plus haut niveau pour identifier les futurs n°2, n°3… voire plus.
« riche en enseignements pour nous le staff. Des joueurs ont touché ce niveau qu’ils ne connaissaient pas. »

Et certains ont clairement marqué des points :

  • Mickaël Guillard (utilisé aussi en 8) a montré une vraie polyvalence.
  • Théo Attissogbe a capitalisé sur ses chances.
  • Nolann Le Garrec titularisé trois fois, a tenu la barre.
  • Alexandre Fischer s’est révélé à haute intensité.
  • Joshua Brennan et Matthias Halagahu donnent envie d’être revus.
  • Régis Montagne et Pierre Bochaton ont ramené de la profondeur au paquet d’avants.

À retenir (format Discover)

  • 0/3 mais pas ridicule : les Bleus ont inquiété les All Blacks.
  • Record défensif : 297 plaquages à Hamilton.
  • Galthié défend ses jeunes : « Ces gars ont été exceptionnels ».
  • Fickou promet la revanche : « On recroisera un jour les All Blacks ».
  • Plusieurs nouveaux visages ont gagné des points pour la suite.

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1 Commentaire

  1. Danslaverte 21 juillet 2025 at 11h- Répondre

    Des défaites encourageantes comme on dit. Des joueurs qu’on ne reverra que pour des oppositions préalables aux grands rendez-vous et qui rentreront dans leurs clubs avant de jouer… Des équipes montées à la hâte car les titulaires absents…Bref de la poudre au yeux pour beaucoup