Interrogé par Var Matin, Steffon Armitage revient sur la démonstration du RCT face à Bayonne (59-0).

« J’ai déjà connu un tel match avec les Saracens, mais ce n’était pas de notre côté. On avait perdu 71 à 11 ou un truc comme ça. Sinon, je n’avais jamais connu ça. Jouer sans faute, rapide, en avançant, voir les supporters lancer les journaux !! C’était un jour magnifique. On a montré qu’on peut aller jusqu’au bout. »

Le troisième ligne Rouge et Noir évoque également le début de saison magnifique de Toulon.

« Comme le dit Bernard : on a encore rien fait. Le meilleur est à venir. Et il va arriver. Mais je ne veux pas porter la poisse donc je ne dis plus rien sur le début de saison (rires). Maintenant, on se concentre sur le Stade Français. On veut que Mayol soit une forteresse imprenable, un endroit ou nos adversaires ont peur de venir. Et je pense qu’on peut y arriver avec une bonne défense et une bonne attaque. »

Meilleur marqueur d’essais du championnat, Armitage explique qu’il essaye régulièrement de progresser dans la vision du jeu.

« Je regarde beaucoup les autres joueurs. Joe Van Niekerk faisait ça en Afrique du Sud,  Richie McCaw aussi ainsi que George Smith. Tout les meilleurs numéro 7 ont une vision globale du jeu pour trouver les bons trous. J’essaie de progresser là-dessus. Avant, j’étais un peu trop loin de là ou je devais être. C’est ce que j’ai travaillé depuis que je suis ici. Les joueurs réussissent à faire une percée, je suis juste là pour récupérer la balle. Et la plupart du temps, je suis déjà près de la ligne. »

Delon et Steffon Armitage évoluent cette saison du même club. Un honneur et une motivation en plus pour ce dernier.

« C’est toujours un honneur de jouer avec mon frère même si on a évolué ensemble pendant cinq ans aux London Irish. Et ça me motive encore plus. Je ne veux pas qu’en rentrant, il me dise que j’ai été nul. C’est mon frère, il ne me ment pas. Et je veux qu’il soit fier de moi. D’ailleurs, ça marche dans les deux sens. Quand il loupe la balle, je rigole. Sur le terrain, on se sourit de temps en temps et je vais lui faire un câlin s’il s’est fait frapper par un adversaire. Notre entente sportif évolue continuellement mais on se connaît bien et on se parle beaucoup et ça nous aide sur le terrain. »

Récemment, Jonny Wilkinson a publiquement milité pour le retour de S. Armitage en sélection Anglaise. Un soutien qui fait évidemment plaisir à l’ancien joueur des London Irish.

« Le soutien de Jonny ? Je lui ai donné 500 euros (rires). Bien sur, le fait que ça vienne de Jonny, un gars que je regardais jouer quand j’étais enfant et que je considérais comme mon idole, mon héros. C’est un honneur de jouer avec lui et le fait qu’il ait dit ça, cela me motive encore plus. Mais la sélection je n’y pense plus. Bien sur que j’ai envie de rejouer avec l’Angleterre mais mon objectif c’est de remporter quelque chose avec Toulon, de ramener ce titre qu’on attend depuis vingt ans. »

Enfin, le numéro 7 Toulonnais, contrôlé positif pour avoir présenté un taux de morphine anormalement élevé, attend la réponse de la commission de la FFR lundi. Une affaire qui a fait du mal à sa famille.

« Je suis un peu nerveux car cela a pris du temps et ça a fait mal à ma famille. Beaucoup de choses ont été écrites dans les journaux. Moi ne les lis pas, mais les gens m’envoyaient des messages. C’était dur même si je sais que je n’ai rien à me reprocher. Je suis dans le rugby professionnel depuis dix ans et je me fais contrôler très régulièrement. Je n’ai pas besoin de prendre des trucs pour être bon. Tout ce battage médiatique m’a un peu dégoûté. Je veux juste que ce soit fini et que je puisse continuer à jouer avec Toulon et enfin me libérer. Refermer le dossier pour de bon. Ce serait comment dire ? La joie de vivre tout simplement ! »