Sébastien Tillous-Borde: « Cette année, on est un peu moins à fond »
Sébastien Tillous-Borde: « Cette année, on est un peu moins à fond »
Le jeudi 27 février 2014 à 19:34 par David Demri
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Lors d’un entretien accordé à Rugby Infos Toulon, le demi-de-mêlée Toulonnais, Sébastien Tillous-Borde a évoqué les difficultés que rencontre le Rugby Club Toulonnais cette saison au sein du Top 14.
Selon lui, le RCT est un peu moins à fond que l’année dernière. Il souhaite que le groupe retrouve l’envie d’avancer et promet que l’équipe va tout donner en Top 14 pour être dans les six premiers.
Aussi, Sébastien Tillous-Borde a avoué s’entendre très bien avec Jonny Wilkinson, le joueur avec lequel il s’entraîne le plus. Extrait:
Sébastien, comment expliquez-vous la récente mauvaise passe avant le sursaut d’orgueil à domicile ?
Si j’avais les réponses, ce serait trop facile et on en serait déjà sorti. On n’est pas bons en ce moment. On est surtout irréguliers. On a fait deux bons matches de Coupe d’Europe et on passe complètement au travers face à Brive. Les résultats démontrent qu’on est moins bien que l’an dernier.
L’an dernier, Toulon était une machine qui écrasait tout sur son passage, cette année, vous êtes plus une équipe à réaction…
Oui, c’est un peu ça. Je suis d’accord. Dès qu’on est dos au mur, on sait se remobiliser et gagner les matches importants. Mais on est loin du niveau de l’an dernier, il ne faut pas se mentir. Mais rien n’est fait. Il nous reste encore du chemin, mais il faut vite retrouver de l’agressivité pour gagner des matches. Il faut aussi retrouver de l’envie.
Vous parlez d’envie, est-ce vrai qu’après l’obtention d’un titre, il y a moins d’envie ?
Je ne sais pas. L’an dernier, quand on regarde les matches, il est facile de remarquer qu’on était tout le temps à 200%. Cette année, on est un peu moins à fond. Les vidéos sont flagrantes ! Pas besoin d’être un expert. Maintenant, on a conscience de nos lacunes actuelles. Il nous reste 9 matches en Top 14, il faut vite réagir si on veut se qualifier. Après, l’équipe est quasiment similaire à celle de l’an dernier, à nous de faire ce qu’il faut.
Toulon est toujours sur le fil du rasoir dans le Top 6. Êtes-vous inquiet ?
Il y a de l’espoir. Sur les neufs derniers matches, on recevait à cinq reprises, avec déjà deux succès sur Bayonne et Castres. C’est l’idéal. Si on gagne nos matches à Mayol et qu’on grappille quelques points à l’extérieur, on sera au rendez-vous des phases finales. On est dos au mur et généralement, ça nous réussit.
Vous envisagez une non qualification ? Ce serait un drame au RCT…
Je ne l’envisage pas, mais quand on regarde le classement, on est à la limite. Donc aujourd’hui on est tout juste dans les clous. C’est une réalité. Même si le championnat est très serré. On doit gagner !
Le problème c’est que vous êtes qualifiés pour la H-Cup et qu’un match très excitant vous attend face au Leinster. Ne craignez-vous pas d’être trop focalisé sur ce match ?
C’est clair, ça va être une rencontre de folie qui va nous transcender. Mais il faut d’abord assurer le coup en championnat. On doit retrouver des certitudes pour aborder ce quart de finale dans les meilleures conditions. On est une grande équipe. On peut le faire, il faut le décider. Mais je vous l’assure, on va se focaliser sur le championnat pendant deux mois. On aura le temps de penser à la H-Cup après.
Plus personnellement, vous avez des ambitions en équipe de France. Le tournoi des Six-Nation a débuté, mais vous ne faites pas partie du groupe. Comment le vivez-vous ?
J’essaye de donner le maximum et de jouer le mieux possible pour postuler. Je réalise de bons matches depuis plusieurs saisons, j’ai gagné en régularité. Je n’y suis pas, c’est dommage, mais je continue de travailler pour y être. Ça reste un objectif. J’ai 28 ans, je suis encore jeune, j’ai envie d’y retourner. J’espère avoir un jour une autre chance et la saisir.
Moralement, c’est difficile ?
Non, je ne vais pas me suicider. Je renforce à chaque fois mon mental pour travailler plus et être le meilleur.
Rory Kockott était annoncé de longue date mais il a finalement décliné le contrat proposé. Comment avez-vous vécu cette situation et cette possible concurrence ?
Je n’y prêtais pas attention ! Je pense à cette saison. J’essaye de prendre du recul. Ça ne sert à rien de se prendre la tête avec ce genre de choses. Les médias en font beaucoup. Mais les joueurs font abstraction.
Mais est ce que ça vous a saoulé qu’on évoque à chaque fois ce dossier ou ça fait partie du job ?
Quand tu es à Toulon, il y a quarante noms qui sortent chaque année pour le recrutement. Ça fait des choses à dire. Donc je n’y fais pas gaffe. Je suis un peu rodé.
Pour finir, un petit mot sur Jonny Wilkinson, avec qui vous avez noué une relation particulière…
Ce n’est pas compliqué. Dès mon arrivée ici, je lui ai demandé si on pouvait s’entraîner ensemble. A la fin des entraînements on fait des passes, je joue au pied avec lui. Il aime beaucoup donner, t’apprendre. Depuis que je suis ici, j’ai jamais travaillé autant, il m’a beaucoup aidé.
Tu as donc un message pour lui: « Continue Jonny ! »
C’est une décision personnelle par rapport à son envie et son physique. On le laisse tranquille. Mais s’il ne continue pas, j’espère qu’il ne sera pas loin pour que je puisse continuer à bosser un peu avec lui. Sinon, je sais que j’aurais été un privilégié, car il m’a beaucoup appris. C’est une belle fierté.
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#1MoreYearJonny 🙂