Sonny Bill Williams en noir (Midi-Olympique)

Sonny Bill Williams en noir (Midi-Olympique)

27 juillet 2010 - 10:40

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En juin dernier, Sonny Bill Williams a divisé son salaire par deux et quitté Toulon. Dans quel but ? Rentrer en Nouvelle-Zélande et disputer la prochaine Coupe du monde avec les All Blacks. Dans quelques temps, il sera le trois-quarts centre des Canterbury Crusaders. Avant d’épouser son rêve noir ? à n’en pas douter…

Tana Umaga, à son retour en Nouvelle-Zélande, eut comme une étrange vision : « Dans très peu de temps, Sonny Bill Williams sera dans l’hôtel des All Blacks, assis sur son lit. Il contemplera alors, face à lui, son premier maillot noir et comprendra pourquoi il a fait le choix de quitter Toulon. » Le souffle mystique de l’un des plus grands joueurs de l’ère moderne devrait se matérialiser d’ici peu, pour la prochaine tournée d’automne des All Blacks en Europe. À ce moment-là, « SBW » se remémorera le chemin tortueux de sa courte vie de quinziste : « Quand j’ai quitté les Canterbury Bulldogs (club de XIII australien) pour signer à Toulon, je suis devenu le mec le plus détesté d’Australie. Mais si je deviens All Black un jour, je me ficherai de tout cela. La vie est une question de priorités… » En juin 2008, Sonny Bill Williams a donc décidé de devenir All Black. Et son rêve est aujourd’hui en passe de se réaliser…L’énorme merchandising

Graham Henry, le sélectionneur national néo-zélandais, n’est pas un fou : depuis l’arrivée de la star des Bulldogs sur la Rade, il a toujours gardé un oeil sur lui. Le roi Henry, qui voue un culte appuyé aux athlètes comme Sonny Bill Williams ou Ma’a Nonu, savait que si la métamorphose de « SBW » se déroulait comme prévu, celui-ci ne pourrait pas se refuser très longtemps à la plus mythique des sélections du rugby mondial : « Aucun enfant de Nouvelle-Zélande ne peut dire non aux All Blacks, explique Henry. Je savais que Sonny ne rêvait qu’à cela. Son retour au pays me comble donc de joie. Il va nous apporter de nouvelles solutions dans le jeu dans l’axe. Son profil est différent de celui de Ma’a (Nonu), puisqu’il privilégie d’avantage l’évitement et la passe. Cette diversité de combinaisons va considérablement servir notre équipe. » Sonny Bill Williams revient sur ses terres, lesté d’un statut de star. Là-bas, nul n’a ainsi oublié que le prodige des Bulldogs arracha, en 2004 et le jour de ses 19 ans, un match nul aux Kangourous (l’équipe nationale de XIII australien) sous le maillot des Kiwis, pour sa première sélection à XIII…
La Fédération néo-zélandaise (NZRU) a aussitôt compris de quelle manière elle pouvait même exploiter le nom de
Williams à des fins commerciales. À Christchurch, où l’ancien attaquant vedette de Philippe Saint-André a posé ses valises, les maillots des Crusaders floqués du numéro 12 s’arrachent comme des petits pains.

Duo de choc !
La NZRU a cassé sa tirelire et proposé 500 000 dollars néo-zélandais (300 000 euros, soit juste un peu moins que les sommes déboursées là-bas pour Richie McCaw et Dan Carter) pour arracher le joueur au club français. Et afin d’accomplir son rêve, celui-ci a immédiatement accepté de diviser son salaire de moitié…
Mais pourquoi Canterbury et les Crusaders, au fait ?
Graham Henry, Wayne Smith et Steve Hansen savaient qu’ils n’avaient que très peu de temps — un an, en fait — pour préparer leur nouvelle vedette aux exigences du rugby mondial. Ils ont alors décidé de placer le diamant brut dans un environnement favorable à son éclosion : la meilleure des cinq franchises néo-zélandaises, les Crusaders. « Sonny franchira un nouveau cap aux côtés de Dan Carter, explique Graham Henry. Et dans un tel contexte, tout peut aller très vite pour lui. »

