Ce mardi midi, Bernard Laporte, nouvel homme fort du Stade français avait déclaré avoir dit « des choses désagréables sur Toulon [à Bastareaud] qui l’ont convaincu » de rester à Paris malgré son envie affichée de rejoindre le RCT. Le président varois n’a pas tardé à réagir… Et la réponse fut acerbe.

La contre-attaque n’a pas tardé. A 15h30, lors d’une conférence de presse pour officialiser l’arrivée d’Olivier Azam comme entraîneur des avants, Mourad Boudjellal a réagi aux déclarations de Bernard Laporte quelques heures plus tôt. Balayant les envies de départ de Mathieu Bastareaud au RCT, l’ancien secrétaire d’Etat avait déclaré être allé jusqu’à dire « des choses désagréables sur Toulon qui ont convaincu » le joueur.

Des propos qui n’ont pas échappé au président toulonnais. Jamais avare d’un bon mot, Boudjellal a vite dégainé : « Mathieu Bastareaud se trouve dans un état psychologique qui ne lui permet pas de jouer au Stade français. Bernard Laporte doit savoir que dans le monde réel, on n’a que des obligations quand on signe un joueur. Je suis content de l’énergie qu’il déploie dans ce dossier, j’aurais aimé qu’il mette la même quand il était au gouvernement au moment de défendre le DIC (droit à l’image collective pour les sportifs, ndlr). Si psychologiquement on va à la guerre avec lui, on pourrait ne pas être loin de l’enfance maltraitée au Stade français. »

« Pas la peine de dire n’importe quoi »

Référence, bien entendu, à la Facem, la Fondation pour l’amélioration des conditions de l’enfance dans le monde qui a sauvé le Stade français en entrant dans son capital à hauteur de douze millions d’euros. Sur ce sujet, le dirigeant varois en a d’ailleurs rajouté une couche au moment de confirmer les contacts avec l’ailier champion du monde Bryan Habana : « Les contacts sont avérés mais on ne peut pas faire n’importe quoi parce qu’à Toulon, on n’a pas de fonds de pension canadien sur lesquels s’appuyer. »

Mourad Boudjellal ne compte pas lâcher le morceau et souhaite toujours autant enrôler le trois-quarts centre international, Mathieu Bastareaud. Il espère que les envies du joueur seront respectées : « Je me suis toujours inspiré du Stade français et de Max Guazzini, qui n’a jamais essayé de conserver un joueur contre son gré. Paris est un grand club, Bernard Laporte est un enfant du Stade français et il en sera un grand président, mais il doit comprendre ses joueurs. Et ce n’était pas la peine de dire n’importe quoi. Mathieu Bastareaud vit mal sa situation à Paris, c’est lui qui nous a contactés. » Et de rappeler que le RCT a accepté de libérer son ouvreur ou centre Felipe Contepomi, qui a signé « pour pas trop cher » dans le club de la capitale. « C’était une façon de faire un geste, j’espérais un retour d’ascenseur », a conclu le président toulonnais. Ce midi, Bernard Laporte avait assuré qu’il n’existait pas de « rapport de force » dans cette histoire. Il est désormais engagé.

Source: rugbyrama.fr