Le jeune ailier ou arrière de Pau, Théo Attissogbe a impressionné lors de la Tournée estivale des Bleus en Nouvelle-Zélande.

Lors d’un long entretien accordé à Midi Olympique, le joueur Palois est revenu sur cette expérience avec le XV de France.

Il explique être fatigué physiquement. Extrait:

Fatigué, déjà. Ces cinq semaines ont été intenses, avec quatre rencontres et un long voyage. Puis, ces trois matchs d’affilée face aux All Black, c’est quand même usant physiquement. Mais le corps va bien, il est juste fatigué. Maintenant, il va falloir se régénérer pendant quatre semaines. Et il sera important de repartir sur une belle saison avec la Section paloise.

Il se dit également frustré par les trois défaites concédées contre les Blacks. Extrait:

De la frustration. C’est vrai, on menait de deux points à la mi-temps, on se disait qu’on était dans le match, qu’on pouvait le faire… Malheureusement, en deuxième période, on n’a pas réussi à mettre la main sur le ballon et à occuper le terrain. Et on a été acculés pendant presque quarante minutes dans notre camp.

On a été courageux. Je pense qu’il y a aussi trois ou quatre renvois d’en-but en notre faveur sur le match. Ce n’est pas anodin. On peut être satisfaits de ça mais, à ce niveau-là, ça ne suffit pas. Il y a quelques détails qui nous manquent cruellement à la fin.

Certains promettaient l’enfer aux Bleus. Il réagit. Extrait:

Après le premier match, on a vu qu’on pouvait toucher du doigt la victoire. Mais, lors du deuxième test, on est passés à côté de notre première mi-temps et cela nous a coûté trop cher. Là, on avait remis toutes nos forces sur ce dernier rendez-vous. L’objectif, c’était de gagner. Tout le groupe était focalisé là-dessus, même si la tournée était perdue. On était unis autour de notre capitaine, on voulait rendre fiers les Français, se rendre nous-même fiers. En fait, on voulait juste se récompenser, faire quelque chose de grand pour le rugby français. Des victoires en Nouvelle-Zélande, je crois qu’il n’y en a eu que quatre dans l’histoire. Cela n’aurait pas été neutre d’y parvenir. Ce n’est pas passé loin. Mais on n’a pas réussi.

Cette déception, je vais m’en nourrir. Elle va m’aider pour créer de la motivation, je ne suis pas inquiet pour ça. Je sais que je vais vite la transformer pour repartir du bon pied dès la saison prochaine et me rapprocher encore de ce niveau-là.

Il n’arrive pas à ressentir de la fierté pour le moment. Extrait:

À chaud, c’est un peu dur. Je ressens surtout de la frustration. Mais, dans une ou deux semaines, on se dira sûrement qu’il y a aussi de la fierté.

Il ne cache cependant pas que cette Tournée restera marquante pour un jeune joueur de son âge. Extrait:

C’est le genre de tournée marquante dans une carrière. En Nouvelle-Zélande, ce n’est pas quelque chose de commun… Certes, il y aura aussi le souvenir d’avoir connu trois défaites, mais il faut aller au-delà de ça. On était quand même dans le pays du rugby, à l’autre bout du monde. Depuis tout petit, quand on regarde sur le globe, on voit la Nouvelle-Zélande de l’autre côté de la planète. Et là, on y était. C’était forcément quelque chose de très particulier.

Il se dit très heureux d’avoir pu débuter les trois matches avec le XV de France. Extrait:

J’en suis heureux. Et j’ai pu évoluer aux deux postes (arrière et ailier, N.D.L.R.). En comptant le match de l’Angleterre, j’ai démarré deux matchs à l’arrière et deux matchs à l’aile. Dans mon parcours personnel, c’est quelque chose de bien. J’aime cultiver cette polyvalence, c’est important pour moi, et j’étais content d’être exposé dans ces deux rôles.

J’espère que je ressortirai grandi de cette tournée. J’essaie toujours de trouver des petits leviers qui me permettront d’être plus fort à l’avenir. C’est pour cela je suis certain que, d’ici quelques jours, j’aurai déjà transformé la déception en motivation. Je vais vraiment m’en servir pour la suite, pour en tirer du positif.

Il remercie le staff Tricolore de lui donner autant de confiance. Extrait:

La confiance accordée me fait plaisir, forcément. J’ai pu débuter toutes les rencontres mais je n’ai pas spécialement ressenti de responsabilité. Quand je joue à l’arrière, c’est un poste qui demande évidemment un peu plus de leadership. J’ai essayé de ne pas trop me poser de questions, d’agir comme je le fais tous les week-ends. Bref, de ne pas être timide, de ne pas rester dans mon coin, et de dire les choses quand il fallait les dire.

Il n’oublie pas de parler d’un certain Will Jordan, l’arrière des Blacks. Extrait:

Ce que j’ai appris ? C’est que, sur les trois matchs, il a planté quatre fois. C’est un joueur impressionnant, très à l’aise sur le terrain, qui dégage une facilité et une sérénité assez déconcertantes. Il fait partie des joueurs que je regarde. Mais, quand tu es en face, tu es là pour les battre. Donc je n’ai pas le temps de me dire : « Will Jordan, c’est un super joueur. » Après le match, je peux. Mais sur le terrain, je suis là pour me confronter à lui.