Une semaine après avoir sombré à Bordeaux (46-7), le RC Toulon s’apprête à recevoir Perpignan dans un contexte particulièrement délicat.

Le revers concédé en prime time sur Canal+ a laissé des traces, autant dans les têtes que dans le vestiaire varois.

Pour la première fois depuis longtemps, la question se pose : Mayol peut-il trembler face à la lanterne rouge du championnat ?

Sur le papier, la dynamique n’incite pas à l’optimisme. Toulon reste sur six défaites consécutives loin de ses bases, présente la onzième défense du Top 14 (348 points encaissés) et n’a plus qu’une marge minime sur la zone menant à la lutte pour la qualification.

À Bordeaux, les failles sont apparues au grand jour : conquête fébrile, jeu au pied défaillant, imprécisions techniques et prestations individuelles en dessous des attentes, notamment pour Ma’Nonu, Baptiste Serin ou Setariki Tuicuvu.

Pierre Mignoni n’a pas masqué sa colère à la sortie du match.

« Je suis désolé. Toulon ne mérite pas cette image. Ce n’est pas possible. On va voir ce que je vais décider parce que là, ce n’est pas acceptable », a-t-il lâché, visiblement marqué par la prestation de ses joueurs.

Une équipe amoindrie… mais redoutable à domicile

Le RCT ne manque pas d’excuses. Plus de dix joueurs majeurs étaient absents à Bordeaux, dont Melvyn Jaminet, David Ribbans, Jean-Baptiste Gros, Beka Gigashvili, Lewis Ludlam ou Gabin Villière. Gros, touché à un ischio-jambier, ne rejouera pas ce week-end. S’y ajoutent désormais Swan Rebbadj (genou) et Dany Priso (protocole commotion). Un casse-tête pour le staff.

Pourtant, un chiffre rappelle que tout n’est pas noir : Toulon reste l’une des équipes les plus performantes à domicile cette saison avec six réceptions pour six succès, 40 points inscrits en moyenne et seulement 18 encaissés. Mayol reste une forteresse, et c’est ce qui maintient la confiance d’un public qui attend une réaction nette.

En face, l’USAP arrive avec moins de pression. Vainqueurs de Clermont le week-end dernier (26-20), les Catalans n’ont rien à perdre et peuvent s’appuyer sur l’idée qu’un coup est peut-être possible. Leur dernière victoire à Toulon remonte toutefois à 2009, scellée par un drop de David Mélé au bout du suspense. Depuis, chaque déplacement à Mayol s’est conclu par des revers lourds.

L’arrivée d’Albornoz, un signal pour la suite

Dans cette période agitée, une bonne nouvelle est venue éclairer la semaine toulonnaise. L’ouvreur international argentin Tomás Albornoz, recruté pour plusieurs saisons et attendu initialement pour la prochaine, est déjà arrivé au club. Il a participé à son premier entraînement mardi. Son intégration pose désormais une question sportive majeure : Mignoni le lancera-t-il dès ce week-end ?

Mateo Garcia reste sur quatre titularisations, Paolo Garbisi est encore présent même si son avenir fait débat, et Marius Domon comme Gabin Villière sont de retour après feu vert médical. De quoi offrir plusieurs options, mais aussi de la concurrence dans un moment où Toulon a besoin d’un électrochoc.

Un match à bascule

Dès lors, deux scénarios se dessinent. Soit Toulon se relève et offre à son public une réaction attendue, portée par son énergie maison.

Soit Perpignan profite du contexte pour briser quinze ans d’échecs à Mayol et s’offrir une victoire référence loin de ses terres, ce qu’elle n’a plus réussi depuis le début de la saison.