Romain Poite tente de rassurer le Top 14 concernant l’arrivée du carton orange !
Romain Poite tente de rassurer le Top 14 concernant l’arrivée du carton orange !
Le mercredi 13 août 2025 à 0:30 par David Demri
0 Commentaire
Publicité
Le Top 14 et la Pro D2 vont connaître une petite révolution cette saison : l’apparition du carton orange, sanction inédite en France mais imposée par World Rugby sous une forme adaptée.
Inspiré du carton rouge de 20 minutes déjà appliqué au niveau international, il vise à sanctionner certains gestes déloyaux jugés à mi-chemin entre le jaune et le rouge définitif.
Un compromis à la française
En cas de faute grave, le joueur exclu pour 20 minutes pourra être remplacé après ce laps de temps, évitant à son équipe de terminer la rencontre en infériorité numérique permanente. Mais contrairement à la version mondiale, la France ne fera pas appel au fameux « bunker », cet arbitre vidéo qui revoit les actions à froid. Ici, tout se décidera sur le terrain.
« Le carton rouge de 20 minutes a été introduit pour retrouver un équilibre dans les décisions dans tous les cas qui étaient dans un entre-deux, entre le jaune et le rouge permanent. L’idée est de résoudre les cas où on est partagés », explique Romain Poite, responsable de la cellule haute performance de l’arbitrage français, via Sud-Ouest.
Il précise :
« On n’a pas la volonté de mettre en place un système tel que celui-là, qui a un coût important pour seulement quelques appels dans la saison. Mais attention, le carton orange n’est pas un palliatif au bunker. C’est une solution lorsqu’il s’agit d’arbitrer du jeu déloyal et que les tendances du jaune et du rouge s’appliquent. Sur un acte de jeu déloyal, avec une circonstance atténuante qui n’est pas assez évidente, on partira sur un carton rouge de 20 minutes. »
Le principe est simple : en cas de jeu déloyal, si une circonstance atténuante est possible mais pas évidente — par exemple, un plaquage haut sur un joueur ayant modifié sa position au dernier moment —, l’arbitre pourra brandir ce carton orange.
Les clubs partagés entre prudence et curiosité
Sébastien Piqueronies, manager de la Section Paloise, salue l’intention mais prévient :
« Mathieu Raynal et Romain Poite veulent que le carton orange soit une spécificité française pour qu’on garde un rouge autoritaire, qui préserve la santé des joueurs. Mais le défi, ce sera de bien garder le jaune existant. En clair, que le jaune hésitant ne se transforme pas en orange. Si on garde notre jaune et notre rouge, ce sera une bonne nouvelle. »
Romain Poite, lui, se veut clair :
« Les circonstances du jaune et du rouge s’appliquent d’autant plus avec l’instauration du orange : le rouge de 20 minutes n’est pas une échappatoire, c’est pour des cas singuliers. On a été très directif avec les arbitres. C’est un vrai carton qui ne devrait pas apparaître trop souvent dans la saison. »
Selon lui, moins de 20 % des situations discutables devraient aboutir à cette sanction.
Yannick Bru, manager de l’UBB, appelle à juger sur pièce :
« Comme toujours, il y a la théorie, qui paraît pleine de sens, et la pratique avec le stress, les stades pleins et des cas qu’on n’a jamais appréhendés. Il faut se donner un peu de temps avant de formuler un avis définitif. »
Reste à voir si ce carton orange, censé clarifier certaines décisions, ne viendra pas brouiller la frontière entre jaune et rouge… et comment il sera accepté par joueurs, entraîneurs et supporters.
Publicité
0 Commentaire