Battue à Toulon (39-14), La Rochelle boucle le premier tiers du championnat sur une note amère, mais pas désespérante. Après neuf journées, les Maritimes pointent à la 7ᵉ place du Top 14 avec 25 points, à égalité avec le Stade Français et à seulement deux unités du top 6.

Le paradoxe est frappant : ce bilan est moins bon que celui de la saison dernière (27 points), pourtant calamiteuse, mais meilleur que lors des campagnes 2021-2022 et 2022-2023, conclues par deux finales. De quoi inciter à la prudence avant tout jugement hâtif.

Car malgré un effectif jeune et décimé par les absences – Atonio, Bourgarit, Danty, Alldritt, Boudehent, Jegou ou encore Le Garrec –, les chiffres plaident plutôt en faveur des Rochelais : 2e meilleure défense, 6e attaque, meilleur taux d’occupation du terrain (58,6 %) et moins de pénalités concédées du championnat. Autant d’indicateurs qui confirment que le projet d’O’Gara reste solide.

Mais le revers à Mayol a laissé des traces. Outre les faiblesses en conquête – 17 points offerts en sept minutes, 5 touches perdues, 3 pénalités en mêlée –, le club a sans doute perdu pour plusieurs mois Semi Lagivala, touché à la cheville. Un coup dur alors que Jonathan Danty est déjà absent, laissant le poste de centre en souffrance.

« On est dangereux, mais il nous a manqué de l’énergie. À 60 ou 70 %, ça ne suffit pas contre Toulon », a reconnu Ronan O’Gara, qui refuse pourtant de noircir le tableau :

« J’ai des bons jeunes. J’ai des bons jeunes, et c’est un sport qui se joue à 23. J’ai laissé Reda Wardi hors groupe, par exemple, parce que je trouve qu’on était dans une bonne dynamique avec Christian (Luaki) et ‘’Kader’’ (Alexandre Kaddouri). Jouer à l’extérieur reste difficile pour certains, mais cela va payer à moyen terme. »

Via Sud-Ouest, Ronan O’Gara estime que ses joueurs n’ont jamais cru à la victoire, à Mayol. Extrait:

« Là, on jouait pour la première place. C’est triste de regarder ce type de performance quand on joue la première place, mais je pense qu’on n’était pas convaincus avant le match qu’on pouvait faire quelque chose. »

En reconstruction et encore en apprentissage collectif, La Rochelle avance sans certitude mais avec des fondations prometteuses. Reste à transformer les signaux positifs en résultats concrets pour retrouver le rang qui était le sien ces dernières saisons.