Un employé de la Caisse d’épargne de Rhône-Alpes a été mis en examen pour avoir tenté de racketter un footballeur, le président du club de rugby de Toulon et des banquiers.

Pour se renflouer de mauvais investissements en Bourse, un employé de la Caisse d’épargne de Rhône-Alpes a élaboré un improbable scénario en tentant de racketter un footballeur professionnel, le président d’un club de rugby du Top 14 et des banquiers. Finalement démasqué, l’auteur des faits a été interpellé au début du mois d’octobre par les gendarmes de la section de recherches (SR) de Lyon (Rhône).

Des lettres de menaces

Mis en examen pour « tentatives d’extorsion de fonds », Claude D., 48 ans, qui est passé aux aveux, a été placé sous contrôle judiciaire avant d’être remis en liberté. Jérémie Bréchet, défenseur central du FC Sochaux et Mourad Boudjellal, le président du RC Toulon, ont notamment été visés par l’auteur des faits. « Un PDG d’une société de transport basée à Lyon a reçu un premier courrier menaçant au début du mois d’août, indique une source proche de l’affaire. Cette lettre précisait à la victime qu’elle devait investir en Bourse une grosse somme d’argent avant la fin du mois de décembre sur des actions bien identifées. » En cas de refus, le mystérieux racketteur menaçait de représailles la famille et les proches de la victime. « J’ai reçu cette lettre, au club, à la veille de notre match contre Agen à Mayol (NDLR : le 11 septembre), confie Mourad Boudjellal, le président du RCT. Ce courrier était plutôt bien écrit. On sentait qu’on avait affaire à quelqu’un de sérieux. L’auteur disait travailler pour une organisation pas très légale qui avait acheté des actions. Il voulait que j’investisse dans cinq portefeuilles contenant une vingtaine de titres. Je devais verser entre 300000 € et 500000 €, selon un calendrier bien précis. Le premier investissement devait avoir lieu le 20 septembre. » Mourad Boudjellal ne suit évidemment pas ces ordres et dépose plainte.

« J’ai pris cette histoire au sérieux car l’auteur indiquait notamment les prénoms de mes trois enfants, poursuit-il. Il maniait la menace avec subtilité. J’ai aussi été vérifier le cours des actions sur lesquelles il voulait que j’investisse. Elles avaient toutes perdu beaucoup de leur valeur en quelques mois. » Claude D., responsable d’un service marketing à la Caisse d’épargne, a été interpellé à son domicile, situé dans l’Ain. « Il était parvenu à consulter les comptes bancaires de plusieurs de ses victimes, parmi lesquelles se trouvaient également des directeurs de Caisses d’épargne régionales, relate un proche de l’affaire. Il a notamment été trahi par ses consultations. Il avait lui-même acheté de nombreuses actions en Bourse et avait perdu beaucoup d’argent. »