Inauguration rime toujours avec émotion. Tout au long de la journée, elle va parcourir l’échine des dirigeants lyonnais, qui ont porté à bout de bras la construction de ce stade modulaire, avant de libérer des frissons de joie dans leur cœur au moment du coup d’envoi.

« Ce premier match au Matmut Stadium représente une étape importante dans la montée en puissance du LOU », confie le président Yvan Patet, élément moteur de ce projet novateur, dans le sillage des actionnaires majeurs, Olivier Ginon et Guy Mathiolon. Inauguration rime aussi avec excitation. Au fil de la semaine, elle a submergé le groupe lyonnais, dont les joueurs souhaitaient tous participer à la fête, en particulier les « piliers » du club, lesquels ont souqué ferme les saisons passées dans la galère de la Pro D2. Une pression supplémentaire sur les épaules des quinze appelés à fouler la pelouse vierge et grasse du Matmut Stadium. « Pour cette grande première, nous avons le devoir de réaliser une prestation accomplie et de proposer un spectacle de qualité », avoue d’ailleurs le capitaine emblématique, Xavier Sadourny.

Inauguration rime enfin avec Toulon. Il n’y avait sans doute pas meilleur parrain en Challenge Européen pour ce baptême. L’ancien ministre, Bernard Laporte, aujourd’hui manager du club de la Rade, ne vient d’ailleurs pas à Lyon les mains vides, ni pour faire de la figuration. En guise de cadeau, il a emballé une équipe taillée pour le combat et la victoire, où les noms ronflants se mêlent aux rudes combattants. En clair, les Toulonnais ne prennent pas à la légère ce déplacement et comptent bien prendre une option sur la qualification après avoir déjà laminé (53-22) Padoue à…Pierre-Rajon.

Hasard du calendrier, une semaine après avoir visité le Kingston Park de Newcastle, tanière où Jonny Wilkinson avait fourbi ses premières armes, le LOU accueille donc aujourd’hui la star anglaise dans son nouvel antre du Matmut Stadium. Mais plus que le renom de ses adversaires du soir, le collectif lyonnais a besoin de faire une introspection de son jeu. « On s’est aperçu samedi dernier à Newcastle que le repos forcé, dû aux oreillons, nous a non seulement fait perdre nos marques et nos repères, mais a également cassé notre dynamique (victoire sur le Stade Français, nul à Biarritz). Ce match contre Toulon doit nous permettre de repartir de l’avant et de préparer la série de trois rencontres de championnat en dix jours qui s’annonce cruciale », souligne Raphaël Saint-André.

L’idéal serait, bien entendu, de conjuguer cette fête inaugurale au Matmut Stadium, où le « tout Lyon » est attendu, avec un succès de prestige sur Toulon. Ce n’est pas Yvan Patet qui le contraire : « Le vrai feu d’artifice, on souhaite le voir sur le terrain ! »

Le Progrès