Théo Costossèque raconte son calvaire et explique pourquoi il a été contraint d’arrêter le rugby à 25 ans !
Théo Costossèque raconte son calvaire et explique pourquoi il a été contraint d’arrêter le rugby à 25 ans !
Le lundi 16 juin 2025 à 17:09 par David Demri
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Le trois-quarts centre de Vannes, Théo Costossèque a récemment officialisé la fin de sa carrière à seulement 25 ans.
Il s’agit d’une terrible décision forcée pour l’ancien joueur de l’Aviron Bayonnais.
C’est en raison de ses blessures à répétition que le Vannetais a finalement jeté l’éponge et a annoncé raccrocher les crampons avec effet immédiat.
Ce-dernier s’est longuement confié via Midi Olympique. Extrait:
À cause de blessures à répétition. J’avais déjà eu d’énormes problèmes de dos en partant de Bayonne, il y a trois ans et demi. J’avais d’ailleurs été arrêté pendant six mois.
C’est à Vannes que tout a dégénéré pour lui. Extrait:
J’ai rebondi à Vannes, où je me suis épanoui les six premiers mois, en reprenant du plaisir sur le terrain et en enchaînant tous les week-ends. Tout se passait très bien, et j’ai eu une déchirure à l’ischio. À ce moment-là, comme j’étais indisponible, un mois, au niveau du bas du corps, j’ai compensé à fond sur le haut, mais je me suis pété trois tendons à l’épaule, en salle de musculation. Derrière, tout a été compliqué…
J’avais déjà eu des gros soucis à la hanche depuis le Racing. Ils avaient même trouvé un peu d’arthrose. Lorsque je me suis fait mal à l’épaule, je suis allé voir un spécialiste qui m’avait déjà suivi au Racing. Il m’a dit qu’au niveau de ma hanche, c’était de pire en pire, qu’il fallait vraiment opérer.
Je souffrais d’un conflit de hanche avec une bosse. Dès que je la sollicite, ça vient frotter au niveau de l’articulation. Il fallait donc faire un geste pour regagner en mobilité et éviter une compensation avec mon dos. J’ai pris la décision de me faire opérer. C’est synonyme de six ou sept mois d’indisponibilité.
Dans la foulée, il se fait opérer à deux reprises. Extrait:
Je subis deux opérations, mais je fais ça pour mon bien, afin de rebondir et pour que ma hanche me laisse tranquille. Je rentre au CERS, ça se passe super bien, je reprends avec le groupe. Je m’entraîne deux semaines et là, Spitzer me convoque. Il veut les meilleurs sur le terrain et me dit qu’il faut que je joue. Je me sens bien, je joue 80 minutes sur un match de reprise et une semaine après, je me déchire. Ensuite, toutes les merdes se sont enchaînées.
Il a ensuite enchainé les déchirures : une dizaine en un an et demi. Extrait:
J’ai eu quasiment une dizaine de déchirures en un an et demi : ischio, quadriceps, les deux adducteurs. Je n’ai jamais réussi à retrouver les terrains. À chaque fois que j’étais apte à jouer, je me blessais. À cinq ou six reprises, le mardi, on m’annonce que je suis titulaire. Je me blesse trois ou quatre fois sur l’entraînement qui suit, deux fois à la veille du match, sur des petites accélérations. En fait, dès que je décidais d’accélérer, et ma force reste l’explosivité, ça lâchait. L’an dernier, j’ai quelque peu vécu une saison blanche (deux matchs joués, une titularisation, NDLR).
Malgré ces difficultés, il décide s’accrocher et de persister. Extrait:
Il ne faut pas lâcher, je me dis que je vais repartir. Je voulais trouver le problème et je m’en rendais complètement malade ! Je ne sortais plus, je ne buvais plus une goutte d’alcool. Cela faisait deux ans que je n’avais pas fait la fête avec mes copains. Je faisais attention à tout ce que je mangeais, j’avais rendez-vous avec le nutritionniste. Je suis allé voir un rebouteux, un magnétiseur jusqu’à Toulouse. Je me demandais, mais pourquoi ça m’arrive à moi ? Je n’avais plus le moral. J’avais fait énormément de sacrifices dans toute ma carrière et je n’arrivais pas à comprendre pourquoi ça cassait. Franchement, j’ai tout essayé. Tout.
En début de saison, Théo Costossèque joue contre le Stade-Français Paris et se sent très bien sur le terrain. Extrait:
Je fais une bonne préparation, je me remets de mes déchirures en travaillant comme un fou. Il faut savoir qu’à chaque fois que j’étais apte à jouer, Jean-Noël Spitzer me faisait confiance et me faisait démarrer. J’étais super excité de retrouver les terrains, en plus en Top 14. Je ne voulais pas me poser de questions : “si ça pète, ça pète, mais je me donne à 200 %”. Ça faisait presque un an que je n’avais pas joué ! Je sors le match dont j’avais rêvé pendant un an et demi contre le Stade français. Je marque un essai, j’en fais marquer un, je franchis. Je m’épanouis. Laurent Labit vient me voir à la fin du match, il était super content pour moi, il y avait toute ma famille qui était là. Je ne demande pas à sortir, car je suis trop content de rejouer, j’avais très mal au genou, mais bon, je termine la rencontre.
Mais sur le chemin du retour, la catastrophe est de retour. Extrait:
Dans le train du retour, alors que je veux me lever, je ne peux plus bouger le genou. Le lendemain, il était tout gonflé. J’ai eu un hématome sous-cutané. Une semaine après, on reçoit Lyon, Spitzer veut me faire démarrer, alors que je ne peux pas courir. Je me fais ponctionner trois ou quatre fois au club, on me dit que ce n’est rien, juste un hématome, qu’il faut enlever le liquide. J’essaye de m’entraîner, mais je ne me sentais pas du tout capable. Je prends un mois pour faire partir cet hématome.
