Pour son lancement européen, Toulouse n’a pas connu la moindre frayeur. Le bonus offensif était déjà validé avant la demi-heure, preuve de la supériorité des Rouge et Noir face à des Sharks largement amoindris. Malgré une deuxième période en roue libre, les Toulousains n’ont jamais tremblé et ont assuré une entrée en matière nette et sans suspense.

Cette domination soulève pourtant un vrai malaise autour de la Champions Cup. Pendant longtemps, cette compétition a été un rendez-vous mythique pour les clubs français. Aujourd’hui, le charme s’est évaporé.

C’est ce que ressent Thomas Ramos, qui n’a pas hésité à le dire publiquement : « la vraie H-Cup » de son enfance le « faisait plus rêver ».

Le joueur toulousain pointe du doigt une Coupe d’Europe devenue illisible :

« Année après année, il y a des équipes qui la jouent, d’autres qui ne la jouent pas, d’autres qui se permettent de faire tourner, de mettre des mecs en vacances ou pas. Au final, tu te retrouves avec je ne sais même pas combien d’équipes, 24 c’est ça ? Si vraiment tu t’amuses à compter combien de clubs jouent réellement cette compétition, avec tes deux mains tu en as largement assez ! »

Des Sharks méconnaissables : où sont les stars sud-africaines ?

Sur le papier, Durban devait représenter la puissance sud-africaine. Dans la réalité, les champions du monde brillaient surtout… par leur absence. Pas de Nché, pas de Mbonambi, pas de Koch, pas de Williams, pas d’Esterhuizen, pas de Hooker, pas de Fassi.

Une équipe bis, loin du niveau attendu pour une compétition censée rassembler les meilleures formations de l’hémisphère sud.

Face à un adversaire aussi déplumé, Toulouse n’a pas eu à se livrer. Le match a parfois ressemblé davantage à une formalité qu’à un véritable combat européen. Le contraste est même frappant : un déplacement hivernal à Perpignan semble aujourd’hui offrir plus de résistance qu’une rencontre face au représentant sud-africain.

Un large succès… mais une compétition qui perd de sa saveur

Toulouse a dominé sans forcer, a décroché un bonus éclair et aurait pu s’économiser encore davantage. Pourtant, derrière la victoire, un constat s’impose : cette Champions Cup n’a plus l’intensité d’antan.

Pour Toulouse, l’objectif reste évidemment de la gagner. Mais pour les observateurs, la question demeure : comment retrouver le prestige d’une compétition qui ne rassemble plus les meilleures équipes dans leurs meilleures versions ?