Scott Robertson sous pression : Il est dans l’obligation d’obtenir des résultats contre les Bleus !
Scott Robertson sous pression : Il est dans l’obligation d’obtenir des résultats contre les Bleus !
Le vendredi 11 juillet 2025 à 15:57 par David Demri
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Après une première saison contrastée à la tête des All Blacks, Scott Robertson se retrouve à un tournant décisif. Celui que l’on surnomme « Razor », ancien flanker passé par Perpignan dans les années 1990, doit désormais transformer l’essai. Son défi : allier une nouvelle philosophie de jeu à l’exigence absolue de résultats, dans un pays où le rugby est bien plus qu’un sport.
Nommé à la suite de la finale de Coupe du monde 2023 perdue d’un souffle, Robertson prenait les rênes d’un groupe expérimenté mais marqué par les secousses des mois précédents. L’échec avait fragilisé son prédécesseur, Ian Foster, et laissé un climat d’attente tendue autour de son successeur. Le nouvel homme fort du rugby néo-zélandais n’a donc pas eu droit au moindre faux pas.
Un changement de ton et de méthode
Dès son arrivée, Robertson a cassé les codes. Plus ouvert, plus moderne, plus accessible, il a rompu avec l’austérité de ses aînés. « C’est vraiment un storyteller, différent des autres sélectionneurs néo-zélandais qui pouvaient être brusques et grincheux », souligne le journaliste James McOnie (Sky). Sa signature ? Des pas de breakdance improvisés au cœur de ses joueurs, une image devenue virale après chaque sacre avec les Crusaders (six titres entre 2017 et 2023).
Mais en Nouvelle-Zélande, l’image ne suffit pas. Ce qui compte, c’est le jeu et surtout la victoire. Or, les débuts de Robertson ont laissé planer quelques doutes.
Un bilan mitigé et un contenu en question
Quatre défaites en quatorze matchs, dont deux contre les Springboks, une face aux Pumas et une autre contre le XV de France : le premier exercice de « Razor » n’a pas été à la hauteur des espérances. Et si certaines victoires ont bien été au rendez-vous, leur contenu n’a pas toujours convaincu.
« Nous avons toujours su qu’il y aurait une phase d’apprentissage. Mais nous savons, et c’est ce qu’il dit cette année, que cette saison sera plus claire (…) En dehors du terrain, il y a une meilleure compréhension des exigences liées aux déplacements, à la logistique, aux impératifs commerciaux », analyse Mark Robinson, directeur général de la fédération néo-zélandaise.
Jusqu’ici, Robertson n’avait dirigé que les U20 néo-zélandais au niveau international. Les All Blacks représentent donc un tout autre défi. Son projet de jeu, directement inspiré du mouvement perpétuel des Crusaders, demande de la précision et un tempo maîtrisé. Mais face à la France à Dunedin (victoire 31-27), ses joueurs ont encore montré des signes d’imperfection, notamment dans la gestion des ballons et la discipline technique.
La météo comme nouvel adversaire
Pour le deuxième test face aux Bleus, c’est une autre difficulté qui attend les hommes de Robertson : les conditions climatiques. À Wellington, les prévisions annoncent du vent, de la pluie et une pelouse détériorée par le match des Black Ferns prévu juste avant. Pas idéal pour un rugby de mouvement.
Pour autant, le sélectionneur reste fidèle à sa philosophie : « Nous allons continuer à créer du jeu. Si une dépression arrive depuis le détroit de Cook, nous nous adapterons mais nous jouerons aussi bien contre le vent que sous la pluie. Notre intention est d’utiliser nos capacités autant que possible. »
Le temps presse
À l’intérieur du groupe, le discours est clair. « Je pense que beaucoup de choses nous sont désormais beaucoup plus familières. Nous nous comprenons mieux, après avoir été ensemble ces deux dernières années. Maintenant, il s’agit juste de faire en sorte que tout s’aligne », estime le capitaine Ardie Savea, leader naturel en l’absence de Scott Barrett.
Mais l’horloge tourne. « La greffe se fera dans les six mois à un an. La première année, c’était plutôt un patchwork », tranche James McOnie. Pour les All Blacks, qui rêvent de reprendre leur trône mondial, le virage doit être négocié dès maintenant. Pour les Français, la mission est claire : retarder encore un peu la mue tant attendue du rugby néo-zélandais.
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