Toulon a bien grandi ( Source Site Officiel du Stade Toulousain )

Toulon a bien grandi ( Source Site Officiel du Stade Toulousain )

16 février 2010 - 14:55

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illustrationrctDire que Toulon boxe cette saison dans une toute autre catégorie que celle où il se trouvait il y a un an est un euphémisme. En 2009, après 19 journées de championnat, le RCT totalisait 32 points et était loin d’avoir assuré son maintien. Le bilan, à l’époque, était terni par un nombre de victoires famélique (5), alors que les ambitions européennes s’étaient arrêtées net dès la phase de poule, avec une dernière place accompagnée de cinq défaites en six matchs.

En 2009-2010, au même stade de la saison, le parcours varois force le respect. En Top 14, le club a plus que doublé le nombre de ses victoires (11) et son total de points (51) se situe à des années lumières de l’exercice précédent. En en Amlin Cup, Toulon fait infiniment mieux que le rôle de faire-valoir auquel il était dévolu un an plus tôt : qualifié pour les quarts de finale, le RCT  est avec Bourgoin le dernier représentant français, mais aura contrairement aux Isérois  l’avantage de recevoir Llanelli en avril prochain. De quoi ambitionner de jouer sur les deux tableaux…

« Aujourd’hui, nous sommes toujours dans les six premiers du championnat. Cela signifie que notre objectif, jouer la Coupe d’Europe la saison prochaine, est toujours réalisable. Mais quand je vois le nombre de points que nous avons bêtement laissé échapper, cette sixième place constitue vraiment le minimum », explique Pierre Mignoni. Le demi de mêlée international touche cependant du doigt le talon d’Achille de son équipe : un certain manque de réalisme offensif. Avec deux bonus offensifs empochés depuis le début de la saison, Toulon est quasiment le moins performant parmi les neuf premiers du championnat (seul le Racing a fait moins bien).

Le club, pourtant, reste sur une victoire compliquée mais… bonifiée face à Montpellier lors de la dernière journée. Mais ce sursaut, comme le souligne Mignoni, n’a pas masqué complètement les difficultés de sa formation dans ce domaine : « Il faut que l’on travaille la finition… Contre Montpellier, on doit marquer deux essais de plus. On fait la passe quand il ne faut pas la faire, et parfois, on ne la fait pas alors qu’il aurait fallu. On se complique trop la vie. A nous d’être plus collectif à des moments précis, à nous de faire mieux jouer le copain« .

« Nous avons plusieurs fois manqué ce bonus offensif alors qu’il nous tendait les bras, contre Albi par exemple. Nous gagnons souvent sur des petits scores d’ailleurs. C’est sûrement parce que nous comptons beaucoup trop sur nos buteurs. La preuve que nous ne sommes pas encore une grande équipe tient là-dedans : on n’arrive pas à tuer les matchs, on se contente de trop peu« , renchérit l’expérimenté Sébastien Bruno.  Un buteur exceptionnel, sans aucun doute l’un des meilleurs spécialistes de la planète ovale, d’ailleurs en tête du classement de la spécialité dans le Top 14…
« Quand on possède un buteur comme Jonny Wilkinson, on est plus enclin à aller chercher les pénalités parce qu’on sait qu’il va les passer. Cela vient aussi du fait que nous voulons rester invaincus à domicile, alors nous prenons les points dès qu’ils se présentent… Et dès qu’on a assez d’avance, on s’arrête de jouer. On manque d’ambition en somme« , conclut l’ancien talonneur de Sale.

Malgré ces quelques réticences, les résultats (et le classement) de Toulon plaident pour lui. Un pallier, incontestablement, a été franchi, et c’est avec le plus grand respect que les acteurs toulousains s’apprêtent à accueillir samedi son historique rival : « Voir de nouvelles équipes occuper le haut du classement est une bonne chose« , estime Yannick Bru. « Cela signifie que le niveau moyen du Top 14 est en train de s’élever, tout le monde est d’ailleurs d’accord là-dessus. Une équipe comme Toulon parvient à attirer de grandes stars, mais aussi à pérenniser son outil de travail, en bâtissant des structures sportives très performantes. C’est une nouvelle donne dans le rugby, et c’est un défi à relever pour le Stade Toulousain : car l’immobilisme, dans ce championnat, risque à terme de coûter cher« .

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