Le comité fédéral d’éthique et de déontologie du rugby français a clos, ce mardi 9 décembre, son analyse interne du dossier Narjissi. Si l’instance reconnaît l’existence de dysfonctionnements au sein de la Fédération, elle estime néanmoins qu’ils ne relèvent pas d’une faute disciplinaire.

Une conclusion très éloignée des attentes exprimées par les parents de Mehdi Narjissi.

Midi Olympique fait le point sur ce nouveau rebondissement.

Près d’un an et demi après la disparition en mer de Mehdi Narjissi, survenue le 7 août 2024 lors d’un stage de l’équipe de France U18 en Afrique du Sud, un nouvel avis officiel vient donc s’ajouter à un dossier déjà lourd.

Saisi début juin par Jalil et Valérie Narjissi, le comité fédéral d’éthique et de déontologie avait pour mission d’examiner le comportement et les responsabilités potentielles des dirigeants de la Fédération française de rugby à la lumière de la charte éthique qu’ils sont tenus de respecter.

Pendant plusieurs mois, l’instance indépendante a mené son instruction. Les parents de Mehdi ont été entendus, tout comme le président de la FFR, Florian Grill, et le secrétaire général Sylvain Doereux. En parallèle, la justice pénale poursuit son propre travail, avec notamment la mise en examen de deux encadrants présents lors du stage, le manager Stéphane Cambos et le préparateur physique Robin Ladauge.

Dans son avis, le comité d’éthique considère que la Fédération a coopéré pleinement, transmettant l’ensemble des documents sollicités. Surtout, il conclut que les manquements relevés s’inscrivent dans un environnement institutionnel perturbé, marqué par un changement de gouvernance et un contexte jugé instable.

Ces éléments, selon l’instance, ne justifient ni la saisine d’un organe disciplinaire, ni l’engagement de sanctions à l’encontre des dirigeants fédéraux.

Le comité écarte également l’hypothèse d’un défaut d’accompagnement de la famille par la Fédération et son président, et affirme qu’aucun lien direct ne peut être établi entre les dysfonctionnements constatés et le drame. La cause immédiate serait liée aux conditions d’organisation de l’activité sur la plage sud-africaine, sans rattachement déontologique à la gouvernance fédérale.

Dans ses recommandations, le comité appelle toutefois la FFR à maintenir son soutien à la famille Narjissi en attendant l’issue de la procédure judiciaire, et encourage la mise en place d’un dialogue restauratif.

Une approche très éloignée de celle défendue par les parents de Mehdi, qui continuent de désigner la Fédération comme responsable et réclament une reconnaissance institutionnelle et judiciaire des fautes qu’ils estiment avoir été commises.

La Fédération française de rugby, de son côté, a indiqué « prendre acte de l’avis du comité d’éthique », rappelant être « dans une démarche de transparence totale depuis le premier jour » et renouvelant son « empathie totale envers la famille ».