Publicité
Le RCT, vingt ans après. Absents de la finale du championnat de France depuis leur dernier Bouclier de Brennus en 1992, les Toulonnais seront du dernier acte de la saison. Au terme d’une deuxième demi-finale sans essai et étouffante jusqu’à la dernière minute, ils ont pris leur revanche sur Clermont pour retrouver Toulouse samedi prochain au Stade de France. Deux ans après le sommet du jeu entre les deux équipes sur la pelouse de Geoffroy-Guichard, le Stadium a été le théâtre d’une rencontre beaucoup plus cadenassée. Les débats sont pourtant partis sur un rythme très élevé. Dès les premières minutes, dans des conditions de jeu sèches, les Jaunards ont envoyé du jeu. Ils ont tenu le ballon pendant le premier quart d’heure et ont enchaîné les temps de jeu sans parvenir à déstabiliser la défense toulonnaise. Après avoir laissé passer l’orage, les Varois ont équilibré la rencontre et ont capitalisé sur l’indiscipline clermontoise. Ils ont pris la tête grâce à la réussite au pied de Jonny Wilkinson, alors que Morgan Parra a manqué une pénalité dans le premier acte.
Rentrés aux vestiaires avec trois points d’avance au tableau d’affichage (6-9), les Toulonnais ont subi durant l’intégralité de la seconde période. Inefficaces en touche, avec beaucoup de munitions abandonnés aux Clermontois en raison de leurs imprécisions dans ce secteur, ils ont été sauvés par leur défense et leur relative domination en mêlée fermée, même si les deux packs se sont rendus coup pou coup. A trois reprises, les Auvergnats se sont approchés à cinq mètres de la ligne toulonnaise. Mais ils ont commis trop d’erreurs techniques à l’approche de l’en-but et ont souvent manqué de continuité dans leur jeu au moment de conclure. Sur une dernière pénalité concédée par Aurélien Rougerie, Jonny Wilkinson a offert la victoire au RCT. A l’entame des arrêts de jeu, Morgan Parra a manqué la balle de l’égalisation, avec une frappe trop courte depuis la ligne médiane. Les Toulonnais, Mourad Boudjellal en tête, pouvaient exulter. Ils ne sont plus qu’à une marche d’un premier titre de champion de France depuis deux décennies.
Les Clermontois
Encore une belle partition pour Wesley FOFANA. S’il a commis quelques erreurs techniques sur ses transmissions, le centre clermontois a régulièrement franchi le premier rideau défensif du RCT. A chaque fois qu’il a reçu le ballon lancé, il a avancé et obligé les Toulonnais à reculer. Peu en vue au cours du premier acte, où il a récité sans prendre de risques, Brock JAMES est monté en régime en seconde période. Dans des conditions climatiques très compliquées, il a apporté sa science du jeu au pied pour installer ses partenaires dans le camp adverse. Omniprésent derrière son paquet d’avant pour donner de la continuité au jeu de l’ASMCA, Morgan PARRA a rendu une copie très propre. Avec sa qualité technique, il a parfaitement animé la ligne d’attaque des Jaunards. Dangereux à chaque fois qu’il a été sollicité sur son aile, Sitiveni SIVIVATU a encore démontré la vivacité de ses appuis et a aussi confirmé ses excellentes qualités défensives, avec par exemple un plaquage impressionnant sur Joe van Niekerk. Pour sa deuxième sortie depuis son retour à la compétition, Thomas DOMINGO a réalisé une partie convaincante. S’il a parfois peiné dans le secteur de la mêlée fermée, il s’est livré sans compter et a apporté son écot dans le jeu courant.
Davit ZIRAKACHVILI a lui aussi énormément donné pour faire avancer son équipe dans le jeu au près. Malgré deux en-avants évitables aux abords de la ligne toulonnaise, Nathan HINES a fait étalage de son expérience et de son habitude des matchs couperets. Joueur perforant par excellence, Alexandre LAPANDRY a gagné des mètres importants pour sa formation en venant percuter la défense toulonnaise. Il a amené toute sa puissance et a été très compliqué à arrêter pour les Varois. Certainement en manque de rythme après cinq semaines sans match, Julien BONNAIRE n’a pas brillé dans le jeu courant. Mais il s’est illustré dans le secteur de la touche, sur les lancers défensifs comme offensifs. Entré dès le début de la deuxième période, Elvis VERMEULEN a solidifié la troisième ligne de l’ASMCA par son impact physique. Dans son rôle de joker de luxe en première ligne, Vincent DEBATY a parfaitement rempli sa mission et a redynamisé le jeu de son équipe.
Les Toulonnais
Le retour en grâce de Jonny WILKINSON. Pointé du doigt après ses échecs répétés en finale du Challenge européen contre Biarritz puis face au Racing-Métro en match de barrage, le demi d’ouverture international anglais a réalisé un sans-faute dimanche dans son jeu au pied. Il a réussi ses cinq tentatives, dont celle de la gagne à deux minutes du coup de sifflet final. Il a parfaitement maîtrisé son sujet dans tous les secteurs et a brillé sous la pluie, dans des conditions où ses qualités s’expriment le mieux. Toujours aussi difficile à stopper, Sébastien TILLOUS-BORDE a assuré sans prendre de risques. Il a donné de la fluidité aux attaques du RCT par sa présence et s’est comporté comme un neuvième avant par sa capacité à jouer au près. S’il ne s’est pas aventuré dans des initiatives personnelles, Matt GITEAU a très bien maîtrisé son jeu au pied et a suppléé Wilkinson lorsque les Clermontois mettaient la pression sur l’ouvreur anglais. Il a poursuivi sur la lancée de ses dernières prestations. Point de fixation au centre de l’attaque, Mathieu BASTAREAUD a souvent fait reculer la défense par sa puissance, même s’il a parfois enterré le ballon alors qu’il pouvait créer le décalage.
Finalement titulaire après avoir été annoncé forfait samedi par le staff du RCT, Sébastien BRUNO a apporté toute son expérience en mêlée fermée. Il a guidé sa première ligne dans ce secteur, où les Varois ont globalement dominé les Clermontois. Toujours aussi habile pour gratter des ballons dans les regroupements et fort pour franchir la ligne, Steffon ARMITAGE a encore démontré qu’il avait les moyens de postuler pour une place dans le groupe de la sélection anglaise. De retour de blessure depuis plusieurs semaines, Juan Martin FERNANDEZ LOBBE a été très précieux en touche. Option prioritaire sur les lancers, l’international argentin a avancé à chaque impact et s’est imposé comme l’un des fers de lance de son pack. La deuxième ligne très expérimentée, composée de Simon SHAW et Bakkies BOTHA, s’est démenée dans les tâches obscures. Les deux hommes ont apporté toute leur expérience à leur formation.
Rugby 365
Publicité
