Alors que le XV de France s’apprête à défier une nouvelle fois les All Blacks, samedi à Wellington, le staff tricolore se projette avec lucidité sur ce deuxième test de la tournée estivale.

Battus de peu à Dunedin (31-27), les Bleus veulent capitaliser sur leur prestation encourageante, malgré des lacunes, notamment en défense.

En première ligne de ce chantier, Shaun Edwards, le patron de la défense, livre pour Midi Olympique un constat sans détours et affiche une ambition claire : gagner.

Face à la presse, Shaun Edwards n’a pas éludé les difficultés rencontrées lors du premier test-match. Extrait :

« Je n’étais pas satisfait de notre défense, en première mi-temps. Nous n’avons pas appliqué notre système habituel, celui que nous utilisons depuis cinq ans. Les changements de joueurs ont ajouté de la complexité, surtout quand ils viennent de clubs avec des systèmes différents. Mais il est difficile de tout aligner en si peu de temps. »

Malgré les circonstances, le technicien anglais refuse de se réfugier derrière l’excuse de l’apprentissage. Extrait :

« Je m’attends à ce que la Nouvelle-Zélande s’améliore. C’est un pays exceptionnel en rugby. Nous avons été bien accueillis ici, mais nous ne sommes pas venus pour simplement essayer des choses et développer des joueurs. Nous sommes venus pour essayer de gagner. Et je pense que nous l’avons montré le week-end dernier, et nous comptons le montrer encore ce week-end. »

Shaun Edwards, figure emblématique de la rigueur défensive, relativise toutefois les brèches concédées par les siens. Extrait :

« Dans le rugby moderne, il y a toujours des espaces. Je me souviens avoir entraîné il y a quelques années une équipe dans le Tournoi des 6 Nations (le pays de Galles) et à cette époque, nous n’avions encaissé aucun essai en cinq matchs. Aujourd’hui, c’est absolument impossible de faire ce genre de choses et tant mieux pour les fans : ils ne viennent pas au stade pour la défense ! […] Avant le premier test, j’avais donné à l’équipe un objectif de 25 points pour le week-end dernier, et nous avons concédé un peu plus à la toute fin. »

Conscient de l’envergure de l’adversaire, Edwards n’écarte pas l’idée d’un exploit, tout en soulignant le besoin de fraîcheur dans le groupe. Extrait :

« Nous avons déjà presque fait un miracle le week-end dernier, et il s’agit d’une longue saison pour les joueurs. Peut-être qu’un rafraîchissement de l’équipe est donc nécessaire, en vue du deuxième test. Nous allons discuter de cela. Cependant, les All Blacks forment une équipe redoutable. Beaucoup de nos joueurs n’ont jamais joué contre eux, et il y a toujours cette peur initiale de l’inconnu. »

À Wellington, les Bleus joueront bien plus qu’un simple deuxième test : ils tenteront de concrétiser leurs intentions affichées, sous la houlette d’un staff qui, visiblement, n’est pas venu en spectateur.