L’ancien trois-quarts polyvalent du Rugby Club Toulonnais, James O’Connor a annoncé cette semaine qu’il s’entraînait et jouait depuis deux ans avec une blessure à la cheville.

Il précise d’ailleurs dans son long message s’être infiltré des anesthésiants pour ne plus ressentir la douleur au quotidien.

Dans sa chronique « Poulain raffûte », le consultant rugby d’Eurosport, Raphaël Poulain a dévoilé son sentiment sur cette improbable situation. Extrait:

« Son message est assez touchant. Il nous explique que depuis deux ans il galérait à revenir d’une blessure. Il se piquait à la cortisone et il faisait uniquement un entraînement par semaine pour arriver apte le week-end. C’est un sujet de fou sur lequel se penchent Proval et la Ligue. Ce sont des dérives qui peuvent arriver en tant que joueurs de rugby professionnel. Tu as envie de montrer que tu es performant car tu es payé et tu as envie de prouver. On peut comparer cela à une forme de dopage car pour calmer la douleur, on prend des médicaments afin d’être performant sur le terrain. Puis il y a cette solitude de la blessure. Tu ne parles pas des douleurs que tu peux avoir. Je me rappelle aussi qu’il s’est fait défoncer pour l’histoire de cocaïne et ça peut arriver à tout le monde. Il faut donc atténuer les insultes. Mais pour en revenir à ce qui lui est arrivé, tu te retrouves dans une situation où tu as le cul entre deux chaises. D’un côté il doit être performant car il est payé, et de l’autre côté il doit accepter son état de faiblesse afin de récupérer. C’est un sujet qui est pris à bras le corps en France par Proval et par la Ligue. Lui, il a les c**** d’en parler. C’est un sujet hyper-important et tabou. Quand tu es beaucoup blessé, tu passes pour un banni et pour un fêtard. Alors que quand tu arrives dans un club, on te paye pour être performant. Et donc des fois tu mets de côté ta santé. »

Le consultant se demande alors comment James O’Connor s’est procuré les ordonnances pour obtenir les médicaments. Extrait:

« La question est de savoir comment il s’est procuré ces médicaments car il faut une seringue et une ordonnance. On ne veut pas rechercher les coupables mais les responsables. James O’Connor est une victime. Et il y a des responsables, des dirigeants, il y a la Ligue… et c’est tout ce que l’on doit mettre en place pour protéger l’intégrité physique des joueurs. Pour moi, c’est une forme de dopage. Mais tout le monde est responsable. On est tous un peu responsable de ce système. Aujourd’hui, on ne peut pas tirer sur Toulon si sur Sale. Aujourd’hui, on doit prévenir les joueurs et sensibiliser les joueurs. On doit accompagner les sportifs. »

Pour conclure, Raphaël Poulain revient sur le geste de classe réalisé par le président Toulonnais Mourad Boudjellal avec Vincent Clerc. Extrait:

« C’est un peu comme Vincent Clerc qui se pète un tendon d’Achille en arrivant à Toulon. Puis il se pète le second talon. Et je trouve formidable que le président Mourad Boudjellal le prolonge une saison supplémentaire. Est-ce que Mourad Boudjellal aurait fait pareil avec un mec de 20 ans ? Je ne suis pas sûr ! Mais ça montre que les clubs sont au soutien des joueurs. »