Avant d’affronter le Racing-Métro, Toulon se prépare dans la sérénité. A l’image de Sébastien Tillous-Borde qui profite de ses performances dans le Var pour se montrer à son avantage. Le demi de mêlée du RCT avoue même encore penser à l’équipe de France. Entretien.

Sébastien Tillous-Borde, un grand match vous attend samedi face au Racing-Métro. Pour les Racingmen aussi, ce sera un bon test…
Oui bien sûr, je crois qu’on a déjà eu des vrais tests avec Montpellier et Perpignan. C’est vrai que le Racing est très collectif, même si on avait gagné là bas. Je pense qu’ils ont à cœur de faire un bon match pour la qualification et de prendre des points à Mayol. On va faire le maximum pour faire un grand match et pour voir aussi où on en est.

Pour l’instant vous êtes plutôt dans une bonne dynamique (ndlr : cinq matchs sans défaites dont trois victoires)…
C’est vrai que pour le moment, ça marche bien, on reste sûr des bons matchs. Après il faut confirmer ce week-end à Mayol. On s’entraîne bien, il y a une bonne ambiance dans le groupe, ça se passe bien et c’est toujours plus facile avec les victoires au bout.

Est-ce que le groupe a pris conscience du potentiel cette année ?
Oui, c’est évident. On a de grands joueurs et je ne m’avance pas en disant que nous avons une très belle équipe. Je disais en début de saison que l’on avait beaucoup de marge de progression, et je pense qu’on en a toujours. On s’améliore de sortie en sortie, on est de plus en plus réguliers, et c’est ça qui est important.

Les joueurs présents la saison dernière vous ont-ils un peu expliqué les soucis qu’ils ont rencontrés ?
Non, mais la saison dernière, ils ont eu du mal, c’est évident. En tout cas, les joueurs attendent beaucoup de cette saison comme pour gommer les erreurs de la saison passée. Cette année, on est troisième avec six points d’avance sur le quatrième, Montpellier, donc je crois que c’est toujours plus facile de s’entraîner avec une marge comme ça et de faire des bons matchs aussi. Chacun fait le maximum pour avoir ces points d’avance et c’est très bien comme ça.

Il y a deux semaines, vous avez fait match nul à Perpignan mais on avait l’impression que vous aviez les moyens de le gagner. Est-ce finalement un bon résultat ?
Oui et non. Après avoir mené à la mi-temps (16-6), on a raté une grosse occasion en première mi-temps et on en a raté deux en seconde, c’est là que la différence s’est faite. Après, on prend un essai un peu « casquette ». Je pense qu’on doit gagner le match mais voilà, les Perpignanais étaient dans leur rôle et ils ont été chercher ces deux points à domicile. C’est dommage pour nous, je pense qu’on aurait pu faire un meilleur résultat.

On a l’impression que vous avez alterné le bon et le moins bon…
Je pense qu’on a fait des bonnes choses, il y a eu des bons lancements. C’est vrai que dans des petits détails, on a été moins bons. Mais bon c’était un match à l’extérieur, Tu as tellement le couteau sous la gorge, ce n’est pas facile non plus d’aller jouer à Perpignan.

« Ça sent bon les phases finales »

Quel est le principal objectif de la fin de saison ?
Le principal ? C’est d’être en quart. Je crois que le coach a fait tourner un peu l’équipe à Perpignan, et tout le monde a répondu présent, c’est ça le plus important.

C’est d’autant plus important de gagner ce week-end car après, vous avez deux déplacements, à Brive et Agen. Est-ce un objectif de gagner à Mayol et d’y rester invaincu ?
C’est sûr. Rien que gagner à Mayol (il coupe)… Mayol, c’est différent. Je trouve que cette année, on a fait des grands matchs à domicile. On a souvent réalisé de grandes performances et les équipes se méfient beaucoup. J’espère que ce week-end, on fera un gros match.

Avez-vous l’impression d’avoir déjà un pied en phase finale ?
Un pied ? Je ne sais pas, mais ça sent bon les phases finales c’est clair. On le sent à l’entraînement. C’est vrai que les phases finales vont arriver, mais après on ne se prend pas la tête avec ça, on joue match après match. Si on veut prendre une bonne option pour jouer un quart de finale à domicile, surtout que Montpellier va jouer contre Castres, une victoire contre le Racing est très importante. Ça ne peut être que bénéfique pour nous.

J’imagine que quand on joue à Toulon, un club ambitieux, on ne doit pas regretter son choix…
Bien sûr ! Moi je suis content d’avoir signé ici cette année. Je l’ai fait aussi parce qu’il y a des grands joueurs et que le club est très ambitieux. On le montre cette année et j’espère que ça va continuer comme ça.

Pensez-vous que ça peut vous permettre de retrouver l’équipe de France ?
Les Bleus, j’y pense, surtout que ça fait quatre-cinq mois que je fais des très bons matchs. Donc bien sûr j’y pense. Je me sens à l’aise à Toulon. Pourquoi pas ? Si je travaille beaucoup et si je continue à être performant, j’espère retrouver les Bleus rapidement.

Votre dernière sélection remonte à 2009. Y croyez-vous toujours ?
Oui. Mais quand j’étais en équipe de France avec Dimitri (Yachvili), j’ai été blessé après pendant un an, et c’est ça qui m’a, comment dire, « grillé » pour cette Coupe du monde. Après, j’ai mis un peu de temps à revenir, et aujourd’hui, je me sens très bien, et c’est aussi pour ça que j’ai changé de club, pour voir autre chose et m’améliorer avec des grands joueurs.

Et le fait que Philippe Saint-André dise qu’il va y avoir un renouvellement, un peu un changement de génération, vous vous êtes dit que vous aviez une carte à jouer ?
C’est clair. J’ai 26 ans aujourd’hui donc bien sûr que j’ai une carte à jouer. Il y a beaucoup de monde qui a une carte à jouer, après on avait un groupe de l’équipe de France assez âgé, dans les 30-32 ans. Dans quatre ans à la Coupe du monde, tout ces gens-là n’y seront sûrement pas, donc tous les joueurs ont une carte à jouer. Et c’est important pour moi de vite retrouver l’équipe de France c’est clair.

Source: rugby365.fr