Trois titres consécutifs en Top 14, un exploit historique, et un match à couper le souffle face à Bordeaux-Bègles… Deux jours après avoir soulevé un nouveau Bouclier de Brennus, Thomas Ramos est revenu, à froid, sur une finale mémorable et une saison aussi épuisante qu’exaltante.

Ce-dernier s’est longuement confié via La Dépêche.

Un match irrespirable

« Franchement, le scénario est incroyable. C’est quand même une belle partie d’échecs entre les deux équipes. Et je crois qu’on a quand même livré une très belle finale. C’est sûr que sur le terrain, il y avait énormément de suspense. Et cette pénalité de Max’ Lucu à la 80e nous met quand même un coup derrière la tête. Parce qu’on est quand même à moins d’une minute de gagner le match. Mais notre réaction durant les prolongations est quand même incroyable. Et on n’a pas lâché face à une belle équipe de Bordeaux. Donc, on est très heureux de remporter ce nouveau titre. »

Dans un Stade de France bouillant, les Toulousains ont une nouvelle fois fait parler leur caractère. Et selon Ramos, cette résilience trouve ses racines dans l’échec européen.

« Je crois que cette désillusion en Coupe d’Europe nous a fait nous rendre compte qu’on ne pouvait pas rendre des prestations comme on a rendu sur cette demi-finale. Il nous restait une compétition et on se devait d’aller au moins défendre notre titre. […] Franchement, c’est quand même une satisfaction de pouvoir gagner le match. En ayant préparé des choses et en les ayant mises en place. »

Une équipe dans un état de grâce

Le joueur le plus utilisé cette saison ne cache pas que le déclic s’est produit bien avant la finale.

« Franchement, mardi, jeudi, nos entraînements étaient incroyables. Il y avait une énergie folle. Et je crois que juste au regard qu’on se jetait les uns les autres, on savait qu’on y était. […] Honnêtement, je l’ai dit avant le match, parfois tu sens que tu y es. Et honnêtement, là, je sentais qu’on y était. »

Sous les ordres d’Ugo Mola, l’effectif a su se transcender. Une dynamique que Thomas Ramos salue, non sans humour.

« Oui, il prend un peu la caricature du frigo qui est plein. Est-ce qu’on a envie d’acheter un nouveau frigo et de le remplir à nouveau ? Je crois qu’on lui a donné une réponse hier soir. »

L’héritage d’une génération dorée

« Tous les Brennus sont assez différents. Un Brennus d’un doublé, c’est quelque chose d’incroyable. Un Brennus après une désillusion en Coupe d’Europe, c’est aussi quelque chose d’incroyable. […] On le débriefera peut-être dans des années, quand on aura le cul dans le canapé. Mais ce qu’on fait, ce n’est pas banal. Donc voilà, il faut savoir se le dire. C’est énorme. »

À 28 ans, l’arrière tricolore s’inscrit déjà dans l’histoire du club. Et s’il est admiratif des grandes équipes du sport mondial, c’est désormais à Toulouse que l’on songe quand il s’agit de parler de dynastie.

« C’était un peu le message la veille du match, de nous montrer un petit peu, dans les sports, tous les grands sportifs ou toutes les grandes équipes qui ont fait des triplés. […] Moi, j’adore le foot. Real Madrid, ils ont fait le triplé Ligue des Champions. De voir ces vidéos-là, ça me donnait des frissons. […] De voir qu’on est capable de faire un triplé en Top 14, quand on connaît la dureté de ce championnat, c’est exceptionnel. »

Le repos… avant la reconquête ?

Dans quelques semaines, la machine rouge et noire repartira en quête d’un nouveau sacre. Mais pour l’heure, place au repos.

« Je te laisse poser la question au coach et à voir comment ils vont nous redémarrer la saison prochaine. […] Prenons un peu de repos, parce qu’on a commencé la saison il y a 11 mois maintenant. Ça tire de partout, mais je suis sûr qu’on reviendra aussi motivés que les années passées. »