L’ombre de Thorn
La semaine dernière, Sonny Bill Williams, qui n’avait pas souhaité s’exprimer lors de son départ de Toulon, tenait enfin à briser le silence. En ces termes : « J’arrive aux Crusaders seulement muni d’une feuille blanche. J’ai encore tout à apprendre. Je vais me servir de l’expérience et du talent de tous mes coéquipiers pour continuer à grandir. Pas seulement avec Carter, mais avec tous ceux qui auront quelque chose à m’apporter. J’ai tellement envie de jouer la prochaine Coupe du monde que j’aurais d’ailleurs pu signer n’importe où en Nouvelle-Zélande. L’important, c’est 2011… »
Au vrai, le triumvirat des All Blacks souhaiterait accomplir avec Sonny Bill Williams ce qu’il parvint à achever, quatre ans plus tôt, avec l’ancien treiziste Brad Thorn, aujourd’hui incontournable au poste de deuxième ligne en équipe nationale. « Brad est un talent et un être à part, expliquait Williams, la semaine dernière. À presque 35 ans, il était parvenu à redevenir un super joueur de XV. Il va me conseiller. J’espère marcher sur ses traces. » Pour le moment, Sonny Bill Williams vit dans un petit appartement du centre-ville de Christchurch (île du Sud, 300 000 habitants), en attendant d’emménager définitivement dans l’immense demeure qu’il vient d’acquérir à l’extérieur de la bourgade. « Je fais actuellement beaucoup d’allers-retours entre Christchurch et Auckland, où vit ma mère.
Je vais beaucoup regretter le côté multiculturel de
Toulon, la vie foisonnante aux terrasses de café, les mixités de population… Mais je me plais bien dans ma nouvelle vie. À Christchurch, les gens sont très polis, n’empiètent jamais sur ma vie privée. Je peux vivre en paix. »

À quel poste ?
Sonny Bill est heureux à Christchurch. Mais la question qui taraude aujourd’hui le peuple néo-zélandais est celle-ci : à quel poste les Crusaders vont-ils aligner celui que l’on surnomme en Australie «Money Bill Williams»? Wayne
Smith, le big boss des trois-quarts néozélandais, explique : « Les Crusaders s’appuient, au poste de trois-quarts centre, sur deux très bons joueurs, les espoirs Ryan Crotty et Robbie Fruean. Ils seront un jour All Blacks, c’est une certitude. Nous avons donc pensé, au départ, positionner Sonny au poste de flanker.» Avant de faire violemment machine arrière, sur les conseils de Tana Umaga lui-même. Wayne Smith poursuit : « On nous a fait comprendre, chiffres à l’appui, ce que pouvait amener Sonny à notre système de jeu. Nous l’utiliserons donc au poste de deuxième centre. »

Remplaçant de luxe
Aussi bizarre que cela puisse paraître aux supporters toulonnais, Sonny Bill Williams ne sera pas titulaire indiscutable indiscutable chez les All Blacks. En effet, Graham Henry ne souhaite pas démembrer l’association de bienfaiteurs Conrad Smith-Ma’a Nonu, considérée, à l’heure actuelle, comme la meilleure doublette de la planète.
Depuis 2008, la paire des Hurricanes, qui fait des miracles dans les Tri-Nations 2010, est indissociable du plan
de jeu de Graham Henry. Alors, quoi? Ont-ils rapatrié l’un des meilleurs joueurs du Top 14 2009-2010 pour rien ? Pas vraiment… Leroi Henry s’explique : « On pourrait considérer Sonny, dans un futur proche, comme notre impact player de luxe. Je suis convaincu qu’il fera d’énormes dégâts en fin de match, au sein de défenses fatiguées.» En Nouvelle-Zélande, on se prend à rêver : si M’a Nonu cède sa place à Sonny Bill Williams à vingt minutes de la fin d’un test-match, quelle équipe sera alors en mesure de rivaliser avec les All Blacks ? Aucune, on
le jurerait…

« J’ai la pression »
Sonny Bill Williams est attendu au tournant. Il soigne actuellement une blessure bénigne à un genou. Mais en octobre prochain, après avoir disputé le NPC (le championnat des clubs néo-zélandais), il s’envolera avec les All Blacks pour affronter les Wallabies à Hong-Kong, l’Angleterre à Twickenham et les trois nations celtes dans leur antre respectif. « J’ai la pression, conclue SBW. Si je n’arrive pas à me faire une place en sélection nationale, ce sera le plus gros échec de ma carrière. Mais je tenais à tenter ce coup de poker. Pour moi, il était hors de question d’arriver à 40 ans rongé par le regret. Aujourd’hui, je vais vraiment savoir très bientôt si je suis un crack ou pas… »

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  1. BIG FAN 27 juillet 2010 at 12h

    Bravo à notre petit Sonny, qui reviendra peut-être un jour sur la rade avec de merveilleux souvenirs… CRUSADER ce n'est pas qu'un nom d'équipe, c'est aussi un état d'esprit! La preuve.

    Nous suivrons ses exploits sur http://www.nzherald.co.nz/all-blacks/news/headlin

  2. Georges 27 juillet 2010 at 12h

    Merçi Big Fan pour le site…SONNY le divin…pas encore remplacé…on souhaiterait presque qu'il n'éclate point trop au pays du long nuage blanc…pour nous revenir trés vite !!!!! : mad 🙂

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