Richard Dourthe explique pourquoi Bayonne a toutes ses chances contre le Stade-Toulousain

Richard Dourthe explique pourquoi Bayonne a toutes ses chances contre le Stade-Toulousain

Le mercredi 18 juin 2025 à 10:55 par David Demri

3 Commentaires

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À la veille d’une demi-finale historique contre le Stade Toulousain, l’Aviron Bayonnais s’apprête à défier l’un des cadors du Top 14. Une performance qui aurait semblé improbable en début de saison.

Pourtant, Bayonne y est, et Richard Dourthe, ancien joueur et manager du club basque, aujourd’hui consultant pour Canal+, croit aux chances de son ancienne équipe. Il livre via Ici Pays Basque un regard éclairé sur cette dynamique inattendue, la force collective bayonnaise et les clés d’un possible exploit face au monstre toulousain.

Une demi-finale que personne n’attendait, pas même lui

« Non, comme beaucoup de personnes, je ne crois pas. Mais au fil de la saison, l’appétit est venu en mangeant. L’ambition aussi, donc tout le monde s’est pris d’envie de voir un barrage à domicile, et s’il y avait un barrage à domicile, ce n’était pas quasi certain, mais il y avait de fortes chances que l’Aviron aille en demi. »

Une équipe physique et cohérente, bâtie pour les joutes du Top 14

« Pour en discuter avec quelques amis managers en Top 14, c’est une des équipes les plus denses de notre championnat, les plus dures physiquement. Et d’ailleurs, on l’a vu vendredi, cette équipe-là sous la pluie, où quand il pleut, il faut forcément avoir de la capacité physique, de la densité, de la puissance. Ils ont complètement étouffé cette équipe de Clermont qui n’a espéré que 28 secondes. De toute façon, le rugby des années 20, 30, 40, 50, des années 2000, 2020, ça commence toujours devant. Et l’Aviron Bayonnais a vraiment un pack très solide malgré les absences. Il y a toujours de la densité, il y a toujours du mouvement, il y a toujours de la puissance. Et puis, ils ont un contre en touche qui est très performant avec Chouzenoux et Iturria. Ils ont une très bonne conquête et l’avantage qu’ils ont, c’est qu’ils ont de la longueur de jeu au pied avec Joris Segonds, Cheikh Tiberghien et Camille Lopez, avec cette technicité de jeu au pied. Donc voilà, ils ont des atouts à faire valoir et j’espère que ça va aller encore plus loin. »

La performance bayonnaise, un message d’espoir pour les « petits »

« Oui, ça permet à tout le monde d’avoir de l’espoir. La dernière équipe bayonnaise qui a joué en demi-finale, c’était avec mon ami Titou Lamaison, malheureusement perdue contre le BO. Donc ça permet de voir qu’on peut grandir dans ce championnat, qu’on peut évoluer et que ça laisse la chance d’être dans le dernier carré. Quand on joue des phases finales au rugby, le championnat, c’est super, génial, mais les phases finales, c’est autre chose. D’ailleurs, on l’a vu vendredi à Bayonne, même si les conditions étaient exécrables. C’est une ferveur différente. On est en match éliminatoire. C’est pour ça qu’il y a ces phases finales dans notre Top 14, parce que c’est ancestral et ça a toujours fait plaisir aux supporters et aux joueurs surtout. »

L’ambiance de Jean-Dauger, un levier émotionnel irremplaçable

« J’avais la chance d’y être avec Canal sur le bord du terrain. Et les gens ne se rendent pas compte de l’impact qu’il y a sur les joueurs quand on est dans le couloir, quand on entend la Peña Baiona, quand on entend les chants bayonnais. C’est de l’adrénaline supplémentaire et c’est un regain de puissance, un regain d’envie qui est énorme. Donc ça a toujours été comme ça et pourvu que ça dure. »

