Le départ surprise du manager toulonnais pour entraîner l’équipe de France est maintenant acté. Mais personne n’ose envisager l’implosion du RCT

Le président du RCT délégué au sportif, Philippe Saint-André, sur le départ après la Coupe du monde, pour se porter au chevet de l’équipe de France ? Deux jours après que l’information a filtré, l’onde de choc n’a pas fini d’ébranler les murs de la ville préfecture. Mais elle n’a rien à voir avec un tsunami. Juste une vague supplémentaire à surmonter et si possible à essayer de « surfer » pour le RCT.

Une de plus pensait-on hier matin avec beaucoup de recul dans les travées du centre d’entraînement de Berg : « On a eu le feuilleton Bastareaud, voilà celui de Saint-André. Dès qu’on est un peu tranquille, cela ne va plus. C’est devenu comme à l’OM ici !» plaisantait un groupe de supporters finalement pas plus inquiets que ça. « En vérité, ici, en terme de rebondissements, ça dépasse même l’OM », précisait un confrère de La Provence accouru pour prendre la température de la maison RCT. Accablante à l’extérieur, mais presque tempérée dans les rangs « rouge et noir ».

Ne pas se laisser déstabiliser

Sur la pelouse, où s’ébattaient les joueurs sous la houlette des hommes de terrain, Pierre Mignoni, Olivier Azam et David Fraisse, on était loin de vivre un psychodrame. Et chacun s’appliquait à réciter ses gammes, comme si de rien n’était. Pas question, en effet, de se laisser déstabiliser à quatre jours de l’ouverture du championnat et d’une rencontre à très hauts risques face à Biarritz (ce samedi 17 h à Mayol, Ndlr).

Le départ du patron sportif est pourtant de nature à remettre bien des choses en question. Et Mourad Boudjellal, quand même sérieusement gêné aux entournures, le concédait volontiers : « La pression va être énorme sur ce match…»

Mais en bon professionnel, personne au sein du club ne veut aujourd’hui imaginer une suite tragique à cette saison annoncée comme celle de la rédemption. Comme c’est « au pied du mur qu’on voit le maçon », c’est sur le rectangle de lumière et de vérité que Philippe Saint-André a donné rendez-vous à ses garçons. Après tout, il n’est pas encore parti, et l’occasion est encore plus belle de lui affirmer leur totale adhésion. Est-ce cela qu’il leur a expliqué en toute fin d’entraînement, lorsqu’il les a réunis en cercle autour de lui ?

Cela leur appartient. Mais le discours du chef ne s’est pas terminé pour rien sur une salve d’applaudissements.

Mal fagoté par la fédération

Même si tout ce ramdam n’augure rien de bon, il n’est pas impossible que ce départ, a prioritrès embarrassant et si mal fagoté par la Fédération française de rugby, aide finalement le RCT à bien lancer sa saison.

Mais, aujourd’hui, plus que jamais, il sera question de prendre les matches les uns après les autres et de voir comment tournent les événements, en attendant que Mourad Boudjellal ne trouve un successeur à PSA, quelqu’un digne de ce nom. Pompier de service ou engagé sur du long terme, l’oiseau rare devra réunir de nombreuses qualités et obtenir l’aval du staff et des leaders (lire page ci-contre). Ce n’est pas rien. Mais la route du RCT a si souvent été pavée d’embûches qu’il s’en relèvera sûrement.

A l’image du pilier géorgien, Davit Kubriashvili, libéré quelques jours par sa fédération et de passage hier au camp d’entraînement, il faut maintenant relativiser et repartir de l’avant : « Mes copains m’ont appris ça ce matin» disait-il simplement. « C’est la vie…»

Et au RCT, qui en a vu tant d’autres passer, elle ne va pas s’arrêter après le départ de Philippe Saint-André.

Source Var Matin