Ce samedi soir, le Rugby Club Toulonnais défiera Bordeaux-Bègles à l’occasion d’une demi-finale de Top 14.

A l’approche de cette rencontre, trois spécialistes ont analysé, via L’équipe, l’énorme duel qui s’annonce entre les ailiers Damian Penaud et Jiuta Wainiqolo.

Ces trois spécialistes sont Jean-Baptiste Lafond, Eric Bonneval et Philippe Saint-André.

Et c’est Jean-Baptiste Lafond qui débute. Extrait:

« Ses partenaires peuvent le solliciter sans arrêt : chaque fois qu’il touche le ballon il se passe quelque chose, note Lafond au sujet du Toulonnais. Je vois bien Serin récupérer un ballon, jouer au pied et Wainiqolo finir à la course dans l’en-but en prenant tout le monde de vitesse.

De son côté, sur une relance de Jalibert après un turn-over, Damian pourrait marquer après un « une-deux « avec son ouvreur le long de la ligne de touche. Quand il tire des bords de droite à gauche, tout le monde sait ce qu’il va faire. Mais ça marque.

Au niveau de la défense ? Il défend bien. À l’aile, c’est tellement difficile : tu dois surveiller l’extérieur sans te faire happer et laisser l’intérieur tout en gardant un œil dessus. Personne n’est à 100% de réussite dans ce domaine.

Wainiqolo, on ne sait jamais comment il va réagir. Comme beaucoup de Fidjiens, il a le défaut de ses qualités, c’est-à-dire qu’il est imprévisible, même si personnellement, je le trouve plutôt discipliné. En défense, sa pointe de vitesse lui permet de ne pas être débordé.

Jiuta Wainiqolo est un athlète qui joue au rugby, tandis que Damian est un rugbyman athlétique. L’un court le 200 m, l’autre le 410 m haies. On voit bien que le Toulonnais est un joueur de rugby à 7. Pour se sortir de situation, il est capable d’enchaîner trois appuis « gauche-droite « sans cesser d’accélérer. Alors que la pointe de vitesse de Damian, c’est une vitesse de croisière : elle est constante. »

Eric Bonneval enchaine. Extrait:

« Wainiqolo récupérera un ballon égaré dans ses vingt-deux mètres. En cinq crochets, il laissera tout le monde à l’arrêt et après, attrape-moi si tu peux…. Tandis que Damian viendra se proposer sur l’aile opposée ou surgira à l’intérieur de Jalibert, en premier attaquant, pour transpercer la défense. Wainiqolo a confiance dans ses jambes et personne d’autre que lui ne peut marquer de tels essais. Il est capable de tout, à tout moment. Avec lui rien n’est écrit.

Damian est supérieur à Wainiqolo quand il faut défendre sur du jeu au pied, et se placer sous les ballons hauts. Alors que son vis-à-vis a parfois des oublis. »

Philippe Saint-André conclut. Extrait:

« Wainiqolo ? Ça fait deux ou trois mois qu’il multiplie les exploits. 

Damian sent bien les coups, il anticipe le jeu, se place aux bons endroits, ce qui lui permet d’être très altruiste. Il est capable de faire marquer un partenaire sur la dernière passe. La défense ? Parfois, Damian peut s’endormir, ce n’est pas sa priorité, ce n’est pas son kiff. »