Romain Ntamack : « Avoir la haine de perdre, c’est maladif »

Romain Ntamack : « Avoir la haine de perdre, c’est maladif »

Le vendredi 12 septembre 2025 à 8:50 par David Demri

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L’ouvreur du Stade-Toulousain, Romain Ntamack s’est longuement confié via RMC Sport.

Ce-dernier a notamment évoqué l’immense détermination des Toulousains, chaque saison, à remporter un titre.

S’il affirme être déjà très content du palmarès de ces dernières saisons, il explique que le Stade-Toulousain ne pense qu’à une chose : enchainer les titres encore et toujours. Extrait:

« On attache de l’importance à gagner des titres au Stade Toulousain. C’est vrai que c’est le maître mot et l’objectif chaque année depuis pas mal d’années. Depuis que cette génération a pris un peu le « lead » du club, on est quand même pas mal à avoir le même palmarès, quasiment. Donc oui, c’est vrai qu’on se charrie, on se taquine à la fin de la saison quand on met un petit coup d’épaule à Jérôme Cazalbou (le manager du haut niveau, ndlr), on lui dit « bon, on commence à se rapprocher ». Mais deux Boucliers encore derrière, ce n’est quand même pas rien. On sait ô combien c’est dur de les gagner.

Donc déjà, c’est sûr qu’on est très content de ce palmarès-là. Après, on sait le potentiel de notre génération. Il y a encore quand même des mecs qui sont relativement jeunes, donc il y a encore pas mal d’années à faire et à vivre de belles choses et belles expériences. C’est vrai qu’on s’attache à garder cette flamme, à garder cette envie de toujours gagner, de toujours prouver qu’on peut aller chercher des titres chaque année. Et je n’ai pas l’impression que ça se soit atténué, en tout cas sur l’inter-saison ou sur le début de saison-là. Donc je pense que ça va être encore une saison intéressante et on verra à la fin de l’année. Rien n’est écrit à l’avance, mais je pense que tous les mecs sont déjà préparés à essayer d’aller décrocher un Bouclier de plus. »

Il l’avoue : Toulouse a réellement la haine de perdre. Selon lui, ça en devient maladif. Extrait:

« Oui, je pense que c’est notre façon de faire, notre façon de vivre. L’environnement du club qui est toujours en train de se renouveler, de chercher de nouvelles choses. Le groupe, les joueurs aussi qui sont affamés de titres, avec toujours l’envie de gagner, vraiment la haine de perdre. De voir les autres gagner à notre place, c’est des choses vraiment qui nous frustrent, qui nous rendent tristes. Et c’est maladif, je pense, chez nous de voir les autres gagner à notre place ! Je pense que vraiment, c’est viscéral tout ça.

Que de le vivre comme ça, ça nous fait redoubler d’efforts, de toujours envie de gagner, de gagner, de gagner. Et le jour où on ne gagnera plus, on ne gagnera plus. Mais tant qu’on se sent capable de gagner des choses, de faire des grandes saisons, il faut en profiter. Parce qu’on ne sait pas quand ça va s’arrêter. Et le jour où ça s’arrêtera, on passera à autre chose. Tant qu’on aptes à le faire, il faut en profiter à fond. »

Désormais, Toulouse vise un quatrième Bouclier consécutif. Extrait:

« Évidemment qu’on en a parlé comme ça, on a discuté parce que ce n’est pas neutre. Déjà, faire un triplé, c’était quelque chose de fort. Évidemment que si on gagnait ce triplé, on savait très bien qu’on allait être titillés sur le quadruplé, évidemment. Après, là, on en discute comme ça, mais on est en début de saison.

Je pense que ça deviendra vraiment sérieux quand la saison va avancer, quand les phases finales arriveront en fin d’année. Et si on est en lice pour un quadruplé, là, on pourra vraiment y penser. Mais là, on en rigole, on se taquine avec les joueurs et les anciens qui étaient de cette génération-là. Mais on espère évidemment atteindre ce qu’eux ont réalisé. Évidemment que c’est l’objectif. »

Il rappelle que son père a remporté 6 Bouclier de Brennus avec Toulouse. Extrait:

« Il en a 6, donc c’est énorme. C’est vrai que quand j’ai eu mon premier, il me disait, « ça va, j’ai encore un peu de marge ». Et au final, il y a 2 ans, il me disait, « tu es à la moitié ». Puis l’année dernière, « tu en as 4 ». Et puis cette année, 5. Et je lui disais « ça commence à se rapprocher fortement » (sourire). Donc évidemment que ce serait un plaisir de pouvoir égaler le nombre de Boucliers qu’il a. Mais ce sont des petites anecdotes comme ça. Ça reste anodin par rapport aux objectifs qu’on se fixe. »

Il affirme que tous les joueurs donnent le maximum pour marquer l’histoire du club. Extrait:

« En tout cas, on donne le meilleur de nous-mêmes. On donne le maximum pour rendre fier ce club, pour rendre fiers les générations qui sont passées avant nous, pour rendre fiers nos proches, tout le monde, pour qu’on soit fiers de nous-mêmes aussi et qu’on n’ait aucun regret à la fin de nos carrières. Pour ne pas qu’on se dise qu’on avait une génération incroyable et qu’on ait passé à côté telle année parce qu’on n’a pas fait les petits efforts qu’il fallait. Je pense qu’il y a ça aussi qui fait que ça nous motive profondément, c’est qu’on n’a pas envie d’avoir de regrets à la fin de nos carrières, je pense. On sait qu’on a des super-mecs, on a une super génération. Tant qu’on a le potentiel, l’envie de ça, il faut qu’on y aille à fond. Je pense que ça fait partie des leviers de motivation.

Après, dire la génération ultime, c’est un point de vue. Chacun fera son avis et puis on fera les comptes à la fin de nos carrières. Mais je pense que chaque génération du Stade Toulousain a été particulière, a été légendaire et si on peut s’inscrire là-dedans, ça sera avec plaisir. Mais je ne pense pas qu’on puisse comparer une génération à une autre. Les années n’étaient pas les mêmes, les époques non plus. Il y a eu des joueurs extraordinaires dans chaque génération. Chez nous, il y en a encore des joueurs extraordinaires. Je ne me permettrai pas de dire qu’on est meilleurs qu’une telle ou telle génération. Je pense que chaque génération a été exceptionnelle au Stade Toulousain et je pense qu’elles nous ont forgés aussi pour qu’on devienne ce qu’on est aujourd’hui. »

Mais avant de penser à un titre, il sait très bien que la saison va être longue et rude. Extrait:

« Les saisons, elles se construisent. Ce n’est pas parce qu’on est le Stade Toulousain qu’on va se dire qu’on pense aux phases finales. Non, ça se construit. Chaque année, le championnat est très relevé. Encore cette année, ça ne va pas déroger à la règle. Ça cogne fort très vite, dès le début. Les équipes sont préparées et on sait très bien qu’à chaque fois qu’on va se déplacer ou qu’on va recevoir, quand on joue des équipes qui jouent au Stade Toulousain, on sait que c’est particulier.

On ne sera épargné par personne. Il y a une Coupe d’Europe aussi entre-temps. Il y a pas mal de choses avant de penser à un Bouclier ou à une Coupe d’Europe. Ça se construit, dès le début de saison. Il faut bien partir pour ne pas être à la rue et pour ne pas courir après les points, ce qui a été plutôt bien géré sur les deux-trois dernières années, où on a réussi à gérer les fins de saison parce qu’on avait bien démarré à chaque fois. C’est très important. On est vraiment concentré sur le premier gros bloc de Top 14 avant de penser à la suite. »

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