La soirée avait tout d’un choc attendu… mais personne n’imaginait ça. À Pau, le duel entre la Section et La Rochelle a explosé en plein vol après un évènement totalement improbable : l’expulsion d’Antoine Hastoy après seulement 34 secondes.

Un duel aérien qui tourne mal, et un match entier qui se réécrit dès son premier souffle.

Avec un homme en moins pratiquement du début à la fin, La Rochelle tombera finalement 53-33. Mais le vrai séisme, c’est ce rouge historique.

Un coup de pied en plein visage… et un rouge immédiat

Sur le premier échange de coups de pied, Hastoy monte au contest. En l’air, son pied se déploie. Contact direct sur le visage du Palois. Sang. Intervention immédiate de l’arbitre. Vidéo. Et une sanction rarissime par sa vitesse d’exécution.

Ronan O’Gara n’en revient toujours pas.

Il s’est confié via Midi Olympique :

« J’avais imaginé beaucoup de scénarios avant ce match. Mais il est difficile pour moi de digérer, difficile de comprendre aussi. Disons qu’avec le recul, je comprends un peu plus la logique de ce « kung-fu fighting », crampons dans la tête d’un adversaire. J’ai un peu de mal à croire qu’il a l’intention de faire mal à l’adversaire. Ça a changé le match.

L’arbitre me dit qu’il a vu du sang sur l’action d’Hastoy, et c’est ça qui décide de tout. Antoine est peut-être pris un peu en l’air, c’est un « skill » courageux, sur cette première pression, chez lui, d’autant qu’on avait parlé toute la semaine de la menace aérienne de Pau. Je ne suis pas un expert, mais je pense qu’il y avait quand même des circonstances atténuantes… » 

Le manager rochelais évoque un duel déséquilibré, une jambe qui part sans qu’Hastoy ne contrôle totalement son corps :

« Bon, c’est difficile de parler pour lui. Mais il n’a pas fait exprès de mettre un coup de pied dans la tête d’un adversaire, si c’était le cas, il prendrait six mois. Mais il n’était pas dans cet état d’esprit. Je crois plutôt qu’il a été un peu déséquilibré en l’air. C’est terrible, on était en prime time, un dimanche soir et boum ! Mais je pense que ce geste n’était pas clair et net au point de mériter un carton rouge. »

L’impact du saignement : élément déterminant

La jurisprudence World Rugby est connue : dangerosité avant intention. Le sang aperçu par l’arbitre semble avoir pesé lourd.

Malgré tout, une Rochelle héroïque… mais condamnée

À 14 contre 15, puis à 13 par moments, les Rochelais inscrivent cinq essais, contestent les rucks, ralentissent le jeu, perturbent Pau. Leur résistance est admirable. Mais sur la durée, la supériorité paloise fait forcément le trou.

L’écart final, 53-33, ne raconte qu’une partie de l’histoire. L’autre, c’est celle d’un match qui a basculé avant même d’avoir commencé.