Face aux All Blacks, les Bleus ont vécu une première période cauchemardesque ce samedi à Wellington. Alors qu’ils évoluaient en supériorité numérique après un carton jaune néo-zélandais, les hommes de Fabien Galthié ont paradoxalement encaissé trois essais en vingt minutes, ruinant ainsi toute chance de revenir dans la partie.

Score à la mi-temps : 29-3. Le mal était fait.

Tout avait pourtant basculé à la 20e minute, sur une action qui aurait pu changer la dynamique. Après une séquence prometteuse impulsée par Barassi, « l’en-avant volontaire de Beauden Barrett » sur une attaque tricolore offrait à la France ses premiers points de la rencontre et une supériorité numérique temporaire.  Mais au lieu de capitaliser, les Tricolores se sont effondrés.

Dans la foulée, l’essai d’Ardie Savea sur maul puis celui de Codie Taylor après une faute grossière de Brennan — sanctionné d’un carton jaune — ont creusé l’écart de façon irrémédiable. « C’est un moment clé, admet Fabien Galthié. […] La faute y est, rien à dire. […] Dans ce genre de match, on n’a pas beaucoup de marge. Pour ces jeunes joueurs, c’est un apprentissage. »

Une mêlée tricolore en souffrance

Avec une majorité de joueurs peu ou pas capés parmi les avants, la première ligne française a souffert face à l’impact et la précision néo-zélandaise. « Physiquement, ils nous ont bien pris devant », reconnaît Pierre Bochaton, désabusé. « Sur les rucks, ils ont mis une telle vitesse que c’était dur de défendre sans faire de fautes. Mais le plus problématique, c’est de prendre trois essais sur maul en première période. Là-dessus, nous les avants, on a mal travaillé. »

Les hommes de Galthié ont également été punis par des initiatives brillantes, comme une combinaison en touche conclue par Roigard. « Les Blacks nous poussent tellement à la limite que la moindre erreur se paie cher », admet le sélectionneur. « Mais ce coup avec Roigard est magnifiquement bien joué. »

Une réaction tardive

Au retour des vestiaires, la France a su redresser la tête pour limiter la casse avec une seconde période équilibrée (14-14). Un motif de satisfaction pour Galthié : « À la mi-temps, à 29-3, j’ai dit aux joueurs : ne vous jugez pas, et je veux les féliciter parce que réussir à tenir un score de 14-14 en seconde période, ce n’était pas gagné. »

Ce revers met en lumière les limites actuelles d’un groupe encore en construction face à une machine bien huilée. « Les Blacks sont une équipe, nous sommes une sélection », résume le technicien français. Une phrase qui illustre à elle seule le chemin qu’il reste à parcourir.