Les déplacements à Mayol ne sont jamais une partie de plaisir pour ceux qui ont la chance d’aller défier le XV toulonnais poussé par ses 15 000 bouillants supporters. Pourtant, la saison dernière, les « Fadas » avaient décrété une trêve estivale plus longue que prévue. Un « cessez le feu » salvateur qui permit aux deux premiers visiteurs (Bayonne et le Racing) de s’imposer sur la Rade. Un coup de canon au bord de la Méditerranée et une belle balle dans le pied du RCT qui malgré tout son courage et un sprint final infernal n’est jamais parvenu à effacer ce début de saison cauchemardesque. Depuis, les Varois ont juré qu’on ne les reprendrait plus et ont travaillé d’arrache pied lors de cet intersaison pour démarrer en trombe ce nouvel exercice. Eliminés prématurément, les hommes de PSA, ont repris plus tôt que les autres et se sont préparés différemment, plus à l’anglaise et en profondeur comme le faisait l’ancien manager de Sale lors de son exil Outre-Manche. Les recrues, d’ailleurs pour la plupart arrivées de l’Aviva Premiership (1e division anglaise) ont ainsi naturellement trouvé leur place dans l’effectif varois, à l’image d’Armitage, le troisième ligne « caucaunibuesque » et terriblement efficace dans les zones d’affrontement, qui fut très à son avantage samedi dernier. Des recrues qui sont, cette année, moins majoritaires dans un effectif qui certes s’enrichira de quelques stars post Coupe du Monde ( Giteau, Palisson ou Botha), mais où le terme de « stabilité » commence à vouloir dire quelque chose. Un RCT newlook qui avait pris l’habitude de démarrer au diesel avant de mettre le super en fin de saison et qui semble aujourd’hui en avance.

Deux fautes de main seulement !

Dans une période où le RCT aurait pu être ébranlé par l’annonce du départ de Philippe Saint-André, qui prendra en main en décembre prochain la destinée de Bleus, ses hommes auraient pu se montrer timides ou hésitants. Il n’en fut rien ! Les Biarrots furent les premiers, le week-end dernier à s’y frotter …et s’y piquer ! Car à l’heure où la plupart des formations sont dans les réglages et les approximations, les « enfants de Mayol » n’ont commis que deux « en avant ». Une avance sur le plan de marche des équipes du championnat mais surtout une volonté certaine des dirigeants varois de ne pas connaître, à nouveau, un retard à l’allumage préjudiciable au reste de la saison qui pourrait fragiliser le groupe toulonnais au moment de la transition prochaine. Appliqués, les Toulonnais le furent également au niveau de l’état d’esprit où leur enthousiasme et leur volonté leur ont permis d’oppresser durant 80 minutes les attaquants basques obligés de rendre bon nombre de ballons à leurs adversaires. Une oppression constante qui fut à l’origine des trois essais varois. Le premier, grâce à une montée rageuse de Smith après une pénalité renvoyée par le poteau. Le deuxième, après un contre de Lapeyre sur Baby et enfin le dernier sur un pressing défensif en fond de touche de ce chasseur de Missoup, auteur d’une excellente partie samedi après-midi. 3 essais opportunistes ou symbolisant la détermination varoise c’est selon…

Les Toulonnais morts de faim !

Seul la conquête a causé quelques soucis aux Toulonnais qui ont rendu 5 ballons en mêlée (notamment en seconde période) et 3 de plus en touche. Autant de munitions qui auraient pu alourdir encore un peu plus l’addition que durent payer les Biarrots en fin de rencontre, et assurément un thème de travail pour le nouveau tandem d’ex-clermontois passés de l’autre côté de la rambarde, Olivier Azam et Pierre Mignoni. Car il est certain que les hommes du président Boudjellal, ne se contenteront pas de ce premier jet, et comptent bien rééditer leur performance samedi prochain, toujours devant leur public et face aux Clermontois. Les « jaune et bleu » sont prévenus, l’état d’esprit et le caractère du groupe auvergnat seront mis à rude épreuve sur les bords de la Rade. Toutes les équipes qui acceptent de subir à Mayol repartent la tête basse, pour les autres…tous les espoirs sont permis.

Source site officiel de Clermont