Si ce deuxième test face aux Fidji n’avait ni le prestige du choc contre l’Afrique du Sud, ni l’aura de la prochaine affiche face à l’Australie, il laissera pourtant des traces profondes.

Psychologiques d’abord, physiques ensuite. Une rencontre qui devait permettre au XV de France de se relancer… mais qui a surtout mis en lumière les doutes, les blessures et la fragilité du moment.

Depuis des mois, Fabien Galthié ne jure que par « le chemin », une trajectoire censée conduire les Bleus vers la reconquête après l’échec du Mondial 2023. Mais cet automne, le chemin ressemble davantage à un sentier semé d’embûches.

Il y a d’abord eu la cicatrice sud-africaine, toujours ouverte, ravivée par une nouvelle défaite qui a rappelé que le quart de finale perdu n’avait rien d’un accident. Le staff comme les joueurs ont dû composer toute la semaine avec ce poids invisible.

Via Midi Olympique, un membre de la délégation résume l’ambiance lourde des jours précédant le match. Extrait :

« La semaine a été très longue, un peu pénible. »

Malgré un discours volontariste, malgré la volonté d’afficher un visage conquérant, les Bleus n’ont pas su rassurer. Ni sur le terrain, ni devant les micros après une cinquième prestation laborieuse.

Après la rencontre, Grégory Alldritt et Fabien Galthié se sont attachés à minimiser les difficultés, insistant sur la valeur des Fidji et rappelant que seule la victoire comptait. Une ligne défensive qui n’a convaincu qu’à moitié.

Dans le vestiaire, l’heure était plutôt à la crispation.

Le centre Nicolas Depoortère défend la solidité du groupe. Extrait :

« Chacun à son avis et peut porter un jugement sur notre équipe. Nous, on sait à l’intérieur qu’on est forts, qu’on sont focalisés sur nous et sur nos performances. »

Une déclaration révélatrice : il faudra désormais composer avec les doutes, l’autocritique et la nécessité de resserrer les liens. La semaine à venir s’annonce comme une véritable thérapie collective.

Sur le plan clinique, la situation vire au casse-tête. Les blessures s’enchaînent à un rythme inquiétant et Alexis Savigny, responsable du pôle médical, devient presque l’homme clé de cette tournée.

Fabien Galthié résume la catastrophe sanitaire. Extrait :

« On a une équipe entière sur le flanc. »

La liste déjà longue des absents s’est encore allongée :

• Pierre-Louis Barassi, victime d’un choc impressionnant face à Ravutaumada (14e), a déjà rejoint Toulouse avec un violent mal de tête.
• Emilien Gailleton, touché après un choc au protège-dents, sera préservé mais reste incertain.
• Paul Boudehent, victime d’un genou récalcitrant, ne rejouera pas du tout cet automne.

Malgré cela, le sélectionneur tente de rester positif, Galthié insiste sur les opportunités ouvertes par les blessures. Extrait :

« Ça donne l’opportunité à des jeunes de venir travailler avec nous et de prendre leur chance quand ça s’ouvre. »

Mais la réalité est là : il devra encore bricoler et adapter ses plans avant le dernier test face à l’Australie.

Entre doutes techniques, fragilités mentales et cascade de blessures, le XV de France vit une tournée d’automne plus compliquée que prévu. La victoire face aux Fidji n’a rassuré personne, et l’Australie se présente désormais comme un test bien plus important que prévu.

Le « chemin » évoqué par Galthié n’a jamais paru aussi escarpé.