Le président de Provale, le syndicat des joueurs, Robins Tchale-Watchou était l’invité du président Toulonnais Mourad Boudjellal dans son émission de la Commission de discipline.

Ce-dernier a évoqué divers sujets.

Dans un premier temps, il évoque sa volonté de ne pas voir les salaires des joueurs s’envoler. Extrait:

« Si on laisse cette surenchère s’envoler, si on ne limite pas l’esprit d’entreprise et si on n’encadre pas un minimum tout cela, on aura alors quelque chose que l’on ne pourra plus contrôler et que l’on va subir. Il faut nous poser les bonnes questions sur notre avenir au lieu de penser à la surenchère. Si les joueurs peuvent se mettre à l’abri financièrement avec une carrière de dix ans, c’est bien. Mais il faut le faire sans fragiliser le modèle dans son ensemble. »

Le sujet des matches disputés le 24 décembre a ensuite été analysé. Robins Tchale-Watchou explique être totalement contre. Extrait:

« Nous sommes dans un pays laïc et le rugby doit rester un sport de cité. Il y a des acteurs qui sont payés mais il y a aussi de nombreux bénévoles. Ils viennent ici pour partager une passion. Mais que font les joueurs de rugby le 24 à part courir derrière un ballon ? Un urgentiste il fait son boulot, il sauve des vies. Un cardiologue aussi, un médecin aussi. Ils font quelque chose qui a une incidence et du sens. Si on ne peut plus considérer aujourd’hui que – ce jour-là – on ne jouera pas tout simplement car il faut faire du show, je trouve cela dommage. Je pense que le 24, les gens pensent davantage au fois gras, à ouvrir les cadeaux et à bouffer des huîtres. Si notre seule levier de croissance est de jouer de tels jours… Nous avons une mission pédagogique. Il faut réfléchir d’une autre manière car dire que jouer le 24 décembre va ajouter de la valeur à notre championnat, à mon humble avis, c’est une hérésie. Je pense qu’on peut apporter plus de monde dans les stades et faire plus d’audience en faisant autrement. »

Il a ensuite expliqué que certaines personnes voulaient sa tête dont notamment le président de la Ligue: Paul Goze. Extrait:

« Ma tête, on l’a veut, ça c’est sur ! Mais ça me rassure car si on veut autant ma tête, c’est que je fais bien mon boulot. Si on estime que Paul Goze est le président de la LNR, alors on peut dire qu’il veut ma tête. Ils m’ont fait un courrier en énumérant les différents cas de figures qui faisaient que notre collaboration n’était plus possible aujourd’hui. Ce qui me conforte, c’est que tous les cas évoqués vont dans le sens des joueurs. Si pour toutes ces raisons-là, on veut ma tête, alors je suis content de la mettre sur la guillotine car j’ai fait mon boulot. Paul Goze a été mon président à Perpignan et je pensais que les frères d’arme étaient liés à la vie. Je me rends compte que ça n’a plus de sens. »

Pour conclure, Robins Tchale-Watchou explique les raisons qui pourraient pousser les joueurs à faire grève en Top 14. Extrait:

« Je pense que l’on peut envisager une grève des joueurs mais il faut une raison substantielle. Je pense d’ailleurs qu’il y en a une qui va arriver. Est-ce que la Ligue Nationale de Rugby et la Fédération vont intégrer le fait qu’on ne peut plus demander aux joueurs de participer à cette économie de manière vive sans leur donner la place qui est la leur. Cela va arriver à un moment ou à un autre. L’autre raison est la santé des joueurs. Pour le moment, on dit que l’on joue et on verra bien plus tard ce que ça va donner. D’abord prenons l’argent et ensuite on verra. Nous venons de faire une étude sur les blessures dans le rugby et quand nous aurons les retours de cette étude, certains vont se rendre compte qu’ils paient de leur personne. Certains joueurs vont se demander si ça vaut le coup d’aller jusque-là. »