Affronter Toulouse, un Everest… mais pas un mythe inébranlable

« Ça dépend de l’état d’esprit des joueurs, on n’est pas à leur place, on ne sait pas quelles sont leurs ambitions, mais je crois que quand on joue un match de phase finale, on a toujours envie de faire le maximum, quel que soit l’adversaire qui aura face. Cependant, le Stade Toulousain restera le Stade Toulousain. On n’est jamais à l’abri d’une erreur de leur part. Un mauvais plaquage, un carton rouge, ça peut changer la donne du match. Donc voilà, c’est… Franchement, il faut profiter du moment, profiter d’un stade qui sera archi-comble, avec le maximum de supporters bayonnais, sûrement un peu plus de Toulousains, parce que ça fait un mois qu’ils savent qu’ils vont être en demi-finale. Ce sont des parties qu’il faut jouer, ce sont des parties dont il faut profiter et puis il faut se donner à fond. Moi, j’ai eu la chance de jouer deux demi-finales, deux fois contre le Stade Toulousain avec Dax. On a perdu deux fois, mais il y avait toute la ville au stade, c’était génial. »

La ferveur populaire, une marée bleue en route vers Lyon

« Mais ce n’est pas imaginé, c’est le cas en fait, parce que tout le monde s’organise en voiture, en train. Le plus gros problème, c’est l’obtention des places de match. Moi, je sais que j’ai beaucoup d’amis. Moi, j’ai la chance d’y être encore une fois avec Canal. Je vais avoir la chance de profiter de ce match-là, mais tout le monde s’organise pour y aller. Et c’est ça qui va être chouette. C’est la même chose pour les Toulousains, ils s’organisent tous pour y aller, ils sont déjà organisés. Voilà, les phases finales, et puis ce système de faire les deux demi-finales dans la même ville, dans le même stade, c’est génial. C’est dommage, l’année dernière c’était à Bordeaux, ça aurait été plus pratique pour les Bayonnais. Cette année, à Lyon, c’est un petit peu plus loin. »

L’expérience, une richesse que Bayonne devra compenser par l’envie

« Malheureusement, l’expérience, ça ne se travaille pas, ça se vit. C’est la définition. C’est revivre un moment qu’on a déjà vécu et ne pas se tromper quand on a fait une erreur. Donc, le Stade Toulousain, à ce niveau-là, ils ont quand même beaucoup plus d’expérience que l’Aviron. Mais bon, il faut contrecarrer l’expérience de cette équipe par une fougue, par une envie décuplée. C’est un match qu’il faut jouer, c’est un match dont il faut profiter, et puis après, viendra ce que pourra. »

Camille Lopez, moteur de cette équipe basque

« J’aime beaucoup Camille Lopez, bien sûr, parce que c’est un gagneur, parce que je me reconnais un peu dans ce qu’il fait. Et puis, après, c’est un tout. En fait, ça ressemble un petit peu à l’équipe qu’on avait quand on jouait le maintien tous les ans. Mais c’était un peu notre demi-finale à nous chaque année, nos phases finales, parce que les gens s’identifiaient à notre équipe il y a 10-15 ans. Et le public aujourd’hui s’identifie encore à l’équipe et à ce qu’elle renvoie sur la pelouse. »

Un staff qui incarne parfaitement les valeurs de l’Aviron

« Greg, c’est le garant de cette équipe, de cet état d’esprit, de ces résultats-là. Les joueurs le suivent, le stade et les supporters le suivent. Ce n’est peut-être pas le plus connu de tous les managers, mais je crois qu’il a des qualités humaines et des qualités techniques qui font que l’Aviron réussit cette année. C’est franchement très chouette, J’espère que ça va durer, parce que, c’est parfois le cas à l’Aviron, ça a été le cas pour moi, mais il ne faudra pas brûler ce qu’on a adoré dans six mois. »

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3 Commentaires

  1. Ave 18 juin 2025 at 12h- Répondre

    Finale Bayonne Toulon

  2. Ernest Wallon 18 juin 2025 at 17h- Répondre

    Il y a ceux qui croient en Dieu et ceux qui croient en une victoire de l’ Aviron….Ceux sont les second qui ont plus de chance que ça ce réalise…Donc il a raison d’y croire!

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  3. Allez les petits.... 18 juin 2025 at 21h- Répondre

    Dourthe ……