Lors d’un long entretien accordé à Var-matin, le demi-de-mêlée du Rugby Club Toulonnais, Sébastien Tillous-Borde évoque le début de saison du RCT.

Selon lui, l’équipe est actuellement dans une bonne dynamique, après ces deux premières victoires contre Bayonne et La Rochelle. Extrait:

« Pour l’instant, je pense que l’on est bien. On a fait une bonne préparation, courte, mais intense. A la reprise, tous les joueurs avaient déjà travaillé individuellement. Cela se voit sur le terrain, contre Bayonne et La Rochelle, on était bien physiquement. On est dans une bonne dynamique, ce qui est important pour la suite. »

Concernant la concurrence, ce-dernier explique que tout se passe bien avec Michael Claassens et Eric Escande. Extrait:

« On est trois demi-de-mêlée. On va tourner. La saison est longue, on a besoin de tout le monde sur le pont. On essaye de tous progresser, c’est le but de la concurrence. Cela nous permet de rester à un niveau élevé tout en permettant à certains de souffler. Si les six premiers mois tu joues tous les matches, pour les phases finales, tu es cramés. Les rotations doivent servir à celui qui joue comme à celui qui se repose. »

Ménagé le week-end dernier pour la réception de La Rochelle, Sébastien Tillous-Borde explique avoir travaillé différemment à l’entraînement. Extrait:

« La semaine dernière je ne me suis pas entraîné comme les autres. En ce moment, je travaille beaucoup la réactivité et la vitesse. Mardi et jeudi j’ai bossé dessus. Je n’ai pas participé à la séance collective. Ce n’était pas la peine puisque j’allais être au repos. Quand on joue le week-end, c’est difficile de travailler la vitesse en semaine. Parce que tu t’envoies à fond en sachant que tu vas jouer le samedi et tu as toujours l’appréhension de te blesser. »

Depuis son arrivée à Toulon, l’ancien Castrais pense avoir évolué. Extrait:

« Mon jeu a changé. Je pense être plus complet qu’à mon arrivée ici. C’est notamment dû au travail avec les autres joueurs, le fait d’avoir Pierre Mignoni comme coach, qui a joué à mon poste, a également été important. Cela m’a permis d’évoluer, il a un œil très précis. Quand j’ai signé à Toulon, je savais que Mourad voulait construire une grosse équipe. Bastareaud, Palisson, Giteau et Botha sont arrivés la même année. L’équipe s’est construite au fur et à mesure, avec une vraie progression. »

Par ailleurs, le demi-de-mêlée Varois pense toujours à l’équipe de France. Son seul problème est qu’il ne bute pas. Extrait:

« Quand tu joues à Toulon, que tu gagnes des titres et que tu es régulièrement titulaire, tu penses encore au XV de France. Le problème c’est que je ne bute pas. Je butais un peu quand j’étais jeune mais en grandissant, je n’ai pas trop travaillé cet aspect. Je me suis plus concentré sur mon jeu. Il n’y a pas longtemps, j’ai repris avec Jonny mais je m’étais un peu fait mal à l’adducteur… J’ai préféré arrêter, jouer et ne pas me faire mal. »

Pas retenu par Philippe Saint-André malgré ses bonnes prestations la saison dernière, Sébastien Tillous-Borde ne perd pas espoir. Extrait:

« Ce n’est pas spécialement de la frustration. J’essaye d’être le plus performant possible avec mon club. Peut-être qu’un jour ou l’autre je serai pris… il ne faut jamais rien lâcher. J’ai eu le staff du XV de France au téléphone cet été, j’ai vu Patrice Lagisquet, il n’y a pas longtemps à Toulon. Je ne suis pas loin. On verra bien. »

Concernant le départ à la retraite de Jonny Wilkinson, le demi-de-mêlée Toulonnais rappelle combien le joueur Anglais avait de l’impact, notamment lors des phases finales. Extrait:

« On savait que Jonny était très important dans le groupe. On a beaucoup d’individualité avec de l’expérience donc sincèrement, cela ne change pas trop. Son impact dans les phases finales faisait que Jonny était différent. Il était toujours présent quand il le fallait. Jouer avec lui, c’était génial. Jonny c’est Jonny, il n’y en a pas cinquante, sinon ça ce saurait ! »

Pour le remplacer, Matt Giteau a pris le poste d’ouvreur. Sébastien Tillous-Borde ne manque pas de le féliciter pour ses bonnes prestations. Extrait:

« Au centre ou en 10, on le sait, sur un ballon, Matt peut faire la différence. Comme il l’a fait le week-end dernier contre La Rochelle. Sur la prise de balle, il se décale et prend de la vitesse. Il peut prendre quasiment n’importe quel joueur sur ce domaine. C’est ce qui fait la différence. Matt a un gros pied gauche avec de la puissance. Il utilise moins le droit. Pour cela, on a le pied de Delon. On est plutôt bien organisé. »

Le joueur Toulonnais tient également à mentionner que le groupe Varois est une équipe de copains. Tout le monde s’entend bien et l’intégration des nouveaux joueurs se passe à merveille. Extrait:

« Franchement, on est une équipe de copains. Mais cela ne date pas d’aujourd’hui. Depuis trois ou quatre ans c’est comme ça. On a un groupe qui permet aux nouveaux joueurs de s’intégrer très facilement. Ils n’ont pas de souci. D’ailleurs je pense que certains d’entre eux ont même été surpris. Les mecs, on dirait qu’ils jouent avec nous depuis  deux ans. Ce n’est pas surprenant, je trouve ça normal. Quand tu gagnes, c’est toujours plus facile de faire avancer les choses. On a un super groupe, on peut encore marquer l’histoire. Même si ce sera compliqué, on peut encore le faire. C’est un challenge pour l’équipe. La gagne nous fait avancer. C’est tellement bon de gagner. »

Pour conclure, il évoque son envie de remporter encore des titres avec le RCT. Extrait:

« Je suis bien ici. J’espère que l’on va continuer à gagner des titres et que je vais encore progresser. J’arrêterai lorsque physiquement et mentalement j’en ressentirai le besoin. C’est fou, j’ai l’impression d’avoir 22 ans, j’en ai 29, mais cela passe tellement vite… Je ne me sens pas vieillir. Pourtant, je me rends compte que d’année en année je vais dans le vieux. Quand certains joueurs te disent qu’ils sont nés en 1993, 1994… c’est là que tu prends un coup derrière la tête, mais c’est marrant. »