Il fait son retour lors d’un match contre La Rochelle. Extrait:
Oui, et je me déchire sur la reprise, un peu avant. On me dit que ce n’est qu’une déchirure de grade un. Je suis à un stade où ça fait je ne sais combien de déchirures, j’avais besoin de retrouver les terrains ! Je me comprime les deux cuisses. Je joue avec la déchirure et j’arrive à faire un bon match. Je breake à la fin, on marque sur cette action et on gagne. Je suis super content de retrouver les terrains et on fait un coup énorme ! Il y a eu des hauts, des bas, mais là, on repasse à fond sur des hauts ! De nouveau, j’ai la banane, la patate et je suis hyper content de pouvoir enchaîner. Nous partons en vacances, puis on reçoit Bayonne, le club de mes rêves, j’ai à tout prix envie de jouer. Ça se passe plutôt bien, même si on perd. Pour finir 2024, nous nous déplaçons à Pau, et au Hameau, je me déchire le quadriceps en première période.
Mais à Noël, c’est une énième rechute. Extrait:
C’est Noël, je bosse avec les kinés, encore une fois, en me disant que ça va passer. Je n’en pouvais plus, mais il fallait que ça reparte. C’était tellement dur. Avec ma copine, c’était tout le temps la guerre à la maison. Le rugby, c’est toute ma vie. J’ai commencé à 4 ans. Quand je suis sur le terrain, je suis l’homme le plus heureux du monde, mais là, purée, ça ne tient pas. C’est un truc de dingue. Cette nouvelle déchirure me met à l’arrêt. On repart sur un “bad mood” complet, une période hyper délicate. Au final, Spitzer veut me redonner du rythme sur le Super Sevens.
Lors d’un Tournoi à sept, il se déchire à nouveau et cache la blessure à son staff. Extrait:
J’ai appelé Sacha Valleau, qui est entraîneur de l’équipe. On me parle de jouer, donc je suis partant. Je me pète rapidement, je sens une décharge électrique dans la cuisse, mais j’arrive à finir le match, car à VII, il y a pas mal de rotations, puis nous partons en vacances. Je sais que je me suis fait mal, mais je ne peux pas le dire au staff, c’était la dixième déchirure d’affilée ! Je vais voir un kiné dans les Landes, je travaille sur ma cuisse. Je retourne à Vannes en me demandant si ça va tenir. Le premier entraînement, ça va. Le second, sur un appui, tout seul, je me bloque le dos. Là, je sens une décharge électrique en bas du dos, comme je n’avais jamais ressentie ! Je ne pouvais plus bouger, plus marcher.
Pendant quinze jours, je devais manger debout à la maison, impossible de m’asseoir. C’était vraiment un enfer. C’est à ce moment-là que je me suis dit que c’était mort. J’ai tout fait pour y arriver et, merde, ça ne veut pas. Je prends une châtaigne électrique, je suis immobilisé. Je mangeais des anti-inflammatoires à longueur de journée. Ça a été la goutte de trop, j’ai eu très peur. Mais d’un côté, j’ai un petit espoir. Je me dis que c’est une hernie discale, que ça a touché le nerf, qu’on va l’opérer et que ça va repartir.
C’est finalement le club de Vannes qui lui émet l’idée de raccrocher les crampons. Extrait:
J’ai passé un examen et on m’a trouvé trois hernies discales ! À 25 ans, j’ai donc un conflit de hanche, bouffée à l’arthrose, on va droit vers une prothèse, plus un dos avec trois hernies. Qu’est-ce que je fais ? J’essaye de reprendre le renforcement musculaire, le gainage, mais je ne peux même plus me baisser. Je ne peux plus rien faire.
Au club, Spitzer, la cellule médicale et les préparateurs me font comprendre qu’il va falloir que je raccroche les crampons. Le docteur m’explique que par rapport à la hanche, si je continue à courir, ça va gratter au niveau de l’articulation et qu’on va me poser un bout de plastique avant 30 ans. Le chirurgien ne voulait pas m’opérer le dos tant qu’un des trois disques ne touchait pas un nerf sciatique. En fait, il fallait que je sois complètement paralysé avant de passer sur le billard. Ils m’ont dit que j’allais droit à la catastrophe en continuant le rugby. Vous imaginez… Trois hernies alors que je n’ai quasiment pas joué depuis trois ans, une dizaine de déchirures, un conflit de hanche qui me dirige droit vers la catastrophe et une épaule, certes, réparée, mais avec beaucoup moins de force qu’avant. Tous les avis médicaux m’ont dit qu’il fallait stopper.
Si on ne me dit pas stop, je continue. Mais bon, au final, je suis tout le temps sur le côté. Ça me fait dégoupiller, c’est trop dur d’aller au club sans pouvoir s’entraîner, alors que je sais que je l’ai, ce put*** de niveau. Quand je suis en forme sur le terrain, il ne peut rien m’arriver.
Aujourd’hui, mon dossier est pris en main par quelqu’un. C’est tellement dur de dire ça, d’annoncer à tout le monde la fin. Je ne réalise pas du tout. Ce n’était pas du tout prévu que ça se termine comme ça, mais ça ne pouvait plus durer non plus. Mon corps me dit stop.
Il y a un mois, il prend la décision finale d’arrêter définitivement. Extrait:
Il y a un mois peut-être, quand j’attendais un avis chirurgical du dos. Je n’avais rien préparé du tout. Il y a encore deux ou trois semaines, je devais donner des retours à des clubs de Pro D2.
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