Quel bilan l’encadrement a-t-il tiré de votre défaite à Brive (27-9), dimanche ?

Les entraîneurs n’étaient pas contents, notamment par rapport à l’indiscipline. La vidéo a encore mis en lumière de trop nombreuses faiblesses. Pendant une heure, l’équipe a montré du coeur et a bien résisté mais nous, remplaçants, n’avons pas su apporter ce que l’on devait. Le staff a donc exigé une grosse remise en question. Le bilan de ces trois matchs en une semaine, avec deux défaites et une victoire, n’est pas positif. Le groupe est revenu avec peu de certitudes et pas mal de doutes.

Le RCT se retrouve onzième . Vous voila bien loin de vos espérances initiales , non ?

 
C’est vrai que la fin de saison dernière, les victoires en amical et la qualité de notre recrutement avaient apporté une bonne dose de confiance. Le club avait annoncé son intention de réaliser des grandes choses cette année. Alors, personne ne pensait connaître un début aussi difficile. En tant que compétiteur, je peux vous dire que ces dernières semaines n’ont pas été évidentes à vivre…

Comment expliquez vous ces difficultés inatendues ?

 
Nous les premiers, ne comprenons pas ce qui nous arrive. Simplement, je crois que le groupe manque d’envie et a moins faim. Pourtant, tout le monde est sérieux à l’entraînement et chacun a en tête de prouver sa valeur mais voilà… Le collectif n’arrive pas à maîtriser son sujet. L’adversaire prend souvent les devants et après l’équipe ne parvient pas à réagir comme il le faudrait.

La saison dernière , le RCT avait carburé à la confiance . Ou est-elle passé ?

 
C’est vrai qu’en fin de saison dernière,même en étant mauvais, j’avais la sensation que rien ne pouvait nous arriver. Mais le premier match face à Bayonne a anéanti cette confiance. Un de nos principaux objectifs, qui était de rester invaincus à domicile, a en plus disparu dès la première journée. Cela a été un gros coup au moral. Quelque chose s’est cassé ce jour-là. Au groupe de le réparer au plus vite et de retrouver son âme. Il y a tellement mieux à faire vue la qualité de notre effectif.

A l’heure actuelle , le RCT ressemble davantage à une somme d’individualités qu’à un collectif . Difficile de rebondir dans ces conditions …
Cette saison, le club a moins recruté mais l’adaptation des nouveaux se déroule plus lentement. Pour le moment, le collectif n’arrive pas à se libérer et les quinze joueurs sur le terrain ne jouent pas ensemble. C’est à chacun son tour. Les trois-quarts ont besoin de temps pour apprendre à jouer ensemble et nous, avants, devons aussi mettre plus d’énergie. À force de travail, les recrues finiront par apporter un vrai plus, c’est évident.

Une refonte du projet de jeu ,  parfois jugé trop restrictif , pourrait elle résoudre vos problèmes d’efficacité défensive et offensive ?

Je ne pense pas que ce soit la bonne solution. Le problème vient avant tout de nos nombreuses maladresses, d’un manque d’écoute des consignes et du fait que nous jouons trop individuellement.Le groupe continue d’avoir confiance dans le projet de jeu et dans le staff. C’est juste aux joueurs de mieux écouter et surtout de retrouver du plaisir. C’est la base.

Dans quelle mesure cette periode délicate vous inquiète t-elle ?

 
Je reste avant tout confiant car je crois en la qualité de ce groupe. Mais chacun doit prendre conscience que l’on va jouer avec beaucoup de pression, sans oublier tous nos blessés. Il ne faut pas se mettre le doute mais tomber dans un trop plein d’optimisme me fait tout aussi peur. Nous ne devons pas nous voiler la face aujourd’hui.Il faut se regarder dans les yeux et se dire les choses: le groupe doit s’alarmer, se réveiller. De leur côté, les Anglo-Saxons prennent la situation avec philosophie car ils ont tendance à penser que tout ira mieux demain. En revanche, les Français sont de nature plus pessimiste. Après, je comprends tout à fait que le président et les entraîneurs se doivent de positiver, comme ils l’ont fait après Brive. Ils n’ont pas intérêt à tirerà boulets rouges sur l’équipe devant tout le monde.

Samedi face à Agen , vous aurez zéro droit à l’erreur devant vos supporters ?

 
Tout le monde attend surtout la victoire. L’équipe n’est pas en mesure d’exiger d’emblée la manière ou le bonus. Le groupe est vexé et chacun doit se rebeller. Si on perd encore une fois à Mayol, ce sera la galère. Les supporters nous encouragent encore mais ils ne vont pas applaudir longtemps des deux mains si les défaites continuent à s’enchaîner.

Le déclic pourrait-il se produire avec la double récéption d’Agen puis de Clermont ?
Ce qui est sûr, c’est qu’il va falloir prendre des points maintenant car sinon, ça va devenir trop difficile. J’espère que le déclic viendra le plus vite possible. Mais à vrai dire, il était déjà censé s’être produit à Biarritz.